S uite de la visite d'un des plus anciens manuscrits répertoriant des armoiries de villes et de villages de France, dessinées à la plume et peintes à l'aquarelle, antérieur de trois décennies à l'Armorial Général de France de Charles d'Hozier ! Voir la description initiale : → ◙
Nous poursuivons avec la découverte du "livre" (c'est l'appellation donnée à une section d'un manuscrit, qui est lui-même divisé en chapitres) consacré au Gouvernement de Champagne. Après les premiers chapitres consacrés au Bailliages de Troyes, de Reims, de Châlons, de Sens et dernièrement, celui de Meaux, nous nous déplaçons de quelques lieues vers le sud-est, pour découvrir le bailliage de Provins, qui occupe la partie sud du pays de la Brie.
D'ailleurs, c'est une indication apportée par Pierre de La Planche: il a complété l'intitulé de son cinquième chapitre avec le rajout de la mention " 2e Partie de la Brie ". La 1ère Partie de la Brie ayant été développée dans le chapitre précédant avec un territoire plus à l'ouest, correspondant au bailliage de Meaux.
Et pour clore ce sujet consacré à l'exploration de la région de la Brie champenoise, il y aura en deuxième partie une section supplémentaire concernant le bailliage de Château-Thierry qui faisait également partie de la province historique ainsi que du comté de Champagne.
Géographiquement, nous allons couvrir une assez grande zone allant du nord depuis Fère-en-Tardenois jusqu'à Montereau-Fault-Yonne au sud. Elle concerne de fait quatre départements actuels : Seine-et-Marne, Aube, Marne et Aisne et est donc à cheval sur 3 grandes régions : Île-de-France, Grand Est et Hauts-de-France ! (voir cartes ci-dessous).
Revenir à l'épisode précédent → ◙
Voici l'extrait d'une carte datant de la fin du XVIIIe s. , donc postérieure d'un siècle, mais sur laquelle j'ai reconstitué les limites administratives de notre région :
Les fragments de manuscrits proviennent cette fois du Volume I. Pour enrichir l'étude, j'ai mis en bonus l'extrait équivalent dans l'Armorial Général de France* (1696-1711), établi par Charles-René d'Hozier, et comme auparavant, j'ai placé le blason actuel en-dessous, pour comparer les différences ou au contraire la constance des figures dans le temps.
(*) Armorial Général de France - volume X - Généralité de Châlons
Armorial Général de France - volume XXV - Généralité de Paris - partie III
Armorial Général de France - volume XXXII - Généralité de Soissons (BNF Paris)
Certains spécialistes de l'héraldique préconisent à l'attention des créateurs d'armoiries que le dessin d'édifices tels que châteaux, églises ou ponts, etc... doit éviter d'être trop fidèle à "l'original du lieu" comme parfois le blasonnement le précise ou le suggère. Il devrait plutôt correspondre à un schéma plus standard, stylisé, facilement descriptible par le blasonnement, ceci afin d'éviter qu'une personne ne connaissant rien de l'aspect de ce bâtiment soit dans l’impossibilité de le reproduire avec la seule définition "édifice du lieu" donnée par le blasonnement. En voici un parfait exemple avec notre ville de Provins.
En effet, à Provins, ancienne capitale historique des comtes de Champagne et aujourd'hui inscrite depuis 2001 sur la liste du patrimoine mondial de l'UNESCO, c'est l'image de l'impressionnante Tour César, donjon du XIIe siècle, qui est représentée avec plus ou moins d'exactitude, et ce depuis longtemps, sur son blason. Mais sa complexité architecturale est difficilement descriptible avec quelques mots et au crayon également. En effet : le donjon s'étage sur trois niveaux: une haute enceinte circulaire, sur laquelle est posée une grosse tour carrée avec une tourelle cylindrique à chaque angle et enfin un étage plus petit, hexagonal et couvert d'un toit pyramidal à six faces ! Lisez le blasonnement donné par Pierre de La Planche dans la marge droite du manuscrit: sans l'image, il est impossible, avec son texte, de reconstituer le dessin qu'il a réalisé !
Voici par contre, le blasonnement rédigé sur les lettres patentes royales de 1816 validant la reprise des armoiries de la cité, supprimées sous la Révolution (voir → ICI) : "D'azur, à un château rond, composé d'une enceinte, sommé de trois tourelles jointes par des entre-murs, renfermant une grosse tour, plus élevée et pavillonnée, le tout d'argent, maçonnée et ajourée de sable, le milieu de la première enceinte ouvert en porte, aussi d'argent et chargé d'un lion de sable". C'est en gros le blason dessiné par Charles d'Hozier 120 ans plus tôt, dans son Armorial Général de France, comme nous le voyons plus haut. La fleur de lis d'or sommant la tour a été "restaurée" plus tard pour aboutir au dessin actuel. Toutefois le dessin actuel est encore incorrect, car l'enceinte du bas n'est pas de forme hexagonale mais circulaire. Comme quoi, il est très difficile de fusionner le dessin héraldique aux traits épurés avec un semblant de réalisme architectural.
Plusieurs châteaux se sont succédé, depuis l'époque féodale jusqu'à la fin du XVIIIe siècle, dans la vieille ville, notamment un énorme donjon dans le quartier Saint-Maurice, au confluent de la Seine et de l'Yonne, et en faisaient une place importante à la limite des domaines des comtes de Champagne et ceux de la couronne de France. Plus tardivement, une demeure bourgeoise appelée "Folie Surville", s'est installée sur les hauteurs du quartier de Surville. Tous ces édifices ont disparu, mais il reste leur symbolique avec ces trois tours figurant le blason municipal.
Le blason actuel de la ville s’est inspiré de celui de la baronnie de Bray-sur-Seine et date probablement du XIVe siècle : on peut se référer à l'image d'un sceau médiéval montrant ces figures primitives, voir → ICI. Il a gardé la tour et les fleurs de lys, mais étrangement, les rameaux de laurier initiaux, placés de chaque côté de la tour ont été substitués au XIXe siècle par deux palmiers d'origine incertaine. source info : www.detection77.com/blog/histoire-de-bray.html
Je vois bien une explication à ces étranges palmiers qui ne poussent pas au bord de la Seine, qui reste évidemment à vérifier. Les rameaux encadrant la tours ont dû être à un certain moment identifiés comme des palmes (les branches du palmier) et avec le temps, l'usage et peut-être une erreur de retranscription, les palmes sont devenues des palmiers ....? Il suffit qu'un auteur respectable se soit trompé dans son blasonnement et qu'il ait été copié par d'autres, c'est ainsi que démarre une mutation involontaire du blason. On en connaît d'autres exemples.
Les armes proposées par l'auteur du manuscrit sont similaires à celles qui sont imprimées sur l'estampe contemporaine (voir → ICI) et conjointement à ses armes personnelles, consacrée à Guillaume de Bray, un ecclésiastique du XIIIe siècle natif de cette ville. Pour ce qui est du blason proposé dans l'Armorial Général de France, il n'a pas eu semble-t-il d'existence réelle, et de plus la graphie du nom de la ville est erronée : Boray sur Seine au lieu de Bray.
Comme nous l'avions vu précedemment, avec la ville voisine de Nogent-sur-Seine, l'auteur attribue à cette ville les armes pleines de Champagne, incitant à penser qu'à cette époque, elles n'en avaient pas de propres. Il semble donc que ce soit le dessin proposé par Charles d'Hozier qui marque le début des armes de Sézanne, comportant un château surmonté de trois fleurs de lis. De simple "maison forte" au départ, il s'est mué par la suite en une énorme forteresse avec quatre tours protégeant une enceinte et un donjon central. En effet la ville qui était une des places réputées pour ses foires, avait été protégée par les comtes de Champagne depuis le XIe siècle, avec un château et des fortifications, plusieurs fois ravagées par les guerres, elles ont été finalement démolies à la fin du XVIIIe siècle, les fossés comblés devinrent les boulevards de la cité.
