dimanche 21 juin 2020

L'héraldique et l'image des marques #04 : du chocolat suisse

 𝔍  e vous propose d'ouvrir un nouveau volet à ce thème que j'avais débuté il y a trois ans et demi déjà et où je détaillais l'idée de départ (voir ici → ). Il concerne ces innombrables symboles graphiques qu'on appelle logotypes, en abrégé: "logos", que l'on observe partout autour de nous sur toute sorte d'objets de la vie courante, et sur tous supports physiques ou virtuels.
Ils permettent d'identifier visuellement, de façon immédiate une entreprise, une marque commerciale, une association, une institution, un produit, un service, un événement ou toute autre sorte d'organisations, dans le but de se faire connaître et reconnaître des publics et des marchés auquel il s'adresse et de se différencier des autres entités d'un même secteur, amis ou concurrents.
   • Quelques-uns de ces logos, que parfois on regarde sans les analyser vraiment, sont composés partiellement ou totalement à partir d'écus d'armes ou d'armoiries. Ils attestent ainsi d'une certaine façon la filiation que certains spécialistes, héraldistes ou graphistes, leur confèrent: le logo est ou serait le prolongement moderne du blason, dépouillé de ses règles ancestrales, rigides et compliquées et abandonnant son langage ésotérique.  Le plus souvent, pour ces logos issus de blasons, ceux-ci sont remodelés au goût des artistes graphistes et des designers qui en extraient l'ADN de héraldique pour le transposer dans le registre du branding et du marketing qui lui aussi a ses règles : la charte graphique de l'entreprise ou de l'organisme. Beaucoup d'entre eux ont néanmoins une réelle origine historique liée à l'héraldique, parfois oubliée. Je vais tenter de vous la révéler. En voici quelques nouveaux exemples, puisés dans notre environnement quotidien ou dans notre culture générale.


🐉 Ainsi, vous vous êtes peut-être demandés, un jour, en croquant un carré d'une tablette de chocolat, installés au fond de votre canapé devant une série addictive à la télévision, ce que pouvait bien représenter le petit symbole bizarre placé à côté des lettres en écriture cursive de la marque Lindt ? Eh bien, nous allons remonter deux siècles pour comprendre d'où il vient et qui il est !

Armoiries de la famille Lindt,
originaire de Nidau (canton de Berne),
membre de la société Mittellöwen à Berne (1820)
extrait du Wappenbuch Burgergemeinde (1932)
sceau et logo modernes de la société Lindt et Sprüngli montrant
 l'énigmatique symbole historique de la maison Lindt.
  Les Lindt sont une famille originaire de Windecken bei Hanau, dans la province de Hesse, en Allemagne, où une branche des ancêtres étaient propriétaires d'une boulangerie jusqu'au XIXe siècle. La famille Lindt a été naturalisée à Nidau ​​en Suisse en 1769, puis installée à Berne en 1820. De nombreux médecins, pharmaciens, ecclésiastiques réformés et entrepreneurs ont émergé de la famille Lindt aux XIXe et XXe siècles.

Lindwurm / Lindworm
du bestiaire héraldique allemand
  Pour l'adoption de leurs armoiries, c'est comme très souvent, avec le principe des armes parlantes approchantes que la famille a choisi un animal légendaire de la culture germanique : le Lindworm, un cousin de la Vouivre ou guivre des francophones ou de la Wyvern des britanniques. Les lindworm, appelés aussi lindorm (surtout en Norvège), lindwurm (en Allemagne), linnorm (exclusivement en Scandinavie), et dreki (« dragon ») ou ormr (« serpent ») à l'époque viking, sont des créatures imaginaires issues en majorité du folklore et de la mythologie montagnarde d'Europe centrale et de Scandinavie. Les légendes racontent que ces créatures sont à mi-chemin entre le dragon et le serpent. Il s'agit donc de pseudo-reptiles de taille variable, possédant deux pattes (parfois quatre, comme les dragons), une tête unique (contrairement à l'hydre). Les lindworm sont aussi très souvent représentés en héraldique dépourvus d'ailes, voir cette page en allemand → ICI.

le premier emblème de la marque (années 1900)
avec une calligraphie "art nouveau" d'époque
la bête est surmontée d'un heaume empanaché
pour rajouter une valeur de noblesse et de luxe.

