S uite de la visite d'un des plus anciens manuscrits répertoriant des armoiries de villes et de villages de France, dessinées à la plume et peintes à l'aquarelle, antérieur de trois décennies à l'Armorial Général de France de Charles d'Hozier ! Voir la description initiale : → ◙
Nous poursuivons avec la découverte du Gouvernement Général de l'Ile-de-France. Nous avons vu les fois précédentes, que cette entité administrative de l'époque, équivalente de nos régions actuelles, était découpée en 7 subdivisions : une prévôté, celle de Paris et six bailliages. Ces entités étaient administrées par un prévôt ou un bailli nommés par le roi, équivalent de nos préfets de nos jours. Nous poursuivons avec le chapitre suivant consacré au Bailliages regroupés de Mantes et de Montfort.
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Nous poursuivons avec la découverte du Gouvernement Général de l'Ile-de-France. Nous avons vu les fois précédentes, que cette entité administrative de l'époque, équivalente de nos régions actuelles, était découpée en 7 subdivisions : une prévôté, celle de Paris et six bailliages. Ces entités étaient administrées par un prévôt ou un bailli nommés par le roi, équivalent de nos préfets de nos jours. Nous poursuivons avec le chapitre suivant consacré au Bailliages regroupés de Mantes et de Montfort.
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Voici l'extrait d'une carte datant de la fin du XVIIIe s. , donc postérieure d'un siècle, mais sur laquelle j'ai reconstitué les limites administratives de notre région :
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Les fragments de manuscrits proviennent toujours du Volume I. Pour enrichir l'étude, j'ai mis en bonus l'extrait équivalent (quand il existe) dans l'Armorial Général de France* (1696-1711), établi par Charles-René d'Hozier, et comme auparavant, j'ai placé le blason actuel en-dessous, pour comparer les différences ou au contraire la constance des figures dans le temps.)
(*) Armorial Général de France - volume XXV - Généralité de Paris (BNF Paris)
« Armes de possession très ancienne reproduisant les sceaux municipaux (XVIe s.) »... C'est le commentaire qu'a donné une commission héraldique réunie dans le département de Seine-et-Oise en 1943 (voir → ICI). Le blason initial serait le chêne; le chêne des dieux païens, symbole d'amour et de fidélité des anciens. Il n'est vu que de sa moitié senestre avec le mi-parti "d'azur avec la fleur de lis" qui aurait été rajouté à dextre en 1449, et accordé par le roi Charles VII.
L'émail du champ de l'écu côté chêne est resté longtemps incertain, et par défaut était représenté "de gueules", comme nous le voyons sur le manuscrit. L'enquerre n'a été supprimée que tardivement, au XXe siècle, avec un champ d'or et encore, pas totalement, puisque les glands sont de fait du même métal !
Le manuscrit nous montre un blason aux armes de "France ancien". Ce blason aurait pour origine un sceau de 1320 créé pour identifier les fonctions de prévôté et de bailliage de la commune (voir → ICI). Par la suite, plus tard, a été rajouté en chef les armes (échiqueté d'or et de gueules) d'une très ancienne famille d'Ile-de-France : les comtes de Meulan, tombés en disgrâce en 1204, et dont le fief fut confisqué et rattaché à la couronne de France par Philippe Auguste.
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Les fragments de manuscrits proviennent toujours du Volume I. Pour enrichir l'étude, j'ai mis en bonus l'extrait équivalent (quand il existe) dans l'Armorial Général de France* (1696-1711), établi par Charles-René d'Hozier, et comme auparavant, j'ai placé le blason actuel en-dessous, pour comparer les différences ou au contraire la constance des figures dans le temps.)
(*) Armorial Général de France - volume XXV - Généralité de Paris (BNF Paris)
Mantes - la - Jolie (Yvelines) |
« Armes de possession très ancienne reproduisant les sceaux municipaux (XVIe s.) »... C'est le commentaire qu'a donné une commission héraldique réunie dans le département de Seine-et-Oise en 1943 (voir → ICI). Le blason initial serait le chêne; le chêne des dieux païens, symbole d'amour et de fidélité des anciens. Il n'est vu que de sa moitié senestre avec le mi-parti "d'azur avec la fleur de lis" qui aurait été rajouté à dextre en 1449, et accordé par le roi Charles VII.
