mardi 27 janvier 2015

27 janvier 1615 - 2015 : 400ème anniversaire de la naissance de Nicolas Fouquet, et l'histoire de l'écureuil qui prit un coup de soleil

Aujourd'hui le 27 janvier 2015, on célèbre le 400e anniversaire de la naissance du célèbre Surintendant des Finances français du roi Louis XIV, tombé en disgrâce pour avoir étalé plus de richesse que son roi.

blason de la famille Fouquet :
"d'argent à l'écureuil rampant de gueules".
portrait de Nicolas Fouquet peint par Édouard Lacretelle
collection des Musées du Château de Versailles 


Nicolas Fouquet


(• Paris 1615 - † Pinerolo 1680) 

Nicolas Fouquet, marquis de Belle-Île, vicomte de Melun et de Vaux.
• né à Paris, le 27 janvier 1615
• mort emprisonné dans la forteresse de Pignerol (Pinerolo, aujourd'hui en Italie), dans le Piémont, le 23 mars 1680.

armoiries de Fouquet  : écu timbré d'une couronne de marquis et soutenu par deux lions rampants.
ce sont des armes parlantes : "foucquet" est le nom donné à l'écureuil en dialecte gallo, en Bretagne, région d'origine de la famille.
Écureuil roux (Sciurus vulgaris). Planche extraite de la Collection des animaux quadrupèdes de Buffon.
 Gravure (1759-1767) d'après un dessin de Jacques de Sève.
  Nicolas est un homme politique français qui mena sous le règne de Louis XIV une politique de rétablissement des finances publiques, mais dont la puissance, acquise dans l'exercice de ses fonctions, finit par porter ombrage au pouvoir royal. Le jeune roi Louis avait appris à se méfier des nobles et des princes trop puissants, après l'épisode de "La Fronde" . La devise de Fouquet, en se rapportant à son emblème : l'écureuil, étaient : «Quo non ascendet ?» (Jusqu'où ne montera-t-il pas ?). Beaucoup de ses contemporains, jaloux et cruels, ont répondu : "plus dure sera la chute !". Louis XIV ayant choisi le soleil comme emblème, en toute modestie, donne l'explication du titre de mon sujet.

portrait de Nicolas Fouquet , gravure avec armoiries
.
portrait de Nicolas Fouquet avec armoiries (1662),
 gravure de Robert Nanteuil


   Fils d'un armateur breton devenu lui-même conseiller d'État et maître des requêtes, Nicolas Fouquet (ou Foucquet) acheta la charge de procureur général en 1650. Resté fidèle à Mazarin (qui était alors en exil), il fut nommé surintendant des Finances en 1653, succédant ainsi à Servien. Sa fortune, accrue par son mariage avec Marie de Castille en 1651, lui permit d'effectuer des prêts au Trésor. Il profita ainsi des désordres et de la crise financière du royaume au lendemain de la Fronde pour rassurer les traitants et devenir, de fait, banquier du roi. Ces opérations financières, irrégulières bien que couramment pratiquées à l'époque, lui permirent de s'enrichir considérablement.