Rodolphe Lindt, né à Berne le 16 juillet 1855 et mort le 20 février 1909 dans la même ville, à l'âge de 53 ans, est un artisan chocolatier suisse, inventeur du procédé du conchage. Fils de Johann Rudolf Lindt, il suit son apprentissage de chocolatier à Lausanne chez Charles-Amédée Kohler, un autre grand nom de l'industrie chocolatière, avec qui il projette de créer une fabrique à Berne. C'est finalement seul qu'il fondera son entreprise en 1879. Elle sera rachetée par l'entreprise zurichoise Sprüngli en 1899 pour devenir Lindt & Sprüngli.


Portrait de Rodolphe Lindt, peint par Rolf Gfeller (1900)
Affiche publicitaire vers 1900 (le lindwurm est présent !)
Enveloppe à entête de l'entreprise Lindt & Sprüngli, siège social à Kilchberg près de Zurich (une adresse qui est toujours
 d'actualité !) avec un cachet postal datant du 16 octobre 1911


🍫  Je ne rentrerai pas davantage dans les détails sur l'expansion et  l'histoire de l'entreprise, car ce n'est pas le propos de ce sujet construit autour du thème de l'héraldique. Mais si vous voulez en savoir plus, je vous invite à visiter les sites proposés à la fin de ce sujet.
C'est en fait la société Sprüngli qui a été fondée en 1845, Lindt c'était en 1879 !






......L'autre composante historique de la marque est donc Sprüngli, moins connue aujourd'hui dans les rayons de nos supermarchés, mais pourtant plus ancienne, c'est elle qui avait pris le leadership du point de vue business sur sa compatriote Lindt dès la fin du XIXe siècle.

  Comme vous pouvez le constater, l'image moderne de la marque Lindt & Sprüngli associe deux emblèmes inscrits dans un cercle, placés côte à côte, au graphisme très stylisé. Le premier, vous le reconnaissez, c'est notre lindworm dont le profil a été inversé: c'est le symbole de la maison Lindt.  Mais, à sa droite nous découvrons une demi-étoile à six branches accolée à un croissant. Et ceci est l'image, d'origine également héraldique, de la marque Sprüngli, dont nous allons parler maintenant.

Armoiries de trois branches de la famille Sprüngli établies en Suisse au XIXe siècle :
à gauche: les Sprüngli de Berne, originaires de Zofingen (Arvogie) - source : Wappenbuch sämtlicher in der Stadt Bern verburgerten Geschlechter de Emanuel Wyss (1829)
au centre: les Sprüngli de Bâle - source : Wappenbuch der Stadt Basel  de Benedict Meyer-Kraus (1880)
et à droite: les Sprüngli de Zurich, originaires de Hottingen (Zurich) - source : Neues historisches Wappenbuch der Stadt Zürich de Jean Egli (1860)
" Sprung" en allemand, est un substantif dérivé du verbe "springen" qui signifie "sauter" en français.
 Or, certaines des armoiries de la branche bernoise du nom (ci-contre) montrent dans un champ d'or: un jeune homme vêtu de rouge sautillant sur trois collines vertes en utilisant une longue branche avec des feuilles vertes comme une corde à sauter. Il est accosté de deux étoiles rouges et le cimier des armes est composé d'une demi-étoile accolée à un croissant d'or. On peut donc en déduire qu'il s’agit d'armes parlantes.
 Concernant l'étoile et la lune accolées, je n'ai pas trouvé la symbolique.
Entête d'une facture de la société David Sprüngli & Sohn (le fils qui est Rudolf, voir portrait ci-dessous) datée de 1856 -
 remarquez les armes familiales au-dessus du nom devenant de fait le premier logo commercial.
l'emblème de la marque (années 1900)  l'écu est
 maintenant supporté par un lion armé d'une épée
portrait de Rudolf Sprüngli-Ammann,
peint par Rolf Gfeller (1880)
