La première mention du nom latin de Castrum ou castellum theodorici, comme le rappelle la mention sur l'extrait du manuscrit ci-dessus, et qui donnera plus tard : Château-Thierry, date de 923 et se trouve dans les Annales écrites par Flodoard. La tradition locale attribue l'origine du nom de la ville au roi des Francs Thierry IV, avant-dernier roi mérovingien, par l'entremise de Charles Martel, le véritable dirigeant politique de l'époque. Quelques sources littéraires suggèrent que Charles Martel aurait fait construire ici un palais à l'attention du jeune roi Thierry, qu'il avait lui-même placé sur le trône, pour l'y maintenir enfermé et ainsi garder tous les pouvoirs pour lui. Mais aucune preuve historique atteste ces hypothèses invérifiables.
Le château fort de Château-Thierry dont subsiste encore aujourd'hui de belles ruines ainsi qu'une impressionnante enceinte fortifiée, a été fondé au IXe siècle par les comtes de Vermandois et remanié aux XIIe et XIIIe siècles par les comtes de Champagne. En 1285, le mariage de Jeanne de Navarre avec Philippe le Bel marque l'entrée du comté de Champagne et donc de Château-Thierry et son château dans le domaine royal. Voici succinctement la traduction de ces armes parlantes.
Ces armes "de gueules, à trois pals de vair en pal, au chef d'or " sont celles de l'illustre maison éponyme de Châtillon, éteinte, mais dont de nombreux membres ont marqué l'Histoire de France au travers de nombreuses lignées et diverses branches. Le manuscrit nous présente un blason brisé d'une merlette de sable dans le chef à dextre qui correspond à la branche des Châtillon-Porcien. C'est certainement un hommage à Gaucher V de Châtillon, comte de Porcien, connétable de Champagne en 1284, puis connétable de France de 1302 à sa mort en 1329, durant la période troublée du règne des derniers capétiens directs (de Philippe IV le Bel à Charles IV).
- avec un contour de blason vide, sans description : Montmirel (Montmirail)
- sans blason ni mention s'y rapportant :
Abbaye d'Essaulmes (commune d'Essômes), abbaye de Vausecret (~Val-Secret, disparue, commune de Château-Thierry), Orbais (- l'Abbaye), Fère-en-Tardenois, Neuilly-Saint-Front, Dormans, Oulchy-le-Château.
# cependant, quelques années plus tard, certaines villes (en gras, ci-dessus), établissements religieux ou corps d'administration royale ont été enregistrés et blasonnés dans l'Armorial Général de France. Ces blasons sont parfois encore d'actualité, à quelques détails près.
A bientôt pour une nouvelle série ...→ ICI
Crédits :
les blasons "modernes" sont empruntés à : armorialdefrance.fr/Nous poursuivons avec la découverte du "livre" (c'est l'appellation donnée à une section d'un manuscrit, qui est lui-même divisé en chapitres) consacré au Gouvernement de Champagne. Après les premiers chapitres consacrés au Bailliages de Troyes, de Reims, de Châlons, de Sens et dernièrement, celui de Meaux, nous nous déplaçons de quelques lieues vers le sud-est, pour découvrir le bailliage de Provins, qui occupe la partie sud du pays de la Brie.
D'ailleurs, c'est une indication apportée par Pierre de La Planche: il a complété l'intitulé de son cinquième chapitre avec le rajout de la mention " 2e Partie de la Brie ". La 1ère Partie de la Brie ayant été développée dans le chapitre précédant avec un territoire plus à l'ouest, correspondant au bailliage de Meaux.
Et pour clore ce sujet consacré à l'exploration de la région de la Brie champenoise, il y aura en deuxième partie une section supplémentaire concernant le bailliage de Château-Thierry qui faisait également partie de la province historique ainsi que du comté de Champagne.
Géographiquement, nous allons couvrir une assez grande zone allant du nord depuis Fère-en-Tardenois jusqu'à Montereau-Fault-Yonne au sud. Elle concerne de fait quatre départements actuels : Seine-et-Marne, Aube, Marne et Aisne et est donc à cheval sur 3 grandes régions : Île-de-France, Grand Est et Hauts-de-France ! (voir cartes ci-dessous).
Revenir à l'épisode précédent → ◙
Voici l'extrait d'une carte datant de la fin du XVIIIe s. , donc postérieure d'un siècle, mais sur laquelle j'ai reconstitué les limites administratives de notre région :
Vous pouvez cliquer sur toutes les images pour les agrandir
Les fragments de manuscrits proviennent cette fois du Volume I. Pour enrichir l'étude, j'ai mis en bonus l'extrait équivalent dans l'Armorial Général de France* (1696-1711), établi par Charles-René d'Hozier, et comme auparavant, j'ai placé le blason actuel en-dessous, pour comparer les différences ou au contraire la constance des figures dans le temps.
(*) Armorial Général de France - volume X - Généralité de Châlons
Armorial Général de France - volume XXV - Généralité de Paris - partie III
Armorial Général de France - volume XXXII - Généralité de Soissons (BNF Paris)
Provins (Seine -et- Marne) |
Certains spécialistes de l'héraldique préconisent à l'attention des créateurs d'armoiries que le dessin d'édifices tels que châteaux, églises ou ponts, etc... doit éviter d'être trop fidèle à "l'original du lieu" comme parfois le blasonnement le précise ou le suggère. Il devrait plutôt correspondre à un schéma plus standard, stylisé, facilement descriptible par le blasonnement, ceci afin d'éviter qu'une personne ne connaissant rien de l'aspect de ce bâtiment soit dans l’impossibilité de le reproduire avec la seule définition "édifice du lieu" donnée par le blasonnement. En voici un parfait exemple avec notre ville de Provins.
En effet, à Provins, ancienne capitale historique des comtes de Champagne et aujourd'hui inscrite depuis 2001 sur la liste du patrimoine mondial de l'UNESCO, c'est l'image de l'impressionnante Tour César, donjon du XIIe siècle, qui est représentée avec plus ou moins d'exactitude, et ce depuis longtemps, sur son blason. Mais sa complexité architecturale est difficilement descriptible avec quelques mots et au crayon également. En effet : le donjon s'étage sur trois niveaux: une haute enceinte circulaire, sur laquelle est posée une grosse tour carrée avec une tourelle cylindrique à chaque angle et enfin un étage plus petit, hexagonal et couvert d'un toit pyramidal à six faces ! Lisez le blasonnement donné par Pierre de La Planche dans la marge droite du manuscrit: sans l'image, il est impossible, avec son texte, de reconstituer le dessin qu'il a réalisé !
Voici par contre, le blasonnement rédigé sur les lettres patentes royales de 1816 validant la reprise des armoiries de la cité, supprimées sous la Révolution (voir → ICI) : "D'azur, à un château rond, composé d'une enceinte, sommé de trois tourelles jointes par des entre-murs, renfermant une grosse tour, plus élevée et pavillonnée, le tout d'argent, maçonnée et ajourée de sable, le milieu de la première enceinte ouvert en porte, aussi d'argent et chargé d'un lion de sable". C'est en gros le blason dessiné par Charles d'Hozier 120 ans plus tôt, dans son Armorial Général de France, comme nous le voyons plus haut. La fleur de lis d'or sommant la tour a été "restaurée" plus tard pour aboutir au dessin actuel. Toutefois le dessin actuel est encore incorrect, car l'enceinte du bas n'est pas de forme hexagonale mais circulaire. Comme quoi, il est très difficile de fusionner le dessin héraldique aux traits épurés avec un semblant de réalisme architectural.
Montereau - Fault - Yonne (Seine -et- Marne) |
Plusieurs châteaux se sont succédé, depuis l'époque féodale jusqu'à la fin du XVIIIe siècle, dans la vieille ville, notamment un énorme donjon dans le quartier Saint-Maurice, au confluent de la Seine et de l'Yonne, et en faisaient une place importante à la limite des domaines des comtes de Champagne et ceux de la couronne de France. Plus tardivement, une demeure bourgeoise appelée "Folie Surville", s'est installée sur les hauteurs du quartier de Surville. Tous ces édifices ont disparu, mais il reste leur symbolique avec ces trois tours figurant le blason municipal.
Bray -sur- Seine (Seine -et- Marne) |
Le blason actuel de la ville s’est inspiré de celui de la baronnie de Bray-sur-Seine et date probablement du XIVe siècle : on peut se référer à l'image d'un sceau médiéval montrant ces figures primitives, voir → ICI. Il a gardé la tour et les fleurs de lys, mais étrangement, les rameaux de laurier initiaux, placés de chaque côté de la tour ont été substitués au XIXe siècle par deux palmiers d'origine incertaine. source info : www.detection77.com/blog/histoire-de-bray.html
Je vois bien une explication à ces étranges palmiers qui ne poussent pas au bord de la Seine, qui reste évidemment à vérifier. Les rameaux encadrant la tours ont dû être à un certain moment identifiés comme des palmes (les branches du palmier) et avec le temps, l'usage et peut-être une erreur de retranscription, les palmes sont devenues des palmiers ....? Il suffit qu'un auteur respectable se soit trompé dans son blasonnement et qu'il ait été copié par d'autres, c'est ainsi que démarre une mutation involontaire du blason. On en connaît d'autres exemples.
Les armes proposées par l'auteur du manuscrit sont similaires à celles qui sont imprimées sur l'estampe contemporaine (voir → ICI) et conjointement à ses armes personnelles, consacrée à Guillaume de Bray, un ecclésiastique du XIIIe siècle natif de cette ville. Pour ce qui est du blason proposé dans l'Armorial Général de France, il n'a pas eu semble-t-il d'existence réelle, et de plus la graphie du nom de la ville est erronée : Boray sur Seine au lieu de Bray.
Sézanne (Marne) |
Comme nous l'avions vu précedemment, avec la ville voisine de Nogent-sur-Seine, l'auteur attribue à cette ville les armes pleines de Champagne, incitant à penser qu'à cette époque, elles n'en avaient pas de propres. Il semble donc que ce soit le dessin proposé par Charles d'Hozier qui marque le début des armes de Sézanne, comportant un château surmonté de trois fleurs de lis. De simple "maison forte" au départ, il s'est mué par la suite en une énorme forteresse avec quatre tours protégeant une enceinte et un donjon central. En effet la ville qui était une des places réputées pour ses foires, avait été protégée par les comtes de Champagne depuis le XIe siècle, avec un château et des fortifications, plusieurs fois ravagées par les guerres, elles ont été finalement démolies à la fin du XVIIIe siècle, les fossés comblés devinrent les boulevards de la cité.
Château - Thierry (Aisne) |
La première mention du nom latin de Castrum ou castellum theodorici, comme le rappelle la mention sur l'extrait du manuscrit ci-dessus, et qui donnera plus tard : Château-Thierry, date de 923 et se trouve dans les Annales écrites par Flodoard. La tradition locale attribue l'origine du nom de la ville au roi des Francs Thierry IV, avant-dernier roi mérovingien, par l'entremise de Charles Martel, le véritable dirigeant politique de l'époque. Quelques sources littéraires suggèrent que Charles Martel aurait fait construire ici un palais à l'attention du jeune roi Thierry, qu'il avait lui-même placé sur le trône, pour l'y maintenir enfermé et ainsi garder tous les pouvoirs pour lui. Mais aucune preuve historique atteste ces hypothèses invérifiables.
Le château fort de Château-Thierry dont subsiste encore aujourd'hui de belles ruines ainsi qu'une impressionnante enceinte fortifiée, a été fondé au IXe siècle par les comtes de Vermandois et remanié aux XIIe et XIIIe siècles par les comtes de Champagne. En 1285, le mariage de Jeanne de Navarre avec Philippe le Bel marque l'entrée du comté de Champagne et donc de Château-Thierry et son château dans le domaine royal. Voici succinctement la traduction de ces armes parlantes.
