mercredi 1 octobre 2014

Histoire parallèle : août-décembre 1914-2014 -
les drapeaux trophées des batailles en France : Lorraine - Marne - Ourcq - Aisne - Oise - Somme - Nord

Croix de fer ornant la pointe des
 drapeaux de régiments allemands
aigle couronnée tenant une épée et la foudre
 ornant la plupart des drapeaux de ce sujet:
 il s'agit du symbole personnel (badge)
et dynastique des rois de Prusse, ici donc
pour Guillaume II de Hohenzollern.
La  Bataille de la Marne a eu lieu du 5 au 12 septembre 1914 entre l'armée allemande et  l'armée française soutenue par le corps expéditionnaire britannique. Les combats se déroulèrent le long d'un arc de cercle de 225 km à travers la Brie (Seine-et-Marne), la Champagne et l'Argonne, limités à l'ouest par le camp retranché de Paris et à l'est par la place fortifiée de Verdun. Ce champ de bataille est subdivisé en plusieurs batailles plus restreintes : à l'ouest les batailles de l'Ourcq et des deux Morins, au centre les batailles des marais de Saint-Gond et de Vitry, et à l'est la bataille de Revigny. Au cours de cet affrontement décisif, les troupes franco-britanniques arrêtent puis repoussent les Allemands, mettant ainsi en échec le plan Schlieffen qui prévoyait l'invasion rapide de la France en passant par la Belgique, pour éviter les fortifications françaises de l'Est et ensuite se reporter contre la Russie. La retraite allemande se termine sur la rive droite de l'Aisne dès le 14 septembre, ce qui déclenche la bataille de l'Aisne. Puis ce sera la Course à la mer où chacun des adversaires essaiera de contourner l'autre en remontant vers le nord de la France et les Flandres avec des fronts allant de l'Oise  à la frontière franco-belge , en passant par la Somme et l'Artois. C'est à ce moment, vers la fin de l'année 1914, que se terminera la guerre de mouvement.


Nous avons vu le 18 août dernier, en Alsace comment dans ces premiers affrontements de 1914,  les soldats se battaient encore comme aux temps des conquêtes napoléoniennes. En chargeant par vagues d'hommes, sabres au clair pour les officiers, baïonnettes au canon pour la troupe vers les positions ennemies. Une stratégie de combat qui va encore durer quelques mois avant que les armées ne s'enterrent dans des tranchées et tentent de se détruire à coups d'artillerie.













Dans ces affrontements "à l'ancienne" si je peux parler ainsi, tout en respectant ces hommes, les codes d'honneur militaire avaient encore beaucoup d'importance, et le totem patriotique était le drapeau de régiment. Mieux qu'un simple drapeau, une vraie œuvre d'art de toile et de métal, qu'on amenait sur les terrains de batailles  et qu'on devait défendre jusqu'au dernier souffle. La perte d'un drapeau était subie comme un affront, un déshonneur, surtout pour le soldat porte-drapeau qui en avait la responsabilité. À l'inverse, dans ces combats impitoyables, le ou les soldats qui capturaient le drapeau ennemi et le rapportaient à la base devenaient les héros du jour, suscitant l'admiration des autres camarades et aussi, plus tard des civils, à l'arrière, en tant qu'observateurs.
 Ainsi côté français, pendant ces premiers mois de guerre, les drapeaux capturés rejoignaient les précédents dans l'église Saint-Louis des Invalides à Paris, sur la balustrade des orgues, après une petite cérémonie militaire. La presse, les éditeurs d'estampes et de cartes postales illustrées, relayaient par la suite ces faits de guerre. Ces drapeaux, souvent forts beaux avec leurs broderies d'or et leurs accessoires,  qui  ne sont pourtant que des objets sans vie, avaient une valeur patriotique et sentimentale considérable à l'époque.
C'est évidemment une scène poignante où cet officier prussien désarmé, qui défend son drapeau va être mis à mort par les deux français. Mais cette estampe qui annonce la généralisation de la bande dessinée est absolument splendide.