 L'histoire commence en 1845. Le pâtissier, David Sprüngli-Schwarz et son fils inventif, Rudolf Sprüngli-Ammann, possèdent une petite confiserie dans la Marktgasse de la vieille ville de Zurich.
Ils décident d'être les premiers en Suisse alémanique à fabriquer du chocolat sous forme solide. En effet jusqu'à maintenant le chocolat se consommait essentiellement sous forme de boisson, à partir de poudre de cacao. Le nouveau délice a évidemment rencontré l'approbation de l'élite sociale de Zurich car, après deux ans, il a été décidé de déplacer la production de chocolat de la boulangerie exiguë de Zurich vers une petite usine dotée d'un approvisionnement en eau à Horgen, à l'extrémité supérieure du lac de Zurich. Déjà à cette époque, jusqu'à dix travailleurs étaient employés.
 Le frère aîné, Johann Rudolf Sprüngli-Schifferli, hérita de la chocolaterie de son père. Entrepreneur clairvoyant et aventureux, Johann Rudolf a d'abord agrandi l'usine de Werdmühle, en la dotant des installations les plus modernes disponibles. Puis, il s'est rapidement rendu compte que le site ne laissait aucune place pour une expansion supplémentaire. Il a donc cherché et trouvé un terrain approprié à Kilchberg sur le lac de Zurich, et y a construit une nouvelle usine en 1899.
vue des usines Lindt-Sprungli à Kilchberg, au bord du lac de Zurich, gravure du début du XXe siècle ci-dessus
et la même vue du Siège social de la firme aujourd'hui, avec quelques agrandissements, ci-dessous
Pour augmenter les investissements, il convertit sa société privée en «Chocolat Sprüngli AG».
Dans le même temps, on lui  proposa d'acquérir la petite mais célèbre chocolaterie Rodolphe Lindt de Berne. Cette transaction audacieuse transféra non seulement l'usine mais aussi les secrets de fabrication de la marque Rodolphe Lindt à la nouvelle entreprise Sprüngli, qui désormais a changé son nom en : «Aktiengesellschaft Vereinigte Berner und Zürcher Chocoladefabriken Lindt & Sprüngli ».
   A nouveau, je ne développe pas davantage l'histoire de la firme qui est aujourd'hui toujours très prospère, figurant même dans le Top 10 mondial du secteur de la confiserie et on est très heureux pour elle. Elle n'a donc pas besoin de plus de publicité gratuite de ma part. Mais toutefois, si vous voulez en savoir plus, je vous invite à visiter les sites internet proposés à la fin de ce sujet.
pierre tombale de la famille de Rudolf Sprüngli-Amman au cimetière de Kilchberg près de Zurich avec les armoiries en bas-relief.
photo © M Pattison - site : fr.findagrave.com
🍫 Mais revenons au commencement, au milieu du XIXe siècle.
  En 1836, David Sprüngli ouvre la Confiserie Sprüngli & Fils à Zurich, dans la Marktgasse (Rue du Marché). Dès 1845, Sprüngli compte parmi les pionniers des chocolatiers suisses, contribuant dans une large mesure à établir et à entretenir jusqu’à aujourd’hui la réputation du chocolat suisse comme étant le meilleur du monde. En 1859, David Sprüngli et son fils Rudolf font l’acquisition d’un bien sur la Paradeplatz (la Place de la Parade), à Zurich, une place encore peu fréquentée à l’époque, espérant y voir construire la gare. Il n’en sera rien, ce qui inquiète beaucoup la famille Sprüngli...
Boutique Sprüngli, sur la Paradeplatz à Zurich
Jusqu’à ce que les constructions commencent à se multiplier autour de la Paradeplatz. La Bahnhofstrasse qui la longe est devenue l’une des artères commerçantes les plus prestigieuses du monde. La Confiserie Sprüngli y occupe aujourd’hui une place de choix avec sa boutique, son restaurant et son café-bar. Sprüngli détient aujourd’hui dix-sept magasins à Zurich et dans les environs. D’autres se trouvent à Winterthour, Bâle, Berne, Saint-Gall, Zoug et Genève. Aujourd'hui encore, on peut toujours savourer les gourmandises de la maison Sprüngli dans le magnifique cadre du Café et Restaurant de la Paradeplatz à Zurich, désormais considéré comme un monument historique en Suisse.
Entête de lettre "d'époque"  montrant les différents lieux emblématiques de la marque à Zurich ainsi que les discrètes armoiries familiales utilisées comme logo au centre.
Vitrine de la confiserie Sprüngli à Zurich photographiée en 2006
 avec le logo/blason toujours présent.

BONNE DÉGUSTATION !


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Si vous avez aimé, alors à bientôt pour une nouvelle série sur le même thème. D'ailleurs, les marques de chocolat suisses, mais pas uniquement, offrent de très belles perspectives...
N'hésitez à me faire part de vos remarques, suggestions, commentaires, ou vos critiques....

