T rois mois se sont écoulés depuis le dernier volet (voir l'épisode précédent → ◙ ) consacré a cet exceptionnel ouvrage de Pierre de La Planche, dont le titre exact est : "La Description des provinces et des villes de France", daté de 1669, pendant le règne du roi Louis XIV et qui est plus connu sous le nom "d'Armorial de La Planche". Voir la description initiale : → ◙
Il est donc temps de reprendre la visite d'un des plus anciens manuscrits répertoriant des armoiries de villes et de villages de France, dessinées à la plume et peintes à l'aquarelle, antérieur de trois décennies à l'Armorial Général de France de Charles d'Hozier !
Nous avions laissé le dernier jalon en Franche-Comté, à la frontière orientale du royaume de France, considérée comme la dernière entité rattachée au "Gouvernement de Bourgogne". Je vous propose de
retraverser la France vers l'ouest et de parcourir une toute nouvelle grande région administrative de l'époque : le "Gouvernement de Guyenne", dont la capitale est Bordeaux. Elle était divisée en multiples sénéchaussées (équivalentes à nos départements actuels) allant de la Saintonge au Quercy et même le Rouergue et du Limousin au Comminges ou la Bigorre. Cette grande entité découle de l'ancien Duché de Guyenne du domaine royal, incorporant les pays de Gascogne et lui-même précédé auparavant par le Duché d'Aquitaine avec une longue période sous souveraineté du roi d'Angleterre, mais avec des contours géographiques très fluctuants au cours de l'Histoire.
Voici l'extrait d'une carte datant de la fin du XVIIIe s. , donc postérieure d'un siècle, mais sur laquelle j'ai reconstitué les limites administratives :
(*) Armorial Général de France - volume XIII - Guyenne - Généralité de Bordeaux (BNF Paris)
Ci-dessus, voici le blason totalement inventé par Charles-René d'Hozier pour représenter la province de Guyenne.
Il est donc temps de reprendre la visite d'un des plus anciens manuscrits répertoriant des armoiries de villes et de villages de France, dessinées à la plume et peintes à l'aquarelle, antérieur de trois décennies à l'Armorial Général de France de Charles d'Hozier !
Nous avions laissé le dernier jalon en Franche-Comté, à la frontière orientale du royaume de France, considérée comme la dernière entité rattachée au "Gouvernement de Bourgogne". Je vous propose de
retraverser la France vers l'ouest et de parcourir une toute nouvelle grande région administrative de l'époque : le "Gouvernement de Guyenne", dont la capitale est Bordeaux. Elle était divisée en multiples sénéchaussées (équivalentes à nos départements actuels) allant de la Saintonge au Quercy et même le Rouergue et du Limousin au Comminges ou la Bigorre. Cette grande entité découle de l'ancien Duché de Guyenne du domaine royal, incorporant les pays de Gascogne et lui-même précédé auparavant par le Duché d'Aquitaine avec une longue période sous souveraineté du roi d'Angleterre, mais avec des contours géographiques très fluctuants au cours de l'Histoire.
Voici l'extrait d'une carte datant de la fin du XVIIIe s. , donc postérieure d'un siècle, mais sur laquelle j'ai reconstitué les limites administratives :
Vous pouvez cliquer sur les images pour les agrandir
Les fragments de manuscrits proviennent toujours du Volume II. Pour enrichir l'étude, j'ai mis en bonus l'extrait équivalent dans l'Armorial Général de France* (1696-1711), établi par Charles-René d'Hozier, et comme auparavant, j'ai placé le blason actuel en-dessous, pour comparer les différences ou au contraire la constance des figures dans le temps.(*) Armorial Général de France - volume XIII - Guyenne - Généralité de Bordeaux (BNF Paris)
Ci-dessus, voici le blason totalement inventé par Charles-René d'Hozier pour représenter la province de Guyenne.
Bordeaux (Gironde) |
On notera la simplification effectuée par D'Hozier : juste une tour surmontée par un lion passant.
Ce devrait être un léopard, la tête vue de face, qui provient de l'ancien Duché d'Aquitaine, rattaché au Royaume d'Angleterre lors du mariage d'Aliénor avec le roi Henri II Plantagenêt. A ce moment les léopards ont même été triplés, voir → ICI ! Les remparts et la célèbre Porte de la Grosse Cloche jadis baignés par des douves en eau à l'époque médiévale (ce n'est plus le cas aujourd'hui) sont tout de même les symboles forts de la cité d'Aquitaine. Le croissant également est lui-même est un élément à part de la symbolique bordelaise, souvent représenté au nombre de trois et entrelacés (voir le lien plus haut).
