Thèmes

lundi 30 novembre 2015

l'Armorial de La Planche - 1669 - Gouvernement de
l'Ile-de-France - Bailliages de Mantes et de Montfort-l'Amaury

  S   uite de la visite d'un des plus anciens manuscrits répertoriant des armoiries de villes et de villages de France, dessinées à la plume et peintes à l'aquarelle, antérieur de trois décennies  à l'Armorial Général de France de Charles d'Hozier !  Voir la description initiale : →

Nous poursuivons avec la découverte du Gouvernement Général de l'Ile-de-France. Nous avons vu les fois précédentes, que cette entité administrative de l'époque, équivalente de nos régions actuelles, était découpée en 7 subdivisions : une prévôté, celle de Paris et six bailliages. Ces entités étaient administrées par un prévôt ou un bailli nommés par le roi, équivalent de nos préfets de nos jours. Nous poursuivons avec le chapitre suivant consacré au Bailliages regroupés de Mantes et de Montfort.

    Revenir à l'épisode précédent →
 


 
 
Voici l'extrait d'une carte datant de la fin du XVIIIe s. , donc postérieure d'un siècle, mais sur laquelle j'ai reconstitué les limites administratives de notre région :
 Vous pouvez cliquer sur toutes les images pour les agrandir





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 Les fragments de manuscrits proviennent toujours du Volume I. Pour enrichir l'étude, j'ai mis en bonus l'extrait équivalent (quand il existe) dans l'Armorial Général de France* (1696-1711), établi par Charles-René d'Hozier, et comme auparavant, j'ai placé le blason actuel en-dessous, pour comparer les différences ou au contraire la constance des figures dans le temps.)


(*)   Armorial Général de France - volume XXV -  Généralité de Paris  (BNF Paris) 




Mantes - la - Jolie (Yvelines)

    « Armes de possession très ancienne reproduisant les sceaux  municipaux (XVIe s.) »... C'est le commentaire qu'a donné une commission héraldique réunie dans le département de Seine-et-Oise en 1943 (voir → ICI). Le blason initial serait le chêne; le chêne des dieux païens, symbole d'amour et de fidélité des anciens. Il n'est vu que de sa moitié senestre avec le mi-parti "d'azur avec la fleur de lis" qui aurait été rajouté à dextre en 1449, et accordé par le roi Charles VII.
L'émail du champ de l'écu côté chêne est resté longtemps incertain, et par défaut était représenté "de gueules", comme nous le voyons sur le manuscrit. L'enquerre n'a été supprimée que tardivement, au XXe siècle, avec un champ d'or et encore, pas totalement, puisque les glands sont de fait du même métal !




Meulan (Yvelines)

  Le manuscrit nous montre un blason aux armes de "France ancien". Ce blason aurait pour origine un sceau de 1320 créé pour identifier les fonctions de prévôté et de bailliage de la commune (voir → ICI). Par la suite, plus tard, a été rajouté en chef les armes (échiqueté d'or et de gueules) d'une très ancienne famille d'Ile-de-France : les comtes de Meulan, tombés en disgrâce en 1204, et dont le fief fut confisqué et rattaché à la couronne de France par Philippe Auguste.



Montfort - l'Amaury (Yvelines)
 
 Le petit bourg de Montfort est évidemment le berceau de la grande famille éponyme des Comtes de Montfort ("de gueules au lion à la queue fourchée d’argent") dont la dynastie a débuté au XIe siècle avec Amaury de Montfort (1028-1053) et qui a donné quelques grands seigneurs au Royaume de France (entre autres Simon IV, le grand pourfendeur d'hérétiques cathares dans la Croisade contre les Albigeois) et au Royaume d'Angleterre également (Simon V, comte de Leicester). Le prénom Amaury, récurrent dans la famille a été accolé au nom du village, en référence à cet ancêtre fondateur.
 Par l'union de Yolande de Montfort avec Arthur II de Bretagne (de la maison de Dreux) en 1292, la famille lie désormais son sort avec celui de la Bretagne, et prétend à la succession du Duché à partir de 1341, soutenue par l'Angleterre, en opposition à la maison de Blois soutenue par le roi de France. Les Montfort sortiront vainqueurs de cette guerre civile en 1364 et régneront sur le Duché de Bretagne jusqu'à son rattachement à la couronne de France, calculé par le mariage d'Anne de Bretagne avec deux rois de France successifs : Charles VIII (en 1491) puis Louis XII (en 1499). Le petit fief de Montfort que les ducs de Bretagne avaient conservé, subira le même sort, et sera lui aussi intégré définitivement à la couronne, alors qu'il avait été déjà confisqué et restitué à plusieurs reprises par les rois de France successifs en fonction des relations difficiles entre France et Bretagne.
 Le chef d'hermine (trois mouchetures pour de La Planche), provient bien sûr des armes du duché de Bretagne, qui elles-même découlent d'une brisure de la maison de Dreux (le blason ci-dessous, avec un franc-canton d'hermine).
 A noter que La Planche nous gratifie d'un lion d'or à queue simple, qui avec les simples mouchetures d'hermine, est donc erroné par rapport à l'histoire que je viens de relater.





Dreux (Eure-et-Loir)

 Parfaite adéquation des armes de la ville avec celles d'origine de la dynastie capétienne des Comtes de Dreux, remontant aux premiers temps de l'héraldique.




Dourdan (Essonne)

 Édifiée sur les rives de l'Orge, Dourdan est un centre de production de poterie depuis l'époque gallo-romaine jusqu'à la fin du Moyen Age. Les fouilles archéologiques urbaines, effectuées aux XIXe et XXe siècles, ont mises à jour plusieurs fours et une très riche collection de poteries archéologiques conservée, aujourd'hui, au musée du château de Dourdan. Voilà pour les trois pots à (ou de) fleurs du dessin initial sur le manuscrit.
  Par ailleurs, Dourdan est une très ancienne ville royale, avec son exceptionnel château-forteresse de l'époque de Philippe-Auguste. C'est même le berceau de dynastie capétienne puisque le roi des Francs, Hugues Capet, son fondateur y serait né vers 939/941, alors que son père : Hugues le Grand, comte de Paris, duc des Francs y est décédé en 956. Voilà pour les fleurs de lys. Elles sont sur un chef exceptionnellement de gueules, pour éviter la contrariété avec le champ d'azur de l'écu.



[_)-(_]


D'autres lieux ou villes sont juste décrits par le texte :

- avec un contour de blason vide, et sans description : Houdan.

- sans blason ni mention s'y rapportant : château de Rosny (-sur-Seine), Anet, Rochefort (-en-Yvelines).

 # cependant, quelques années plus tard, certains lieux qui n'ont pas été mentionnés dans le manuscrit de La Planche ont été enregistrés et blasonnés dans l'Armorial Général de France. Comme ces établissements religieux dont les armes ont été transmises aux communes sur lesquelles ils étaient établis, à quelques détails près :
- Osmoy, Montchauvet, Neauphle-le-Vieux :

commune d'Osmoy 
 (Yvelines)

commune de Montchauvet
(Yvelines)


commune de
Neauphle - le Vieux
  (Yvelines)


A bientôt pour une nouvelle série ... → ICI


Crédits :
les blasons "modernes" sont empruntés  à :
armoiries.free.fr/accueil/
armorialdefrance.fr/
 
 
les extraits des manuscrits proviennent de :
- Bibliothèque et Archives du Musée du Château de Chantilly :
   . www.bibliotheque-conde.fr/ressources-en-ligne/
- Bibliothèque nationale de France à Paris : 
   . gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k111473g/f2.item
 
  Et je remercie particulièrement les personnes responsables de la Bibliothèque et des Archives du Musée du Château de Chantilly : www.bibliotheque-conde.fr/


             Herald Dick  

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jeudi 26 novembre 2015

Top 15 des plus grandes villes de la Russie avec leurs blasons

Voici un nouveau volet à cette série consacrée à la découverte de l’héraldique civique, à travers divers pays du Monde. Le principe du "Top xx" très répandu dans les médias et sur Internet, pour recenser ce qui est le plus remarquable dans un domaine particulier est ici adapté à cette thématique. Il nous permettra de découvrir ou réviser la géographie d'un pays choisi de manière aléatoire et dans le même temps de s'intéresser à sa diversité en matière de blasons et emblèmes municipaux.

 Nous allons cette fois transporter dans le pays le plus vaste du monde, et qui se trouve à cheval sur deux continents : la Russie.




 En dépit de son immense territoire, qui en fait le pays le plus grand du monde, la densité moyenne de la population en Russie est très faible. De très grandes étendues sont peu voire pas du tout habitées et à l'opposé il y a une forte concentration urbaine (75 % des citoyens) et beaucoup de mégapoles.
 Voici donc les 15 plus grandes villes en terme de population (chiffres : 2014 ou 2015), qui dépassent toutes le million d'habitants.




1 - MOSCOU / Москва

capitale de la Fédération de Russie, du sujet fédéral : ville de Moscou, de l'oblast de Moscou et du district fédéral Central - 12 197 600 habitants


armoiries d'origine sigillaire et monarchique: XVe siècle,
 adoptées par la ville en 1781, abrogées en 1917
 et restaurées le 23 novembre 1993




2 - SAINT-PETERSBOURG / Санкт-Петербург

- anciens noms : Petrograd, Leningrad
ancienne capitale de l'Empire russe jusqu'en 1918, maintenant capitale du sujet fédéral de la ville de Saint-Pétersbourg, de l'oblast de Leningrad et du district fédéral du Nord-Ouest - 5 191 690 habitants


armoiries d'origine militaire : début XVIIIe siècle, 
adoptées par la ville en 1780, abrogées en 1917,
 restaurées (écu seul) le 2 décembre 1991,  rajout des
ornements, couronne impériale : le 23 avril 2003 (dessin actuel)




3 - NOVOSSIBIRSK / Новосибирск

- ancien nom : Novonikolaïevsk 
capitale de l'oblast de Novossibirsk et du district fédéral de Sibérie - 1 547 910 habitants


armoiries adoptées le 12 janvier 1993,
 ornements modifiés le 23 juin 2004 (dessin actuel)





4 - IEKATERINBOURG / Екатеринбург

- ancien nom : Sverdlovsk
capitale de l'oblast de Sverdlovsk et du district fédéral de l'Oural - 1 412 350 habitants




origine des symboles : fin XVIIIe s., armoiries adoptées le 16 octobre 1995,
couronne des capitales régionales rajoutée en 2008 (dessin actuel)




5 - NIJNI NOVGOROD / Нижний Новгород

- ancien nom : Gorki
capitale de l'oblast de Nijni Novgorod et du district fédéral de la Volga - 1 263 870 habitants




armoiries originelles adoptées en 1781, abrogées en 1917-1918,
 restaurées le 15 octobre 1992 ; remplacement des ornements et
rajout de la couronne de capitale : le 20 décembre 2006 (dessin actuel)





6 - KAZAN / Казань

capitale de la République du Tatarstan  - 1 190 850 habitants


origine sigillaire ancienne, armoiries adoptées par la ville en 1781,
abrogées en 1917-1918, restaurées le 27 décembre 2004 (dessin actuel).



7 - SAMARA / Самара

- ancien nom : Kouïbychev
capitale de l'oblast de Samara  - 1 172 350 habitants


armoiries originelles (avec une chèvre) adoptées en 1781,
modifiées (avec un cerf et la couronne impériale) en 1851,
abrogées en 1917-1918,  restaurées le 26 novembre 1998
avec l'ancienne couronne impériale (dessin actuel)


Cette ville avait déjà été évoquée dans un article sur la chèvre ici →



8 - TCHELIABINSK / Челябинск

capitale de l'oblast de Tcheliabinsk  - 1 169 430 habitants


le chameau : symbole d'origine connu dès le début du XVIIe s.,
et adopté par la ville en 1782 ;  armoiries abrogées en 1917-1918,
 restaurées, avec des ornements extérieurs et une couronne
civique le 13 septembre 1994; puis ornements extérieurs supprimés
 le 12 septembre 2000 (dessin actuel)




9 - OMSK / Омск

capitale de l'oblast d' Omsk  - 1 166 090 habitants



refonte complète de nouvelles armoiries, adoptées le 16 avril 2014;
toutefois, le motif de la muraille bastionnée est présent
sur les anciens blasons de la ville depuis 1785




10 - ROSTOV-SUR-LE-DON / Ростов-на-Дону

capitale de l'oblast de Rostov et du district fédéral du Sud - 1 109 830 habitants


armoiries originelles approuvées le 20 juillet 1811,
modifiées en 1904 avec le rajout d'une couronne royale
comme siège de gouvernorat; abrogées en 1917-1918,
restaurées dans la version de 1904, le 9 avril 1996 (dessin actuel)

Cette ville avait déjà été évoquée dans un article sur le district fédéral Sud


11 - OUFA / Уфа

capitale de la République de Bachkirie - 1 096 700 habitants



symbole de la martre zibeline courant établi depuis le
milieu du XVIIe s.; armoiries adoptées pour la ville en 1782;
abandonnées sous la Révolution bolchevik, puis reprises le 14 février 1991;
refonte complète de nouvelles armoiries, adoptées le 12 octobre 2006 (dessin actuel).




12 - KRASNOÏARSK / Красноярск

capitale du kraï de Krasnoïarsk - 1 035 530 habitants


Armoiries adoptées le 23 novembre 1851; abrogées en 1917-1918,
 restaurées (écu seul) le 28 novembre 1994, rajouts successifs de couronnes
de capitale (2004; 2007), puis les supports et ornements: le 26 mai 2010 (dessin actuel).



13 - PERM / Пермь

capitale du kraï de Perm - 1 026 480 habitants


armoiries originelles adoptées en 1781, abrogées en 1917-1918,
 restaurées le 23 décembre 1993 et officialisées le 9 juin 1998 (dessin actuel)



14 - VOLGOGRAD / Волгоград

- anciens noms : Tsaritsyne, Stalingrad
capitale de l'oblast de Volgograd - 1 017 980 habitants



Armoiries créées durant l'ère soviétique, le 4 mars 1968 pour
le statut de ville-héros de l'Union Soviétique, avec ses décorations,
armes maintenues et reconduites par décret le 31 mars 1999.
Un projet de nouvelles armoiries est en cours d'étude (voir → ICI).


Cette ville avait déjà été évoquée dans un article sur le district fédéral Sud  


15 - VORONEJ / Воронеж

capitale l'oblast de Voronej - 1 014 610 habitants


armoiries originelles adoptées en 1781, abrogées en 1917-1918,
 restaurées le 9 juillet 1994 ; modification des ornements extérieurs, couronne de
 capitale et rajout des supports : le 23 septembre 2008 (dessin actuel)



•  Après plus de 70 ans de mise en sommeil pour cause idéologique, entre la Révolution russe de 1917 et la dissolution de l'U.R.S.S. en 1991, l'héraldique russe en général, s'est relevée avec une énergie novatrice étonnante. Les villes, les localités et les territoires russes qui en étaient pourvues, ont récupéré leurs anciennes armoiries de l'époque impériale. Mais elles ont depuis cette date libératrice, parfois beaucoup évolué et se sont embellies graphiquement, à l'ère du numérique. 
• Les autres villes et collectivités, non pourvues de blasons, ont réagi et encouragé les créateurs à se remettre sur la planche à dessin pour s'en octroyer de nouveaux. Et le mouvement se perpétue toujours aujourd'hui avec de belles réalisations que je vous fais partager de temps à autre. Pour aujourd'hui, voici un résumé de cette renaissance en 15 tableaux exemplaires. C'est à cet effet que j'ai mis en légende en-dessous de chacun, un petit condensé de leur historique. J'ai puisé mes informations dans les incontournables sites internet : Heraldicum. ru  et  Geraldika. ru qui sont des mines d'or, mais en langue russe ! Avec un bon entraînement sur la lecture des caractères cyrilliques et un bon traducteur en ligne, on y arrive !  Car, il faut le déplorer, si quelques rares documents en anglais existent, en français c'est : нет ! (niet !! ) ...