L'émail du champ de l'écu côté chêne est resté longtemps incertain, et par défaut était représenté "de gueules", comme nous le voyons sur le manuscrit. L'enquerre n'a été supprimée que tardivement, au XXe siècle, avec un champ d'or et encore, pas totalement, puisque les glands sont de fait du même métal !
Meulan (Yvelines) |
Le manuscrit nous montre un blason aux armes de "France ancien". Ce blason aurait pour origine un sceau de 1320 créé pour identifier les fonctions de prévôté et de bailliage de la commune (voir → ICI). Par la suite, plus tard, a été rajouté en chef les armes (échiqueté d'or et de gueules) d'une très ancienne famille d'Ile-de-France : les comtes de Meulan, tombés en disgrâce en 1204, et dont le fief fut confisqué et rattaché à la couronne de France par Philippe Auguste.
Le petit bourg de Montfort est évidemment le berceau de la grande famille éponyme des Comtes de Montfort ("de gueules au lion à la queue fourchée d’argent") dont la dynastie a débuté au XIe siècle avec Amaury de Montfort (1028-1053) et qui a donné quelques grands seigneurs au Royaume de France (entre autres Simon IV, le grand pourfendeur d'hérétiques cathares dans la Croisade contre les Albigeois) et au Royaume d'Angleterre également (Simon V, comte de Leicester). Le prénom Amaury, récurrent dans la famille a été accolé au nom du village, en référence à cet ancêtre fondateur.
Par l'union de Yolande de Montfort avec Arthur II de Bretagne (de la maison de Dreux) en 1292, la famille lie désormais son sort avec celui de la Bretagne, et prétend à la succession du Duché à partir de 1341, soutenue par l'Angleterre, en opposition à la maison de Blois soutenue par le roi de France. Les Montfort sortiront vainqueurs de cette guerre civile en 1364 et régneront sur le Duché de Bretagne jusqu'à son rattachement à la couronne de France, calculé par le mariage d'Anne de Bretagne avec deux rois de France successifs : Charles VIII (en 1491) puis Louis XII (en 1499). Le petit fief de Montfort que les ducs de Bretagne avaient conservé, subira le même sort, et sera lui aussi intégré définitivement à la couronne, alors qu'il avait été déjà confisqué et restitué à plusieurs reprises par les rois de France successifs en fonction des relations difficiles entre France et Bretagne.
Le chef d'hermine (trois mouchetures pour de La Planche), provient bien sûr des armes du duché de Bretagne, qui elles-même découlent d'une brisure de la maison de Dreux (le blason ci-dessous, avec un franc-canton d'hermine).
A noter que La Planche nous gratifie d'un lion d'or à queue simple, qui avec les simples mouchetures d'hermine, est donc erroné par rapport à l'histoire que je viens de relater.
Parfaite adéquation des armes de la ville avec celles d'origine de la dynastie capétienne des Comtes de Dreux, remontant aux premiers temps de l'héraldique.
Édifiée sur les rives de l'Orge, Dourdan est un centre de production de poterie depuis l'époque gallo-romaine jusqu'à la fin du Moyen Age. Les fouilles archéologiques urbaines, effectuées aux XIXe et XXe siècles, ont mises à jour plusieurs fours et une très riche collection de poteries archéologiques conservée, aujourd'hui, au musée du château de Dourdan. Voilà pour les trois pots à (ou de) fleurs du dessin initial sur le manuscrit.
Par ailleurs, Dourdan est une très ancienne ville royale, avec son exceptionnel château-forteresse de l'époque de Philippe-Auguste. C'est même le berceau de dynastie capétienne puisque le roi des Francs, Hugues Capet, son fondateur y serait né vers 939/941, alors que son père : Hugues le Grand, comte de Paris, duc des Francs y est décédé en 956. Voilà pour les fleurs de lys. Elles sont sur un chef exceptionnellement de gueules, pour éviter la contrariété avec le champ d'azur de l'écu.
# cependant, quelques années plus tard, certains lieux qui n'ont pas été mentionnés dans le manuscrit de La Planche ont été enregistrés et blasonnés dans l'Armorial Général de France. Comme ces établissements religieux dont les armes ont été transmises aux communes sur lesquelles ils étaient établis, à quelques détails près :
- Osmoy, Montchauvet, Neauphle-le-Vieux :
Et je remercie particulièrement les personnes responsables de la Bibliothèque et des Archives du Musée du Château de Chantilly : www.bibliotheque-conde.fr/
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Par l'union de Yolande de Montfort avec Arthur II de Bretagne (de la maison de Dreux) en 1292, la famille lie désormais son sort avec celui de la Bretagne, et prétend à la succession du Duché à partir de 1341, soutenue par l'Angleterre, en opposition à la maison de Blois soutenue par le roi de France. Les Montfort sortiront vainqueurs de cette guerre civile en 1364 et régneront sur le Duché de Bretagne jusqu'à son rattachement à la couronne de France, calculé par le mariage d'Anne de Bretagne avec deux rois de France successifs : Charles VIII (en 1491) puis Louis XII (en 1499). Le petit fief de Montfort que les ducs de Bretagne avaient conservé, subira le même sort, et sera lui aussi intégré définitivement à la couronne, alors qu'il avait été déjà confisqué et restitué à plusieurs reprises par les rois de France successifs en fonction des relations difficiles entre France et Bretagne.
Le chef d'hermine (trois mouchetures pour de La Planche), provient bien sûr des armes du duché de Bretagne, qui elles-même découlent d'une brisure de la maison de Dreux (le blason ci-dessous, avec un franc-canton d'hermine).
A noter que La Planche nous gratifie d'un lion d'or à queue simple, qui avec les simples mouchetures d'hermine, est donc erroné par rapport à l'histoire que je viens de relater.
Dreux (Eure-et-Loir) |
Parfaite adéquation des armes de la ville avec celles d'origine de la dynastie capétienne des Comtes de Dreux, remontant aux premiers temps de l'héraldique.
Dourdan (Essonne) |
Édifiée sur les rives de l'Orge, Dourdan est un centre de production de poterie depuis l'époque gallo-romaine jusqu'à la fin du Moyen Age. Les fouilles archéologiques urbaines, effectuées aux XIXe et XXe siècles, ont mises à jour plusieurs fours et une très riche collection de poteries archéologiques conservée, aujourd'hui, au musée du château de Dourdan. Voilà pour les trois pots à (ou de) fleurs du dessin initial sur le manuscrit.
Par ailleurs, Dourdan est une très ancienne ville royale, avec son exceptionnel château-forteresse de l'époque de Philippe-Auguste. C'est même le berceau de dynastie capétienne puisque le roi des Francs, Hugues Capet, son fondateur y serait né vers 939/941, alors que son père : Hugues le Grand, comte de Paris, duc des Francs y est décédé en 956. Voilà pour les fleurs de lys. Elles sont sur un chef exceptionnellement de gueules, pour éviter la contrariété avec le champ d'azur de l'écu.
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D'autres lieux ou villes sont juste décrits par le texte :
- avec un contour de blason vide, et sans description : Houdan.
- sans blason ni mention s'y rapportant : château de Rosny (-sur-Seine), Anet, Rochefort (-en-Yvelines).# cependant, quelques années plus tard, certains lieux qui n'ont pas été mentionnés dans le manuscrit de La Planche ont été enregistrés et blasonnés dans l'Armorial Général de France. Comme ces établissements religieux dont les armes ont été transmises aux communes sur lesquelles ils étaient établis, à quelques détails près :
- Osmoy, Montchauvet, Neauphle-le-Vieux :
commune d'Osmoy (Yvelines) |
commune de Montchauvet (Yvelines) |
commune de Neauphle - le Vieux (Yvelines) |
A bientôt pour une nouvelle série ... → ICI
Crédits :
les blasons "modernes" sont empruntés à :
armoiries.free.fr/accueil/
armorialdefrance.fr/
armoiries.free.fr/accueil/
armorialdefrance.fr/
les extraits des manuscrits proviennent de :
- Bibliothèque et Archives du Musée du Château de Chantilly :
. www.bibliotheque-conde.fr/ressources-en-ligne/
- Bibliothèque nationale de France à Paris :
. gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k111473g/f2.item
- Bibliothèque et Archives du Musée du Château de Chantilly :
. www.bibliotheque-conde.fr/ressources-en-ligne/
- Bibliothèque nationale de France à Paris :
. gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k111473g/f2.item
Et je remercie particulièrement les personnes responsables de la Bibliothèque et des Archives du Musée du Château de Chantilly : www.bibliotheque-conde.fr/
Herald Dick
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