Libourne (Gironde) |
Située au confluent de l'Isle et de la Dordogne, le croissant, les ondes et le navire représentent le port fluvial, utilisé pour le commerce des vins en particulier. Mais c'étaient essentiellement des chalands et des gabarres qui circulaient sur le fleuve, plus rarement des vaisseaux à trois-mâts comme celui que le blason arbore fièrement !
C'est la ville de naissance de Herald Dick.
Bourg -sur- Gironde (Gironde) |
La ville de Bourg, comme de nombreuses autres communes, porte les armes de France "d'azur à trois fleurs de lys d'or". C'était souvent le cas lors du retour ou de l'acquisition de ces cités par le royaume de France, comme le fut Bourg en 1453, après deux siècles sous domination anglaise. Ces blasons "royaux" qui auraient pu n'être que temporaires, sont finalement restés au titre de blason municipal. Au cours du temps, une bordure d'argent s'est parfois installée sur le bord de l'écu, selon comme était dessiné le blason sur les anciennes gravures. On a même vu à certaines époques cette bordure colorée "de gueules".
Blaye (Gironde) |
Comme on le voit , le blason de la cité fortifiée par Vauban, dominant l'estuaire de la Gironde est passé de gueules à l'azur. Ce n'est pas un cas unique, de nombreuses cités ont changé la couleur de l'émail du champ au cours des siècles, telles que Mont-de-Marsan, ou Soissons, par exemple , ou encore la ville suivante, ci-dessous....
Saint - Macaire (Gironde) |
Deux images cohabitent pour représenter les armes de la ville :
a) Un blason reproduit le sceau ancien de la cité (inscrit ou pas dans un écu) et qui contient, dans une mandorle, la figuration de Macaire en habits d’abbé, la crosse tournée vers l’intérieur. L’inscription périphérique en latin : Olim Ligena nunc Saint Macharii Nomine Urbs signifie “ ville appelée autrefois Ligéna et aujourd’hui Saint-Macaire ”.
b) Un autre blason reproduit le dessin sculpté sur une clé de voûte de l'église romane Saint-Sauveur-et-Saint-Martin. Elle montre Macaire en habits d’abbé, la crosse tournée vers l’extérieur et accosté de deux écussons aux armes de France. L'écu est de plus timbré d'une couronne murale et supporté par deux lions
Cadillac (Gironde) |
Ce blason vous rappelle quelque chose ? Mais oui, c'est celui du Comté de Foix et de Béarn.
Cadillac était la capitale de l'ancien Comté de Benauge, dont les seigneurs étaient les Grailly, captals de Buch, pro-anglais. L'un d'eux, Jean II de Grailly, captal de Buch, seigneur de Puy-Paulin et de Castelnau (en Médoc) avait épousé en 1328, Blanche de Foix, fille de Gaston Ier, comte de Foix et de Béarn (ancêtre de Gaston Fébus) et de Jeanne d’Artois.
Lesparre - Médoc (Gironde) |
Dans l'imposante "Tour de l'Honneur" seul vestige de l'imposant château des sires de Lesparre, une clé de voûte d'ogives, au quatrième étage porte un écu parti à dextre un lion rampant, à senestre des losanges. On a longtemps cru qu'il s'agissait des armes de ces seigneurs de Lesparre, mais on a découvert en 1967 un sceau d'une dame "Helis, domine de Spara " reproduisant exactement ce blason. Il a été adopté par délibération du conseil municipal le 18 juillet 1969.
Le dessin de La Planche "losangé d'or et de gueules" est celui qui a longtemps prévalu en tant que blason des seigneurs de Lesparre.
D'autres lieux ou villes sont juste décrits par le texte, sans blason ni mention s'y rapportant :
Fronsac, Castillon (-la-Bataille), Saint-Emilion, Guîtres, Soulac, Cordouan (îlot et phare).
# cependant, quelques années plus tard, une certaine ville (en gras, ci-dessus) a été mentionnée dans l'Armorial Général de France, par l'intermédiaire d'un établissement religieux. Ses armoiries ont servi à composer le blason de la commune actuelle à partir de la figure référence :
Saint - Émilion ( commune ) |
A bientôt pour une nouvelle série... →◙
parmi les blasons "modernes" certains sont empruntés et parfois modifiés à :
http://armorialdefrance.fr/
http://labanquedublason2.com/ (dessins : Jean-Paul Fernon)
http://fr.wikipedia.org/wiki/
http://armorialdefrance.fr/
http://labanquedublason2.com/ (dessins : Jean-Paul Fernon)
http://fr.wikipedia.org/wiki/
Et je remercie particulièrement les personnes responsables de la Bibliothèque et des Archives du Musée du Château de Chantilly : http://www.bibliotheque-conde.fr/
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire