drapeau de la province de Cadix / Andalousie |
Nous avons laissé les coureurs sur les pentes de la Sierra Nevada et parcouru 2.323 kms depuis le départ d'Utrecht, soit les deux tiers du parcours total. Nous allons repartir pour 6 nouvelles étapes qui seront les dernières. Pour commencer, nous terminerons la visite des trois dernières provinces andalouses occidentales, parfois très brièvement, comme dans la province de Huelva, très rarement visitée par la Vuelta, et de fait c'en est presque devenu un évènement historique ! Ensuite, nous remonterons vers le nord, par sauts de puce successifs, de l'Estrémadure vers la province de Tolède, puis vers celle de Ségovie, pour finir dans la région de la capitale, au centre de la Castille historique, avec son classique final sur la Plaza de Cibeles, à Madrid !
Au programme de cette ultime semaine: 3 étapes relativement plates, dont une se terminant par une arrivée en altitude, une étape de moyenne montagne et deux de haute montagne avec en tout 11 cols dont 6 seront supérieurs à 1.100 m. et 4 au-dessus de 1.700 m, juste pour l’avant-dernière étape. Autant dire que le suspense sera maintenu jusqu'au dernier jour.
📌 Comme lors ses premiers volets, j'ai rajouté aux villes de départ et d'arrivée, 3 blasons de villes ou de communes (municipios) supplémentaires, traversées par les coureurs sur leur itinéraire, pour l’intérêt historique, géographique et surtout héraldique qu'ils apportent.
Voici la carte du parcours de cette troisième et dernière semaine :
région de Castille-La-Manche |
Communauté de Madrid |
région de Castille-et-León |
drapeau de la région d'Andalousie |
drapeau de la région d'Estrémadure |
Vue de la vieille ville portuaire de Sanlúcar de Barrameda, sur la berge gauche de l'embouchure du Guadalquivir sur l'Océan Atlantique. photo : © site www.spain.info/fr/ |
Province de Cadix / Cádiz |
Timbre : une couronne royale fermée.
km 28 : Lebrija (ville et municipio) province de Séville (Communauté aut. d'Andalousie) La tour fait référence aux vestiges d'une antique forteresse romaine, agrandie par les Arabes, qui fut prise en 1249 par Ferdinand III. Les vagues et le canard représentent les marais du Guadalquivir. Les lynx (ibériques), en plus de représenter la faune locale, font également référence à la supposée sagacité des habitants.. |
km 173,5 : Santiponce (ville et municipio) province de Séville (Communauté aut. d'Andalousie) Premier quartier : armes de l'abbé du monastère de San Isidoro del Campo, situé sur la commune. Second quartier: évocation de la ville romaine d'Itálica, sur laquelle est construite l'actuelle Santiponce. |
km 79 : Utrera (ville et municipio) province de Séville (Communauté aut. d'Andalousie) Cet écu qui était déjà utilisé au XVIIe siècle, représente la production agricole et l'élevage Ce modèle qui date de 1761, officiel mais de facture non héraldique (voir ⛨) a été reproduit ici de manière la plus satisfaisante. La tour qui apparaît sur le blason en chef représente un des anciens châteaux du royaume de Séville ; le pont et les ondes rappellent ici encore la région des marais du Guadalquivir. |
Timbre : Couronne royale fermée.
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Province de Huelva |
• Voici l'interprétation des figures proposée par la mairie (site officiel → ICI) :
- La main qui apparaît dans l'action d'ouvrir la porte signifie la nécessité de l'aide de Dieu il a fallu pour conquérir la place.
- La phrase latine "HAC ITUR AD ASTRA",
qui apparaît sur la banderole ondulée, se traduit à peu près en
français par : "Par ici , nous allons près des étoiles", faisant
allusion à sa position géographique élevée de la commune.
- Le château a une forme circulaire et est surmonté de tours, ce qui montre qu'il a été acquis et reconquis par la couronne de Castille.
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Les cinq couronnes qui apparaissent au centre correspondent aux cinq
dominations antiques auxquelles la population a été soumise : Turdules, Grecs, Carthaginois, Romains et Goths.
