Q uelques semaines se sont écoulées depuis le dernier volet (voir l'épisode précédent → ◙ ) consacré a cet exceptionnel ouvrage de Pierre de La Planche, dont le titre exact est : "La Description des provinces et des villes de France", daté de 1669, pendant le règne du roi Louis XIV et qui est plus connu sous le nom "d'Armorial de La Planche". Voir la description initiale : → ◙
Il est donc temps de reprendre la visite d'un des plus anciens manuscrits répertoriant des armoiries de villes et de villages de France, dessinées à la plume et peintes à l'aquarelle, antérieur de trois décennies à l'Armorial Général de France de Charles d'Hozier !
Nous avions laissé le dernier jalon en Guyenne, aujourd'hui renommée Aquitaine, en terminant par les provinces basques. Je vous propose de continuer... avec le commencement du manuscrit ! En effet j'avais entrepris d'ouvrir de manière arbitraire la découverte avec le Gouvernement de la Normandie qui était en fait le Livre Quatrième de l’œuvre. Il est donc temps de reprendre au Livre Premier : celui du Gouvernement de l'Ile-de-France. Nous verrons que cette entité administrative de l'époque, équivalente de nos régions actuelles, était découpée en 7 subdivisions : une prévôté, celle de Paris et six bailliages. Ces entités étaient administrées par un prévôt ou un bailli nommés par le roi, équivalent de nos préfets de nos jours. Nous débutons par la première entité de l'époque : la prévôté de Paris.
Il est donc temps de reprendre la visite d'un des plus anciens manuscrits répertoriant des armoiries de villes et de villages de France, dessinées à la plume et peintes à l'aquarelle, antérieur de trois décennies à l'Armorial Général de France de Charles d'Hozier !
Nous avions laissé le dernier jalon en Guyenne, aujourd'hui renommée Aquitaine, en terminant par les provinces basques. Je vous propose de continuer... avec le commencement du manuscrit ! En effet j'avais entrepris d'ouvrir de manière arbitraire la découverte avec le Gouvernement de la Normandie qui était en fait le Livre Quatrième de l’œuvre. Il est donc temps de reprendre au Livre Premier : celui du Gouvernement de l'Ile-de-France. Nous verrons que cette entité administrative de l'époque, équivalente de nos régions actuelles, était découpée en 7 subdivisions : une prévôté, celle de Paris et six bailliages. Ces entités étaient administrées par un prévôt ou un bailli nommés par le roi, équivalent de nos préfets de nos jours. Nous débutons par la première entité de l'époque : la prévôté de Paris.
Voici l'extrait d'une carte datant de la fin du XVIIIe s. , donc postérieure d'un siècle, mais sur laquelle j'ai reconstitué les limites administratives de notre région :
Vous pouvez cliquer sur toutes les images pour les agrandir
(*) Armorial Général de France - volume XXIII - Paris 1ère partie
Armorial Général de France - volume XXIV - Paris 2e partie (BNF Paris)
Paris |
On pourra s'amuser aussi avec la lecture du court extrait de texte sur l'éloge déjà très "parisianiste" sur les qualités exceptionnelles, la grandeur universelle de la capitale, de ses dirigeants et de ses habitants.
L'auteur : Pierre de La Planche, était un ecclésiastique jésuite de l'Oratoire de Paris. C'est donc bien normal qu'il fasse la part belle aux références à l'Église, par la description précise des lieux de culte du pays, y compris avec l'héraldique.
Saint - Denis (Seine-Saint-Denis) |
Dans l'Armorial des communes du département de la Seine, édité en 1900 (source : BNF Paris), l'auteur, Edmond Blanchard prétend qu'aucun document ne relie ce blason à la ville de Saint-Denis avant l'année 1750. Ce manuscrit antérieur d'un siècle prouve le contraire. Et mieux, j'ai récemment trouvé un autre manuscrit encore plus ancien, datant du XVIe siècle dont je parlerai bientôt, où sont rassemblés quelques blasons de bonnes villes de France de l'époque, parmi elles la ville de Saint-Denis avec un blason qui est "d'azur semé de fleur de lys d'or au chef d'argent chargé de l'inscription en lettres de sable, sur deux rangs : MONT JOIE - ST DENIS ".
Ce blason est aussi attribué au vieux "pays de France", la micro-région géographique située au nord-est de Paris, et qui a donné son nom à notre pays.
Poissy (Yvelines) |
Tout ce qu'on peut certifier, c'est qu'il s'agit d'armes parlantes : poisson / Poissy !
Il y avait en ce lieu au Moyen-âge, un château royal, le roi Louis IX (Saint Louis) y est né en 1214. Plus tard un monastère royal fut aussi construit, mais l'ensemble a disparu sauf l'église collégiale Notre-Dame de Poissy, magnifique. Voilà qui justifie les trois fleurs de lys d'or sur champ d'azur. Mais pourquoi l'une d'elle est-elle coupée et placée à dextre mouvant du champ, face à la gueule du poisson, ce qui rend ce blason très intriguant ? Aucune explication n'est assez convaincante pour être affirmée.
Brie - Comte - Robert (Seine-et-Marne) |
À la fin du XIIe siècle, Robert de Dreux, frère du roi de France Louis VII, fonde la ville de Brie-Comte-Robert qui porte son nom, et y fait bâtir son château, dont de beaux vestiges existent encore de nos jours.
On remarquera ici encore une fois, un changement d'émail gueules ↔azur, au cours du temps, assez courant dans l'héraldique civique française. Les exemples ne manquent pas.
Corbeil (ancienne commune) |
Corbeil - Essonnes (Essonne) |
Moins évidentes qu'à Poissy, nous avons ici encore des armes parlantes : cœur bel / Corbeil.
Les deux villes de Corbeil et d'Essonnes, aux territoires et quartiers imbriqués depuis des siècles, ont fini par fusionner en 1951. Mais leurs blasons respectifs sont restés séparés, malgré quelques tentatives de fusion infructueuses. La commune est donc représentée par des armoiries comportant les deux blasons accolés posés en V.
[_)-(_]
D'autres lieux ou villes sont juste décrits par le texte sans blason ni mention s'y rapportant :
l'Université de Paris, le château de Vincennes, Saint-Maur (-des-Fossés), Charenton (-le-Pont), Meudon, le château de Versailles, Saint-Cloud, le Mont Valérien, Rueil (-Malmaison), Nanterre, Boulogne (-Billancourt), le château de Madrid (à Neuilly-sur-Seine, disparu), Notre-Dame -des-Vertus (à Aubervilliers), l'abbaye royale de Saint-Denis, Argenteuil, l'abbaye de Joyenval (à Chambourcy, disparue), Saint-Germain-en-Laye, Montmorency, le château d'Écouen, Gonesse, Dampmartin (Dammartin-en-Goële), l'abbaye de Jully, Chelles, Tournan (-en-Brie), le château de Grosbois (à Boissy-Saint-Léger), l'abbaye d'Hierre (Yerres), le château de Villeroy (à Mennecy, disparu), le bourg de Châtres (aujourd'hui : Arpajon), Limours, Montlhéry, Chevreuse, Gif (-sur-Yvette), l'abbaye de Port-Royal (à Magny-les-Hameaux), Villepreux, Noisy-le-Sec.
# cependant, quelques années plus tard, quelques lieux ou villes (en gras, ci-dessus) ont été enregistrés et blasonnés dans l'Armorial Général de France, certains sont à l'origine des établissements religieux dont le blason a changé depuis de destination: de l'église il est passé à la ville :
Saint - Cloud , commune (Hauts-de-Seine) |
• version originale, en partie masquée par la pliure du volume :
• version reconstituée par Herald Dick :
Abbaye royale de Saint-Denis |
Chelles , commune (Seine-et-Marne) |
Gif -sur- Yvette commune (Essonne) |
A bientôt pour une nouvelle série ... → ICI
Crédits :
les blasons "modernes" sont empruntés à :
armoiries.free.fr/accueil/
armorialdefrance.fr/
www.poissy-tourisme.fr/
armoiries.free.fr/accueil/
armorialdefrance.fr/
www.poissy-tourisme.fr/
les extraits des manuscrits proviennent de :
- Bibliothèque et Archives du Musée du Château de Chantilly :
. www.bibliotheque-conde.fr/ressources-en-ligne/
- Bibliothèque nationale de France à Paris :
. gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k111471q/f3.item
- Bibliothèque et Archives du Musée du Château de Chantilly :
. www.bibliotheque-conde.fr/ressources-en-ligne/
- Bibliothèque nationale de France à Paris :
. gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k111471q/f3.item
. gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k111473g/f2.item
Et je remercie particulièrement les personnes responsables de la Bibliothèque et des Archives du Musée du Château de Chantilly : www.bibliotheque-conde.fr/
Et je remercie particulièrement les personnes responsables de la Bibliothèque et des Archives du Musée du Château de Chantilly : www.bibliotheque-conde.fr/
Herald Dick
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