le somptueux château de Vaux-le-Vicomte, près de Melun (Seine-et-Marne), construit pour Nicolas Fouquet entre 
1656 et 1661; architecte : Louis Le Vau, décorations intérieures : Charles Le Brun, et les jardins créés par André Le Nôtre.
timbres de La Poste émis en 2012 et en 1989 (le format large), et l'écureuil, emblème héraldique de Fouquet, détail d'une tapisserie du château.
 logo d'un site consacré au château → ICI
  Grâce à cette immense fortune, il se fit construire le somptueux château de Vaux-le-Vicomte et s'entoura d'une cour brillante et lettrée (La Fontaine, Molière, Poussin, etc.). Cependant, la mort de Mazarin en mars 1661 marqua le début de sa chute. Jean-Baptiste Colbert, qui le détestait et souhaitait le remplacer, mena une enquête approfondie sur les comptes du surintendant, prit connaissance des tractations occultes opérées par ce dernier et s'en plaignit à Louis XIV.
écureuils ornant les murs de façade du château
décor mural d'une pièce du château de Vaux-le-Vicomte montrant au centre les armes de sa femme,
 Marie Madeleine de Castille (le château) et les siennes : deux écureuils au sommet du décor.
armoiries de Nicolas Fouquet (ici décédé) et de Marie Madeleine de Castille-Villemareuil, sa seconde épouse.
 Extrait de l'Armorial Général de France, registre n° 23, Généralité de Paris, vol. I, page 1829 ( BNF Paris).
"la Tenture de la Renommée" marquée de l'écureuil de Nicolas Fouquet ,
 tapisserie du Château de Vaux-le-Vicomte.
bas-relief surmontant une fenêtre du château de Vaux-le-Vicomte
 reproduisant les armoiries de Nicolas Fouquet.
   Pour inaugurer sa splendide résidence, le surintendant organisa une fête extravagante le 17 Août 1661. Il invita le roi, Colbert et toute la cour. Molière a présenté sa pièce-ballet  "Les Fâcheux", que Fouquet lui a commandé spécialement pour l'occasion. Jean-Baptiste Lully a écrit la musique du ballet. La fête, le château et Fouquet firent sensation, et le chef de la maison de Bourbon se voyait dépassé par un simple bourgeois dont la famille était inconnue deux générations auparavant. Rempli d'animosité envers le roi, Fouquet, selon certains historiens, aurait même tenté de séduire la favorite du roi, mademoiselle de La Vallière. Furieux et humilié, Louis XIV fit arrêter Fouquet trois semaines plus tard, l'accusant de détournement de fonds publics. Durant le procès, qui dura trois ans, les fidèles de Fouquet vinrent témoigner en sa faveur. D'abord condamné au simple bannissement, Fouquet vit accroître par le roi la sévérité de sa peine, qui fut commuée en emprisonnement à vie. Ainsi, le surintendant fut-il envoyé à la forteresse de Pignerol dans les Alpes piémontaises, en 1665, où il mourut quinze ans plus tard. Par cette sanction exemplaire, Louis XIV rompait avec la tradition de dépendance financière qui entravait le pouvoir du roi jusqu'alors et s'affirmait comme monarque absolu, en prenant la tête du Gouvernement lui-même et nomma Colbert, son ministre des Finances.
 source partielle texte : Encyclopédie ® Encarta
Jeton en argent daté de 1654, avers et revers aux armes de Fouquet, couronne de vicomte (à gauche) et celles de son épouse
 (à droite) ainsi que la fameuse devise "Quo non ascendet " (Jusqu'où ne montera-t-il pas ?) , complétée par "Surgit radicibus
 altis" (Il s'élève à partir de racines profondes) . Cette absence de modestie va se révéler fatale pour lui.
gros plan de la reliure d'un livre marquée aux armes de Fouquet.
deux ex-libris aux armes de Fouquet
plaque de cheminée aux armoiries de Fouquet, exposée au château de Blandy-les-Tours (Seine-et-Marne)


L'écureuil de Nicolas Fouquet dans l'héraldique civique et associative :
• au moins deux communes de France ont adopté l'écureuil de Fouquet dans leurs armoiries, la première dans les ornements extérieurs et la seconde dans le blason de l'écu.
armoiries de la commune de Maincy (Seine-et-Marne),
 sur le territoire de laquelle se trouve le château de Vaux-le-Vicomte
Parti: au 1er de gueules à six fleurs de lis d’argent ordonnées 3, 2 et 1,
 au 2e d’or à la fasce ondée d’argent, bordée d’azur, accompagnée de
trois roues de moulin de sable. Timbre : couronne murale , un écureuil
rampant de gueules issant ( de Nicolas Fouquet)
 visuel du site internet de la commune www.maincy.com
 logo d'une association locale
visuel d'une autre association de passionnés d'histoire locale