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L'épée dégainée indique la justice et le pouvoir souverain ; le
sceptre, dignité royale ; la jeune fille, identifiée comme une matrone
hellénique, indique que l'origine de la ville est grecque.
- Le chêne, à l'extrême droite de l'écu, est l'emblème des esprits forts.
- La croix est le symbole sans équivoque de l'appartenance à l'Ordre Militaire des Chevaliers du Temple.
-
Quant aux objets que porte la jeune fille, le panier signifie la
fécondité dans les entreprises courageuses, c'est-à-dire le succès dans
les luttes et les conquêtes de la ville ; le laurier, la bonne renommée,
et le rameau d'olivier, la paix.
> Mais, naturellement, certains historiens ont d'autres hypothèses et contributions.
km 133: Segura de León (ville et municipio) province de Badajoz (Communauté aut. d'Estrémadure) En 1 : le château du lieu sur son rocher, tout "au naturel". En 2 : une croix de l'Ordre de Santiago soutenue d'un lion de pourpre (armes de León) Enté en pointe : un gland d'or provenant du trésor de La Martela |
km 71 : Jerez de los Caballeros (ville et municipio) province de de Badajoz (Communauté aut. d'Estrémadure) Le personnage est Saint Barthélemy qui est le patron de la paroisse, il tient un couteau, symbole de son martyre, il retient prisonnier à ses pieds un démon. L'écu est soutenu par une croix-épée de de l'Ordre de Santiago très présent dans toute la province. |
Communauté autonome d'Estrémadure - Province de Badajoz - Commune de Calera de León .
Vue par drone sur le monastère de Nuestra Señora de Tentudía, perché à 1.100 m, construit en commémoration d'une bataille gagnée contre les Arabes au XIIIe s. photo © site www.hospederiasdeextremadura.es |
Timbre : couronne royale fermée.
• La tradition rapporte qu'en ce lieu, sous le règne de Ferdinand III le Saint (1217-1252), se déroula une bataille contre les musulmans qui, alors que les troupes chrétiennes gagnaient, à la demande de leur chef, le maître de l' ordre de Santiago, Pelay Pérez de Correa, a imploré l'aide de la Vierge avec l'invocation : "Sainte Marie, arrête ta journée !". En arrêtant miraculeusement le soleil, les troupes chrétiennes ont pu remporter la victoire et achever leur ennemi.
Cela explique la dénomination du sanctuaire : "Detente día” (Jour de détente), qui contracté est resté comme "Tentudía". En remerciement pour l'intercession de la Vierge, l'ermitage de Santa María de Tudía a été construit, géré par l'Ordre militaire de Santiago.
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Timbre : couronne royale ouverte (couronne de marquis pour la version utilisée par la municipalité, voir logo plus bas).
• Ici, encore, on va devoir se résigner quant à la volonté des héraldistes espagnols de respecter les règles d'accord sur les émaux, avec ce "argent sur or, sur argent" !
• Les armoiries de Trujillo sont parmi les plus anciennes d'Estrémadure, car elles sont utilisées depuis la fin du Moyen Âge, lorsqu'une première version a été confirmée par le roi saint Ferdinand de Castille. Elles ont été créées en 1232 à l'occasion de la prise de Trujillo par les troupes du roi Ferdinand III, dirigées par Don Pedro González Mengo, maître d'Alcántara, en remerciement pour l'intercession de Notre-Dame dans la victoire finale contre les Arabes. La version actuelle des armoiries a été confirmée en 1880 par le roi Alphonse XII.
