Dans notre Histoire occidentale, un nombre considérable d'objets portent ou ont porté des armoiries. Le but était, comme le font les marques de nos jours, d'indiquer leur appartenance à une personne, une famille, une entité religieuse ou civile, une corporation professionnelle , etc...
Mais, à l'instar des armoriaux (recueils d'armoiries), on pouvait aussi répertorier et enseigner cette connaissance des principales armoiries du temps , à toute personne qui souhaitait se former à ce savoir, parfois de manière ludique, comme par exemple avec les jeux.
Voici donc un magnifique jeu de 48 cartes qui nous vient du XVe siècle. Il présente en même temps des personnages contemporains de cette période, avec leur fonction à la Cour royale, leur habillement de l'époque, et les armoiries de quatre grands royaumes européens:
Les écus nationaux étaient comme précurseurs de nos couleurs de cartes modernes : pique, cœur, carreau, trèfle, ou deniers, massues, épées, coupes pour d'autres types de jeux en vogue dans les pays méditerranéens.
Le jeu se compose de 4 séries de 12 cartes numérotées de I à X en chiffres romains, plus le Roi et la Reine. Ce sont de petites gravures sur bois de 14 x 10 cm , peintes au pinceau et à la plume pour les inscriptions en noir, rehaussées de dorure et d'argent. Il nous est parvenu complet et en parfait état.
Ce jeu est nommé " Hofämterspiel ", qui peut se traduire par " jeu des offices de la Cour" en vieil allemand. Les personnages attachés au service de la Cour sont présentés de manière hiérarchique en commençant par les bouffons en bas de l'échelle, jusqu'au plus hauts personnages de l'entourage du Roi pour les cartes numérotées de I à X, et enfin les Reines et les Rois eux-mêmes.
L'habillement des personnages permet aux historiens de situer la datation du jeu vers les années 1420-1440 , soit sous les règnes de Sigismond Ier , pour le Saint Empire Romain Germanique et Charles VI puis Charles VII pour le Royaume de France.
Les inscriptions sont évidemment d'époque et sont en vieil allemand , les termes se sont plus employés actuellement . Par contre , c'est intéressant : on reconnaitra, à partir ces cartes, l'origine de certains noms de famille allemands très communs de nos jours : Pfister , Jaeger, Fischer , Schneider, Kellner, Faulkner, Schutz , Marschall, etc...
Les règles du jeu utilisées par les joueurs du Moyen-Âge se sont évanouies au cours des siècles. Mais la structure du jeu est toujours en vigueur de nos jours : quatre séries de cartes semblables, avec un ordre croissant allant de l'as au roi . Les historiens savent qu'une des règles les plus anciennes est celle de la bataille qui remonte au XIVe siècle. Vu la hiérarchie naturelle des cartes , on peut raisonnablement penser à ce procédé. Il y a 48 cartes , on pouvait donc jouer à deux, trois, quatre et même six ou huit joueurs !
Déroulement de la partie :
Très prochainement , je vous présenterai la suite et la fin du jeu ... à bientôt (2nde partie → ICI).
Herald Dick
Mais, à l'instar des armoriaux (recueils d'armoiries), on pouvait aussi répertorier et enseigner cette connaissance des principales armoiries du temps , à toute personne qui souhaitait se former à ce savoir, parfois de manière ludique, comme par exemple avec les jeux.
Voici donc un magnifique jeu de 48 cartes qui nous vient du XVe siècle. Il présente en même temps des personnages contemporains de cette période, avec leur fonction à la Cour royale, leur habillement de l'époque, et les armoiries de quatre grands royaumes européens:
France, Allemagne, Hongrie et Bohême.
les cartes " I " montrent fous ou bouffons (Narr, en allemand ancien ) et folles (Nerryn) |
L'habillement des personnages permet aux historiens de situer la datation du jeu vers les années 1420-1440 , soit sous les règnes de Sigismond Ier , pour le Saint Empire Romain Germanique et Charles VI puis Charles VII pour le Royaume de France.
Les inscriptions sont évidemment d'époque et sont en vieil allemand , les termes se sont plus employés actuellement . Par contre , c'est intéressant : on reconnaitra, à partir ces cartes, l'origine de certains noms de famille allemands très communs de nos jours : Pfister , Jaeger, Fischer , Schneider, Kellner, Faulkner, Schutz , Marschall, etc...
Les règles du jeu utilisées par les joueurs du Moyen-Âge se sont évanouies au cours des siècles. Mais la structure du jeu est toujours en vigueur de nos jours : quatre séries de cartes semblables, avec un ordre croissant allant de l'as au roi . Les historiens savent qu'une des règles les plus anciennes est celle de la bataille qui remonte au XIVe siècle. Vu la hiérarchie naturelle des cartes , on peut raisonnablement penser à ce procédé. Il y a 48 cartes , on pouvait donc jouer à deux, trois, quatre et même six ou huit joueurs !
pour terminer cette première partie , je déroge à la hiérarchie en vous montrant les Reines vous noterez évidement la splendeur des robes , des coiffes et la délicatesse des postures. |
joueurs de moralité douteuse (tricheurs et escrocs) |
Les cartes sont distribuées afin que chaque joueur aie le même nombre de cartes. Les joueurs ne regardent pas la valeur des cartes. Le joueur à gauche de la personne qui a distribué les cartes commence la partie en retournant la carte du dessus de son paquet. Le joueur à sa gauche fait de même en retournant la carte du dessus de son paquet et ainsi de suite pour tous les joueurs. C'est le joueur qui a déposé la carte dont la valeur est la plus forte qui remporte le pli et le replace sous son jeu, puis relance un nouveau tour de table, etc..
Dans le cas de carte de la même valeur (exemple 2 rois) il y a alors " Bataille ". les joueurs dont les cartes sont égales posent alors chacun une carte face cachée sur la carte ayant provoqué la bataille, puis une seconde, visible, sur cette première carte cachée. Le joueur qui a alors la carte visible la plus forte en remporte la totalité des cartes. Le jeu est terminé lorsque l'un des joueurs a remporté toutes les cartes.
Dans le cas de carte de la même valeur (exemple 2 rois) il y a alors " Bataille ". les joueurs dont les cartes sont égales posent alors chacun une carte face cachée sur la carte ayant provoqué la bataille, puis une seconde, visible, sur cette première carte cachée. Le joueur qui a alors la carte visible la plus forte en remporte la totalité des cartes. Le jeu est terminé lorsque l'un des joueurs a remporté toutes les cartes.
Très prochainement , je vous présenterai la suite et la fin du jeu ... à bientôt (2nde partie → ICI).
Herald Dick
Grande, très divertissant. Félicitations!
RépondreSupprimerSuperbe
RépondreSupprimerBonjour,
RépondreSupprimerVotre blog est passionnant, je suis aussi un passionné d'héraldique. Je partage aussi cette passion sur mon blog http://armoiries.centerblog.net/
que je vous invite à visiter.
Je vous félicite pour votre blog si passionnant.
Sébastien NAPIERSKI