Pour revoir le chapitre précédent #03 → ICI

Crédits :
passer votre souris sur les images pour lire la source documentaire de chacune  
 
Sites intéressants dans lesquels j'ai puisé une partie de ma documentation : textes et images :
- www.lindt-spruengli.com/
- www.lindt.ch/fr/
- www.spruengli.ch/fr/
-  blog.sbbcargo.com/fr/14295/en-route-pour-les-maitres-chocolatiers-de-lindt/



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jeudi 11 juin 2020

l'Armorial de La Planche - 1669 - Gouvernement de Champagne - Bailliages de Chaumont et de Langres

S   uite de la visite d'un des plus anciens manuscrits répertoriant des armoiries de villes et de villages de France, dessinées à la plume et peintes à l'aquarelle, antérieur de trois décennies à l'Armorial Général de France de Charles d'Hozier ! Voir la description initiale : →

   Nous poursuivons avec la découverte du "livre" (c'est l'appellation donnée à une section d'un manuscrit, qui est lui-même divisé en chapitres) consacré au Gouvernement de Champagne. Après les premiers chapitres consacrés successivement aux Bailliages de Troyes, de Reims, de Châlons, de Sens, de Meaux et dernièrement, ceux de Provins et de Château-Thierry, nous nous déplaçons cette fois vers l'extrémité orientale de la province de Champagne, en limite de la Lorraine et de la Bourgogne, pour découvrir les bailliages de Chaumont et de Langres.

  Ces deux territoires contigus serviront à former en 1790, durant la Révolution, la plus grande partie du département actuel de la Haute-Marne. Néanmoins certains cantons rejoindront la constitution du département de l'Aube, et d'autres communes ou plutôt paroisses à l'époque, moins nombreuses, iront compléter les départements limitrophes.

  Voici donc les huitièmes et neuvièmes chapitres réunis en un seul sujet.

      Revenir à l'épisode précédent →

Voici l'extrait d'une carte datant de la fin du XVIIIe s. , donc postérieure d'un siècle, mais sur laquelle j'ai reconstitué les limites administratives de notre région :
 Vous pouvez cliquer sur toutes les images pour les agrandir











  Les fragments de manuscrits proviennent cette fois du Volume I. Pour enrichir l'étude, j'ai mis en bonus l'extrait équivalent dans l'Armorial Général de France* (1696-1711), établi par Charles-René d'Hozier, et comme auparavant, j'ai placé le blason actuel en-dessous, pour comparer les différences ou au contraire la constance des figures dans le temps.

(*) Armorial Général de France  -  volume X  -  Généralité de Châlons  (BNF Paris)


   Le pays de Bassigny est un petit territoire naturel dont les limites sont difficiles à fixer, couvrant les environs de la ville de Chaumont mais aussi ceux de la cité épiscopale de Langres, plus au sud. Durant l'époque carolingienne, il était même le siège d'un comté. Il deviendra par la suite un bailliage plus vaste que ceux qui nous occupent avec ce sujet, situé à cheval sur les limites de la Champagne, du Barrois et de la Lorraine.

Chaumont (Haute - Marne)
   Ce sont à l'origine des armes parlantes (chaud + mont): figurées par un soleil transformé en une escarboucle (vue ici en mi-parti à dextre), le symbole primitif de la maison de Navarre. En effet et pour rappel, les derniers comtes de Champagne en titre étaient aussi rois de Navarre depuis l'avènement de Thibaut IV de Champagne , fils de Blanche de Navarre qui hérita du petit royaume pyrénéen au décès de son oncle Sanche VII de Navarre en 1234, avec la bénédiction des seigneurs navarrais, qui ne voulaient pas d'annexion par le puissant voisin: l'Aragon  Le chef est aux armes du royaume de France, en l'honneur du mariage de Jeanne de Navarre, comtesse de Champagne avec le roi Philippe V le Bel en 1284.



Bar -sur- Aube (Aube)

  Comme nous l'avions déjà observé précédemment, avec les villes de Nogent-sur-Seine et de Sézanne, l'auteur attribue à nouveau à cette ville les armes pleines de Champagne, incitant à penser qu'à cette époque, elles n'en avaient pas de propres. Et cette fois, Charles d'Hozier, dans son Armorial Général de France, confirme cette hypothèse.
  Les armoiries modernes dont la date d'apparition est incertaine (XIXe ou début XXe siècles ? ) sont composées d'armes parlantes : un bar héraldique aux côté du blason de Champagne. En chef sur l'azur des abeilles volant d'or, dont la symbolique est elle aussi incertaine : une évocation du travail ou une référence à l'empire français ? D'autant plus qu'on trouve ici ou là les armes de la ville avec des étoiles en chef à la place des abeilles, par exemple voir → ICI.




Joinville (Haute - Marne)

 La petite cité porte les armes des premiers seigneurs de Joinville dont la lignée directe s'éteignit à la fin du XIVe siècle : "d'azur aux trois broyes d'or liées d'argent, au chef d'argent chargé d'un lion issant de gueules". Comme le précise l'auteur cette seigneurie fut érigée en Principauté par le roi Henri II en 1551.