Pour rappel , ce drapeau allemand du 132e Régiment d'Infanterie a été le tout premier pris le 15 août , j'en avais fait
un sujet précédemment ( voir ici → )
Voici donc une petite compilation d'une dizaine de drapeaux pour lesquels l'ordre chronologique de capture est souvent divergent d'une source à une autre. De plus on a des drapeaux pris dans l'action lors de batailles et puis il y en a quelques-uns qui ont été trouvés à postériori parmi les corps des ennemis. 




drapeau du 68e Régiment d'Infanterie pris à la bataille de l'Ourcq et le même en photo dans l'église Saint-Louis des Invalides à Paris (ci-dessous)


carte postale relatant la capture d'un drapeau prussien : il pourrait s'agir de celui du  94e R.I.  (voir ci-dessous)

drapeau du 94e Régiment d'Infanterie pris à la bataille de la Marne ( ici enregistré comme 2e capture)
drapeau du 94e Régiment d'Infanterie pris à la bataille de la Marne ( ici enregistré comme 4e capture)
drapeau du 94e Régiment d'Infanterie pris à la bataille de la Marne ( là,  enregistré comme 7e capture) et le même en photo dans l'église Saint-Louis des Invalides à Paris (ci-dessous)


Une carte postale singulière à compléter soi-même ! on y mettra le n° du régiment français vainqueur et le n° du régiment prussien anéanti .  Le drapeau est tout blanc : à colorier ? Peut donc resservir, mais bizarrement la date est fixée au 7 septembre ! très malins, les éditeurs ....

Une belle mise en scène de combats d'homme à homme avec prise du drapeau ennemi  (ci-dessous)
drapeau du 36e Régiment de Fusiliers pris à la bataille de la Marne et le même en photo dans l'église Saint-Louis des Invalides à Paris (ci-dessous)




drapeau décrit comme celui du 94e Régiment d'Infanterie Poméranien pris à la bataille de l'Oise

drapeau décrit comme celui du 94e Régiment d'Infanterie Poméranien

drapeau du 85e Régiment d'Infanterie pris à la bataille de l'Oise ( ici enregistré comme 5e capture)
drapeau du 85e Régiment d'Infanterie pris à la bataille de l'Oise ( ici enregistré comme 6e capture)
drapeau du 85e Régiment d'Infanterie pris à la bataille de l'Oise (là enregistré comme 8e capture) et le même en photo dans
 l'église Saint-Louis des Invalides à Paris (ci-dessous)
drapeau d'un Régiment d'Infanterie bavarois pris quelque part en Picardie ou en Flandre

drapeau du 69e Régiment d'Infanterie pris  (ici enregistré comme 4e capture)
drapeau du 69e Régiment d'Infanterie pris  (ici enregistré comme 5e capture) et le même en photo dans l'église Saint-Louis
des Invalides à Paris (ci-dessous)

les amateurs d'équitation apprécieront la position spectaculaire du cheval !

drapeau du 72e Régiment d'Infanterie pris à la bataille de l'Aisne ( ici  enregistré comme 7e capture)
drapeau du 72e Régiment d'Infanterie pris à la bataille de l'Aisne ( là enregistré comme 6e capture) et le même en photo dans l'église Saint-Louis des Invalides à Paris (ci-dessous)

drapeau du 49e Régiment d'Infanterie Poméranien ici déclaré trouvé sur un champ de bataille dans l'Oise ( et enregistré comme 8e capture)

drapeau du 49e Régiment d'Infanterie Poméranien ici déclaré pris dans une bataille dans le Nord (et comme 9e capture)


drapeau attribué au 36e Régiment d'Infanterie Poméranien avec une Croix de fer
cérémonie militaire autour de la prise du drapeau du 87e Régiment d'Infanterie de réserve, quelque part dans la Meuse, en septembre 1914

drapeau décrit comme celui du 87e Régiment d'Infanterie Poméranien , pris en décembre ?


photo d'époque montrant les 7 premiers drapeaux exhibés dans l'église des Invalides à Paris.
carte illustrée d'époque montrant les 8 premiers drapeaux exhibés dans l'église des Invalides à Paris,  avec un drapeau
 pris au Cameroun en août 1914 ( voir ici → )  mais n'a pas été encore réceptionné à Paris.
carte illustrée d'époque montrant les 9 premiers drapeaux exhibés au Musée de l'Armée des Invalides à Paris.
carte illustrée d'époque montrant les 9 premiers drapeaux exhibés au Musée de l'Armée des  Invalides à Paris.
carte illustrée d'époque montrant les 10 premiers drapeaux exhibés (mais sans celui du Cameroun) au Musée de l'Armée des  Invalides à Paris, au début de l'année 1915.

ancienne vitrine du Musée de l'Armée des Invalides où sont rassemblés tous les drapeaux pris aux régiments allemands, toutes époques confondues. Au premier plan couché devant la vitrine centrale on voit un ancien poteau frontière allemand
certainement rapporté d'Alsace où de Lorraine, sur la frontière détestée de 1871, voir ici →




                   Herald Dick


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