P remière capitale du Caucase à entrer dans cette série, et troisième issue de l'ancienne Union Soviétique, cette ville dont le nom est associé à l'exploitation pétrolière et à l'industrie de la chimie, mérite qu'on s' y intéresse davantage pour ses vrais charmes. Son surnom littéraire est "la Cité des Vents". Le toponyme de Bakou dérive de l'ancien nom persan de cette localité: بادکوبه (Bādkube, "vents battants "). Il y a deux vents réguliers à Bakou: l'un froid et rugueux soufflant de la Mer Caspienne : le Khazri et l'autre doux et agréable venant des terres chaudes : le Gilavar , ce dernier est associé au Bien, et le premier par conséquent relié au Mal.
Voici les armoiries actuelles et leur adaptation sur drapeau. Le blason est "d'azur à trois flammes d'or mal ordonnées 1 et 2, soutenues par une champagne formée de cinq burelles engrêlées d'or et de sinople en alternance brochant sur une plaine de couleur "marron pétrole", le tout bordé d'une filière d'or.
C'est une évolution graphique moderne des armoiries réalisées pendant la période soviétique, en 1967, elles-mêmes inspirées par celles créées en 1875 sous l'Empire russe (voir plus bas).
capitale n° 19 - Bakou
Bakou, ou
Baku en anglais, en azéri :
Bakı, est la capitale de l'
Azerbaïdjan. Elle se trouve dans l'est du pays, sur la rive sud de la presqu'île d'
Abşeron, au bord de la mer Caspienne.
Population : 2 045 815 hab. (estimation pour 2011)
Bakou devient la capitale d'un khanat (pays soumis à l’autorité d’un khan, soit un souverain mongol) indépendant au XIIe siècle. Occupée par les Turcs avant de passer sous contrôle perse entre 1509 et 1723, date à laquelle elle est prise par les Russes, la ville est successivement rendue à la Perse en 1735, de nouveau rattachée à la Russie en 1806, puis occupée tour à tour par les Britanniques et les Turcs pendant le XIXe siècle. La ville connaît par la suite une phase de croissance économique rapide grâce à l’accroissement de la production d'hydrocarbures. Entre 1918 et 1920, Bakou, qui abrite le gouvernement de la république indépendante d’Azerbaïdjan, est l'un des centres de la résistance antibolchevique. Après la victoire de l'Armée rouge sur les armées blanches, Bakou devient la capitale de la république fédérale socialiste soviétique de
Transcaucasie, proclamée en 1922, puis celle de la république socialiste soviétique d'Azerbaïdjan entre 1936 et 1991, dans le cadre de l'URSS. En 1991, elle est devenue la capitale de l'Azerbaïdjan indépendant.
Le vieux quartier de Bakou, datant du IXe siècle, abrite notamment la vaste forteresse d'
Icheri-Shekher (avec ses rues étroites, ses mosquées et son minaret datant de 1078) et le palais des chahs de
Chirvan (XVIIe siècle), aujourd'hui transformé en musée.
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vue de Bakou de nuit avec les tours des Fairmont Baku Flame Towers , un hôtel de luxe. Ces tours symbolisent trois flammes comme dans le blason de la ville. |
Ville portuaire donnant sur la mer Caspienne, Bakou bénéficie d’une situation géographique stratégique à proximité de très importants gisements de pétrole, près de la frontière avec l'Iran. La ville est le point de départ d'un pipeline qui conduit le pétrole à
Batoumi en Géorgie, sur la mer Noire. Ces gisements aujourd’hui en voie d’épuisement ont fait de Bakou le quatrième centre pétrolier soviétique et permis à la ville de disposer d'une forte industrie pétrochimique, spécialisée en particulier dans le raffinage. Toutefois, la diminution des réserves et de la production ainsi que la forte pollution réduisent le taux de croissance de la population et de l'économie.
Outre la prédominance des activités pétrolières, le tissu industriel de Bakou témoigne d’une grande diversité : construction et maintenance navales, métallurgie, constructions mécaniques, industrie chimique, textile et agroalimentaire. Bakou réalise ainsi 80 % de la production industrielle de l'Azerbaïdjan.
Le blason de Bakou, ses origines et son évolution dans le temps :
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ancienne carte postale russe montrant le Temple de feu de Surakhany, près de Bakou.
Ces monuments religieux, typiques de la région ont inspiré le motif des flammes comme symbole de la ville. |
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emblème de la société pétrolière Branobel,
gérée par un membre de la famille Nobel et
qui exploitait le pétrole caucasien vers 1900 |
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Bakou et sa région flottent sur une immense réserve de pétrole. Les
zoroastriens ont utilisé l'huile magique (le naphte comme on le nommait jadis) dans leur culte pour alimenter leurs temples du feu. Surakhany a longtemps été un centre des adorateurs du feu et il est également un centre de tissage.
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superbe timbre de 1919 illustré par un Temple de feu |
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Ces toutes premières armoiries de Bakou datent de 1843
Tous les blasons territoriaux de l'Empire russe
à cette époque sont formés de façon similaire :
il sont divisés en deux parties, les deux quartiers supérieurs
représentent la région : ici la Région (oblast) de Caspienne,
avec ce "tigre" qui est en fait une panthère du Caucase
et les trois flammes sortant de terre (pour le pétrole)
qui resteront attachées à la symbolique de Bakou;
les deux quartiers inférieurs caractérisent la ville :
un chameau chargé de ballots de safran, la culture locale
et une ancre déposée au sol qui signifie que Bakou
est une bonne escale pour les navires. |
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projet d'armoiries au cours du XIXe siècle,
mais finalement non adoptées; le quartier supérieur
est cette fois chargé d'un vrai tigre. |
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nouvelles armoiries de Bakou en 1883
la couronne murale et les épis de blé nous attestent
qu'il s'agit bien de la ville.
les trois flammes d'or provenant des Temples de Feu,
elles sont maintenant bien fixées comme symboles de la cité.
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magnifique bas-relief portant les armoiries de la ville, sur les murs de fortifications |
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armoiries de la province, ou gouvernorat (Goubierna) de Bakou en 1875, dans l'Empire de Russie
représenté par la couronne impériale et les rameaux de chêne. |
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carte postale datée de 1903 avec une place de la ville et ses armoiries : avec un champ de gueules maçonné de sable |
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différents supports : billet de banque et timbres datés de 1918 portant les armes de Bakou pendant sa brève autonomie
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