Châteauvillain (Haute - Marne)

 De la petite ville fortifiée et pourvue jadis d'un puissant donjon,  il reste quelques belles tours et autres vestiges... et ce blason d'azur au château d'or, dessiné par La Planche qui était encore utilisé jusqu'à récemment par la municipalité.  Désormais, la commune lui préfère les armes de ses anciens seigneurs: "de gueules à un lion d'or semé de billettes du même". 






Langres (Haute - Marne)
   Les armes actuelles de la ville de Langres : "d’azur semé de fleurs de lys d’or, au sautoir de gueules brochant", sont en fait les armoiries de l’évêché. Les évêques de Langres étaient Pairs de France ecclésiastiques et avaient le titre de ducs. Pour cette raison, les armes de la ville sont timbrées d’une couronne ducale, celle de l’évêché duché‐pairie, contrairement à la règle qui veut que les armes communales soient surmontées d’une couronne civique murale.
  Dans le manuscrit de La Planche le blason est présenté " d'azur au sautoir + de gueules+, cantonné de quatre fleurs de lis d'or "  et non pas semé de fleurs de lis. Cette configuration était selon plusieurs sources documentaires, la forme primitive des armes de Langres, jusqu'au XIVe siècle. On la trouve notamment ainsi sur les pierres des édifices médiévaux de la cité et des environs (voir → ICI).





[_)-(_]


D'autres villes ou lieux sont juste décrits par le texte :

• Pour le bailliage de Chaumont en Bassigny,  sans blason ni mention s'y rapportant :
Abbaye du Val des Escoliers (commune de Verbiesles), Clairvaux (ville et abbaye, dépt de l'Aube), Wassy, Vignory,  Nogent-le-Roi (ancien nom de la ville de Nogent), Reynel, Andelot.


• Pour le bailliage de Langres :
- avec un contour de blason vide, sans description : La Ferté-sur-Aube (Dépt de l'Aube)
- sans blason ni mention s'y rapportant :
  Montigny-le-Roi (ancienne commune fusionnée dans celle de Val-de-Meuse),  
Tingry (ancienne principauté de la maison de Luxembourg, et aujourd'hui une commune située dans le département du Pas-de-Calais, donc bien loin de la Champagne. C'est manifestement une rare confusion géographique commise par l'auteur du manuscrit, malgré son indéniable érudition  !!),
Coiffy (communes de Coiffy-le-Bas et Coiffy-le-Haut), Aigremont, abbaye de Morimond (commune de Parnoy-en-Bassigny).

  # cependant, quelques années plus tard, certains établissements religieux ont été enregistrés et blasonnés dans l'Armorial Général de France. 



Abbaye de Clairvaux,  Ordre cistercien

Abbaye de Morimond,
 Ordre cistercien


# et pour aller plus loin avec l'Armorial Général de France, on peut encore rajouter ces deux établissements religieux  qui dépendaient de ces bailliages, et qui n'ont pas été mentionnés dans le manuscrit de La Planche. Leurs armoiries ont été transférées plus tard, en totalité, aux communes sur le territoire desquelles ils étaient situés, à savoir aujourd'hui les communes de:
Poulangy, Saint-Urbain-Maconcourt.




Poulangy,
la commune (Haute - Marne)

Saint - Urbain - Maconcourt,
commune (Haute - Marne)



A bientôt pour une nouvelle série ... → ICI


Crédits :
les blasons "modernes" sont empruntés au site : 
- armorialdefrance.fr/

les extraits des manuscrits proviennent de :
- Bibliothèque et Archives du Musée du Château de Chantilly :
   . www.bibliotheque-conde.fr/ressources-en-ligne/
- Bibliothèque nationale de France à Paris : 
   . gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k111464h
  

💶 Appel au mécénat ou aux généreux donateurs :
 Au cours d'échanges d'informations avec les responsables de la Bibliothèque du Musée Condé, au sujet du manuscrit, il m'a été rapporté que l'ouvrage de Pierre de La Planche n'est actuellement plus exposé ni mis à disposition des visiteurs. En effet, les deux volumes du manuscrit sont en mauvais état : "la couverture", ce que l'on nomme dans le métier: les plats de reliure, sont soit partiellement,soit totalement détachés du manuscrit, ce qui nuit à sa conservation. La reliure étant en effet là pour maintenir et protéger le manuscrit.
  Si des personnes ou des entreprises sont intéressées, en mode mécénat, pour participer à la prise en charge de la restauration de ces précieux ouvrages, qu'elles prennent contact pour les modalités, avec les bibliothécaires à cette adresse mail  : bibliotheque@domainedechantilly.com
ou sinon m'écrire à : heraldexpo@orange.fr et je transmettrai à ma correspondante privilégiée.


             Herald Dick  
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