km 76 : Plasencia (ville et municipio) province de de Cáceres (Communauté aut. d'Estrémadure) Une tour donjonnée accompagnée d'un pin et d'un châtaigner déracinés: c'est l'un des plus anciens écus de la province; Alphonse VIII de Castille lui donna à la fin du XIIe s. la devise: "Ut placeat Deo et hominibus" (Pour le plaisir de Dieu et des hommes) |
km 138 : Garganta la Olla (ville et municipio) province de de Cáceres (Communauté aut. d'Estrémadure) Au centre du V du "chaussé" : une maison très curieuse du village : la Casa de la Peña (la maison du rocher en français. L'échiqueté azur et argent provient des armes des anciens seigneurs : les comtes d' Oropesa, et les bras armés d'épées en chef avec la date de 1493 rappellent les luttes des habitants pour se libérer du pouvoir de leur seigneur. |
km 96 : Gargüera de la Vera (ville et municipio) province de de Cáceres (Communauté aut. d'Estrémadure) Armes parlantes : gorguera = gorgerin en français : pièce d'armure protégeant le cou. |
Visuel du paysage des hauteurs de Piornal avec les personnages folkloriques de la fête de Jarramplas photo : © www.facebook.com /groups/jarramplas/ |
Timbre : couronne royale fermée.
• Nous avons des armes parlantes avec les genêts (= piorno en espagnol), très présents dans la nature sur le territoire de la commune, et qui sont à l'origine du toponyme Piornal.
province de Cáceres |
Talavera de la Reina, sur le Tage, au centre: le sommet du clocher de la collégiale Santa María la Mayor et le monastère et collège de San Prudencio - photo © site www.spain.info/fr/ |
kms 16 et 82 : Hinojosa de San Vicente (ville et municipio) province de de Tolède (Commun. aut. de Castille-La Manche) En 1: un château de Castille sur émail azur (inhabituel). En 2 : armes de la célèbre maison de Mendoza. En pointe: des branches de fenouil : hinojo en espagnol et des palmes sur pourpre. |
kms 39,5 et 105,2 : Navamorcuende (ville et municipio) province de de Tolède (Commun. aut. de Castille-La Manche) Les besants d'or sur azur rappellent le blason de la maison de Dávila, anciens marquis de Navamorcuende mais avec les émaux inversés et un nombre réduit de pièces. |
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- Écu soutenu d'un listel d'argent portant l'inscription en lettres capitales de sable : "VILLA DE MORALZARZAL"
- Timbre: couronne royale fermée.
• Ce sont des armes parlantes. Le premier quartier fait référence à la deuxième partie du nom de la commune: Zarzal qui rappelle le mot espagnol "zarza" = la ronce en français (Rubus fruticosus). De plus "mora" en espagnol correspond à: la mûre en français, le fruit de la ronce. Mais plus exactement, c'est plutôt le deuxième quartier qui illustre la première partie du toponyme: Moral. En effet la figure représente une fontaine en référence à l'ancien nom du village: Fuente del Moral. Cette fontaine est en pierre, pour mettre en valeur le principal moyen de richesse de la commune depuis longtemps: la pierre de maçonnerie. D'autre part, de cette fontaine naissent deux tuyaux d'où coule l'eau pour symboliser l'importance que cela a eu dans l'histoire de la ville. source infos : www.moralzarzal.es/logotipo/
km 9,4 : Guadarrama (ville et municipio) communauté aut. de Madrid Sur des rochers, un piédestal marqué des initiales F. VI (du roi Ferdinand VI d'Espagne) supporte un lion couché, dont les griffes tiennent deux mondes, tout en argent sur champ de gueules. |
km 117,3 : Canencia (ville et municipio) communauté aut. de Madrid En 1: les lévriers illustrent des armes parlantes: Canis en latin = chiens En 2 : armes de la maison de Vargas (d'argent à 3 fasces ondées d'azur) |
km 62 : Torrecaballeros (ville et municipio) province de Ségovie (Communauté aut. de Castille-et-Leon) Armes parlantes : Torre = la tour ; les épées symbolisant le reste du toponyme : caballeros = chevaliers. Plus exactement, le toponyme signifiait jadis "le tertre des chevaliers" (Otero de los Caballeros) |
province de Ségovie / Segovia |
Communauté de Madrid |
Las Rozas - Madrid (arrivée)
• La cigogne s'appelle (ou plutôt s'appelait) María . Après avoir été la mascotte vivante de la ville pendant de nombreuses années, elle est entrée dans les armoiries municipales comme un personnage historique.