Châtillon -sur- Marne (Marne) |
Ces armes "de gueules, à trois pals de vair en pal, au chef d'or " sont celles de l'illustre maison éponyme de Châtillon, éteinte, mais dont de nombreux membres ont marqué l'Histoire de France au travers de nombreuses lignées et diverses branches. Le manuscrit nous présente un blason brisé d'une merlette de sable dans le chef à dextre qui correspond à la branche des Châtillon-Porcien. C'est certainement un hommage à Gaucher V de Châtillon, comte de Porcien, connétable de Champagne en 1284, puis connétable de France de 1302 à sa mort en 1329, durant la période troublée du règne des derniers capétiens directs (de Philippe IV le Bel à Charles IV).
[_)-(_]
D'autres villes ou lieux sont juste décrits par le texte :
• Pour le bailliage de Provins, sans blason ni mention s'y rapportant :
Abbaye de Prully (~Preuilly, commune d'Égligny), Villenôce (Villenauxe-la-Grande), Jouy-le-Châtel, Damme-marie (Donnemarie-Dontilly), Vaudoy (-en-Brie).
• Pour le bailliage de Château-Thierry,• Pour le bailliage de Provins, sans blason ni mention s'y rapportant :
Abbaye de Prully (~Preuilly, commune d'Égligny), Villenôce (Villenauxe-la-Grande), Jouy-le-Châtel, Damme-marie (Donnemarie-Dontilly), Vaudoy (-en-Brie).
- avec un contour de blason vide, sans description : Montmirel (Montmirail)
- sans blason ni mention s'y rapportant :
Abbaye d'Essaulmes (commune d'Essômes), abbaye de Vausecret (~Val-Secret, disparue, commune de Château-Thierry), Orbais (- l'Abbaye), Fère-en-Tardenois, Neuilly-Saint-Front, Dormans, Oulchy-le-Château.
# cependant, quelques années plus tard, certaines villes (en gras, ci-dessus), établissements religieux ou corps d'administration royale ont été enregistrés et blasonnés dans l'Armorial Général de France. Ces blasons sont parfois encore d'actualité, à quelques détails près.
commune d'Orbais - l'Abbaye (Marne) |
commune de Fère -en- Tardenois (Aisne) |
commune de Neuilly - Saint-Front (Aisne) |
A bientôt pour une nouvelle série ...→ ICI
Crédits :
ou sinon :
- image scannée (Châtillon-sur-Marne) provenant de l'Armorial de la Marne (2002) de Jean-Paul Denise -
éditions C.G.H de la Marne - Châlons-en-Champagne
les extraits des manuscrits proviennent de :
- Bibliothèque et Archives du Musée du Château de Chantilly :
. www.bibliotheque-conde.fr/ressources-en-ligne/
- Bibliothèque nationale de France à Paris :
. gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k111473g/
- gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k111464h/
- gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k110597q/
💶 Appel au mécénat ou aux généreux donateurs :
Au cours d'échanges d'informations avec les responsables de la Bibliothèque du Musée Condé, au sujet du manuscrit, il m'a été rapporté que l'ouvrage de Pierre de La Planche n'est actuellement plus exposé ni mis à disposition des visiteurs. En effet, les deux volumes du manuscrit sont en mauvais état : "la couverture", ce que l'on nomme dans le métier: les plats de reliure, sont soit partiellement,soit totalement détachés du manuscrit, ce qui nuit à sa conservation. La reliure étant en effet là pour maintenir et protéger le manuscrit.
Si des personnes ou des entreprises sont intéressées, en mode mécénat, pour participer à la prise en charge de la restauration de ces précieux ouvrages, qu'elles prennent contact pour les modalités, avec les bibliothécaires à cette adresse mail : bibliotheque@domainedechantilly.com
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Herald Dick
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