• Durant la période soviétique, à partir des années '1960 et jusqu'en 1990, un grand nombre de villes se sont données, pour leur identité visuelle socialiste, des emblèmes pseudo-héraldiques avec un style et un graphisme très caractéristiques de l'iconographie communiste. Beaucoup de ces blasons "rouges" sont encore restés en vigueur de nos jours, comme par exemple, nous l'avons vu, à Volgograd, ex-Stalingrad (voir ville n° 14). Ils ne sont pas dénués d'intérêt, mais leurs jours sont comptés !   
blasons soviétiques de la ville de Voronej : 1965 et 1969




Si vous désirez en savoir plus sur le pays : la Russie et ses emblèmes, c'est → ICI


A bientôt , pour un nouveau pays ...→ ICI
Et pour revoir le pays précédent ...  → ICI



          Herald Dick
 









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dimanche 22 novembre 2015

Héraldique analogies #08 - les blasons avec symboles alchimiques et astronomiques, 2de partie.

Suite du voyage dans le temps et dans l'espace au sens propre pour cette double thématique (voir le précédent chapitre → ). Je vous invite à découvrir quelques autres exemples complétant cette série liant objets, signes, symboles divers avec des figures héraldiques par analogie. Cette fois, nous nous attacherons davantage à la chimie qu'à l'astrologie ...

armoiries de la Fraternity Alpha Chi Sigma (ΑΧΣ),
association (confrérie, fraternité) d'étudiants en chimie, fondée en 1902
 à l' Université du Wisconsin à Madison (U.S.A.)
et dont le siège actuel est à Indianapolis (Indiana - U.S.A)
  Ces confréries universitaires sont une spécificité de l'Amérique du Nord , voir → ICI
On a les symboles des sept planètes Lune / Mercure / Vénus / Soleil /Mars / Jupiter
/ Saturne,  et surtout pour la chime les signes des éléments associés :
argent / mercure / cuivre / or / fer / étain / plomb, qui chargent la bande d'or de l'écu,
et en cimier un autre symbole alchimique, bien moins connu, celui de l'Aqua Vitae :
 l'eau de vie, c'est-à-dire l'alcool ! symbole purement (al)chimique ou invitation
codée aux beuveries dans les fêtes entre étudiants ?
"A Table of Mediaeval Alchemical Symbols " extrait de la version anglaise de l'ouvrage de
 Basile Valentin : "Le dernier testament" , en anglais :  "The Last Will and Testament" (1670)


 • les substances non métalliques...

Il nous manquait une planète et la plus importante pour nous et les tous êtres vivants : la Terre.  Il existe pour elle deux signes astronomiques distincts pour lesquels j'ai trouvé des correspondances en héraldique mais dont la symbolique peut être différente. Le second signe astrologique/astronomique : le cercle surmonté d'une croix était aussi associé dans la codification des alchimistes à l'Antimoine, dont le nom latin est Stibium ce qui explique son symbole Sb dans le tableau périodique des éléments.


localité de Dudenheim
(Allemagne - Bade-Wurtemberg)
commune de Maschwanden
(Suisse - canton de Zürich)
Pour être complet, il y a aussi un symbole alchimique pour la terre , considérée comme un  des quatre éléments naturels fondamentaux avec le feu, l'air et l'eau.
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Un signe remarquable dans les traités d'alchimie est sans aucun doute celui du Sel, le sel marin, qui comme chacun sait dans la chimie moderne n'est pas un élément, mais un composé d'éléments : le chlorure de sodium (NaCl), qui se présente sous forme de cristaux. Le symbole alchimique très simple en forme de roue avec une barre centrale peut revêtir d'autres significations en héraldique (notamment en Allemagne).