⊳ Par un matin glacial d'automne, à la fin des années '1950, un gamin ramena une jeune cigogne blessée à son professeur, un homme connu pour son amour des animaux, qui la soigna et lui donna le nom de sa fille : María. L'oiseau, avec une aile cassée ne put jamais revoler totalement, et resta là à arpenter les rues du village, jouant avec les enfants, et les adultes aussi, devenant ainsi une attraction locale. La belle vit très heureuse pendant quatre à cinq ans, jusqu'à ce jour funeste où elle se trouva où il ne fallait pas. Suite à une fête alcoolisée, des ouvriers fondeurs ivres lui auraient jeté des pierres et tuée. Ou bien, elle a été heurtée et tuée par le passage d'une voiture, on ne sait pas bien. L'enseignant, qui l'avait soignée avec amour et les villageois restèrent inconsolables. Le drapeau fut même mis en berne à la mairie ! Depuis ce temps elle est restée dans leurs cœurs et figure désormais dans les armes de la ville depuis 1992 et sur le logo, également, créé plus récemment. Voir le récit complet de cette histoire sur ce lien (traduit) → ICI.
• Le second quartier montre l'image d'un chêne déraciné, en raison de son utilisation dans le passé pour la fabrication de charbon et parce que cette espèce d'arbres est abondante dans la région.
• En pointe entée: une image d'un soleil couchant d'or sur des vagues d'argent et d'azur, en l'honneur du canal de Carlos III (Charles III) dont le tronçon le plus long traverse la Dehesa de Navalcarbón.
km 18,3 : Majadahonda (ville et municipio) communauté autonome de Madrid En 1: armes parlantes : Majada = la bergerie ; Hondonada (~ honda) = une vallée creuse, un ravin. montagnes : la Sierra de Guadarrama. En 2 : symbole de vignobles locaux. En pointe : ancien Castillo de Almenara (quartier de Villafranca del Castillo). |
km 30 : Pozuelo de Alarcón (ville et municipio) communauté autonome de Madrid Quartier senestre (à droite, donc) : armes de maison noble d'Alarcón, initiées par Gabriel de Ocaña y Alarcón, le premier seigneur de la ville. |
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• En 1222 , un procès en justice eut lieu pour mettre fin à l’opposition entre les représentants de la Ville et les autorités ecclésiastiques pour le droit d’utiliser les prairies et les bois autour de la cité.
• Mais de l’arbre qu’en est-il ? est-ce un pommier, non : il n’y a pratiquement pas de pommiers dans cette région, à cause du climat ! et puis les fruits ont toujours été représentés très petits … On a longtemps évoqué l’arbousier (madroño en espagnol), c'est la version la plus admise, mais pourtant, il n’y a guère plus d’exemplaires de cette espèce à Madrid !! L'hypothèse de madroño est parfois mise en avant, en raison de sa ressemblance phonétique avec le nom de Madrid (armes parlantes). En revanche, la région est très propice à la croissance abondante du micocoulier (Celtis australis, el lodón en espagnol) un autre arbre très abondant dans tous les pays méditerranéens et qui produit de petits fruits orangés consommables, appréciés par la faune locale … et donc par les ours, pourquoi pas. À confirmer ...
La statue de "El Oso y el Madroño" (l'ours[e] et l'arbousier), symbole héraldique de la capitale, est une œuvre réalisée en bronze sur un socle en pierre par le sculpteur Antonio Navarro Santafé. Inaugurée en 1967, elle mesure 4 mètres de haut et pèse environ 20 tonnes. Elle est installée sur la place de la Puerta del Sol, et elle procure beaucoup de plaisir aux habitants et aux touristes. photo © site : www.miradormadrid.com |
avec, selon les informations les plus récentes, un Grand Départ qui sera donné à
carte des provinces (en couleurs) visitées lors de la 3ème semaine. (Les provinces de même couleur appartiennent à la même région ou communauté autonome; exemple : Andalousie = jaune) |
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