En 1657, le Surintendant Fouquet vint s’installer à Saint-Mandé au lieu dit de l’Epinette. Il désirait constituer un domaine de plaisance,
 voisin du Château de Vincennes où Mazarin, avec lequel il était lié, passait l’été. Fouquet y fit des travaux somptueux : la bibliothèque
contenait 30 000 volumes, les jardins 200 orangers; les appartements renfermaient de nombreuses œuvres d’art et des tableaux de
 grands prix. La propriété reçut la visite du jeune roi Louis XIV et de Mazarin.
Après la chute du Surintendant en 1661, elle resta longtemps abandonnée. En 1705, elle fut occupée par les religieuses hospitalières
 de Gentilly qui y tinrent un hôpital jusqu’au début de la Révolution. Après leur départ, vers 1795, le terrain fut loti.
 La carte postale ancienne indique l'emplacement du domaine mais ce ne sont pas les bâtiments d'origine.
armoiries de la commune de Saint-Mandé (Val-de-Marne), créées par Robert Louis
 Écu écartelé : au premier d'argent à l'écureuil de gueules ( armes de Nicolas Fouquet) ;
 au deuxième d'azur à la tourelle couverte d'argent ajourée de sable, flanquée, de part et d'autre,
 de son avant-mur crénelé de six pièces aussi d'argent maçonné de sable (seuls vestiges historiques
 des dépendances du Château de Vincennes : cette tourelle donna son nom à la place et au quartier du même nom) ;
 au troisième d'azur à la tierce ondée d'argent soutenue d'un croissant du même (les ondes d’argent
 évoquent le lac de Saint-Mandé dans le bois de Vincennes) ;
 au quatrième de gueules au chevron d'or accompagné de trois molettes d'éperon du même
 (armes de Bérulle, en souvenir de Jacques François de Bérulle et d’Amable-Thomas de Bérulle,
 de la famille du célèbre cardinal, qui furent seigneurs de Saint-Mandé de 1740 à 1767).
 Timbre : couronne murale ; Soutiens : lys de jardins.
Devise en latin : cresco et floresco (je pousse et je m'épanouis).
armoiries de Saint-Mandé en bas-relief quelque part dans la ville

Les autres membres de la famille à l'écureuil :


portrait avec armoiries de Louis Fouquet (1633-1702) ,
frère de Nicolas, évêque-comte d'Agde et aumônier du roi,
gravure de René Lochon 
armoiries de Louis Fouquet, évêque-comte d'Agde (notez la position accroupie de l'écureuil qui est fausse)
 Extrait de l'Armorial Général de France, registre n° 15, Généralité de Languedoc, vol. II, page 1269 ( BNF Paris).

armoiries de Louis-Nicolas Fouquet (1654-1705), comte de Vaux, fils de Nicolas, et son épouse Jeanne-Marie Guyon
 Extrait de l'Armorial Général de France, registre n° 23, Généralité de Paris, vol. I, page 865 ( BNF Paris).
armoiries de Louis Fouquet (1661-1738), marquis de Belle-Ile, autre fils de Nicolas, et son épouse Catherine Agnès de Lévis.
 Extrait de l'Armorial Général de France, registre n° 14, Généralité de Languedoc, vol. I, page 452 ( BNF Paris).
représentation postérieure des armoiries des Fouquet, comtes de Gisors,
 marquis de Belle-Ile,  branche descendant des parents précédents
 avec un écartelé en 1et 4 : de Fouquet et en 2 et 3 : de Lévis.
armoiries d'une branche antérieure des Fouquet, comtes de Chalain - le blason est augmenté d'une bordure de gueules semée
de fleur de lis d'or qui vient des armes de la maison de Châteaubriant (de gueules semé de fleur de lis d'or) .
  Extrait de l'Armorial Général de France, registre n° 09, Généralité de Bretagne, vol. II, page 1450 ( BNF Paris).
armoiries d'une branche latérale du nom de Fouquet de Closneuf - le blason est augmenté d'un chef d'azur avec trois roses d'argent.
 Extrait de l'Armorial Général de France, registre n° 23, Généralité de Paris, vol. I, page 802 ( BNF Paris).



Pour les évènements marquant  cet anniversaire, voir → ICI
 








         Herald Dick
 

3 commentaires:

  1. Très intéressant, en terme héraldique, '''écureuil'' n’apparaît pas dans le dictionnaire des symboles,
    J'ai tenté 'queue' et finalement je pense que le symbole le plus approchant est 'rat' .
    L'héraldique et la symbolique ne diverge pas systématiquement -
    C'est passionnant -

    RépondreSupprimer
  2. Je recherche l'arbre des FOUQUET (Nicolas) jusqu'à nos jours
    merci

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Si un internaute dispose de cette information, qu'il me le fasse savoir
      HD

      Supprimer