localité de Plittersdorf
(Allemagne - Bade-Wurtemberg)
localité de Kleinbottwar
(Allemagne - Bade-Wurtemberg)
.
ville de Artemivsk /Артемівськ
(Ukraine - oblast de Donetsk)
ville de Soledar /Соледар
(Ukraine - oblast de Donetsk)
  Ces deux dernières villes sont elles bien liées à l'exploitation des mines de sel gemme, présent dans les sous-sols qui sont en fait d'anciens fonds marins enfouis depuis des millions d'années. Dans le dernier blason, les losanges placés en étoile à cinq branches symbolisent les cinq villages miniers établis à l'origine, au début du XIXe siècle et qui ont formé plus tard un village, puis une ville.
source textuelle : http://geraldika.ru

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Et voici maintenant un signe très inhabituel qui représente le Soufre, qui nous vient de l'Europe de l'est et qui n'est pas répertorié sous cette forme ans les anciens traités d'alchimie (voir plus bas).  Il est associé au jaune, la couleur naturelle des cristaux purs de cet élément chimique.



ville de Novyï Rozdil / Новый Роздол
(Ukraine - oblast de Lviv)
  Dans la zone où se trouve aujourd'hui Novyï Rozdil, un des plus importants dépôts de soufre d'Europe est découvert, à une profondeur de –35 à –130 m, donc facile à exploiter. Le soufre étant une matière première stratégique pour l'industrie chimique et la défense, le ministère de l'Industrie chimique soviétique décide, en 1952, de construire une grande usine chimique et des logements pour les travailleurs. L'usine chimique entre en activité en novembre 1958. Novyï Rozdil est fondée en 1953, reçoit le statut de commune urbaine en 1959 et le statut de ville en 2002.

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  Nous allons maintenant nous transporter à l'autre bout du monde, dans ce qui pourrait être un endroit paradisiaque, pour y découvrir un symbole exceptionnellement employé en héraldique, celui du Phosphore. Pour l'occasion c'est un hommage au minerai le plus connu, le phosphate (PO4), qui est un sel dérivé de l'acide phosphorique. Les roches phosphatées sont très souvent le résultat de sédiments anciens et d'agrégats organiques issus des fientes d'oiseaux ou des chauves-souris (le guano) .


armoiries nationales de l'état indépendant de Nauru (Océanie)

  Ce micro-état insulaire de l'Océan Pacifique, jadis colonisé successivement par l'Allemagne, l'Australie, le Japon et encore l'Australie avait basé son indépendance en 1968 sur une ressource unique: les mines de phosphates. Les dirigeants de cet espèce "d'émirat du phosphate" n'avaient malheureusement pas anticipé l'augmentation des coûts d'extraction puis l'épuisement rapide de ses ressources. Depuis les années '1990, l'état se trouve dans de grandes difficultés financière et sociale,  et est obligé de trouver d'autres subsides, tels que la location de son territoire à l'Australie pour la rétention des migrants et des réfugiés. Voir → ICI

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Retour en France cette fois, et c'est plutôt une surprise, pour le blason suivant qui nous propose un mystérieux amalgame de signes dans lequel les auteurs ont voulu figurer une combinaison de plusieurs éléments, où l'on reconnait du Soufre, du Sel gemme et de l'Arsenic.



commune de Saint-Honoré-les-Bains
(France - Nièvre)

  Selon la documentation du centre thermal très réputé dans le Nivernais, on trouve en effet à Saint-Honoré des sources sulfurées et chlorurées sodiques, faiblement arsenicales, avec une quantité notable de silice. Nous retrouvons ces éléments dans les symboles du blason, avec des formes ou des orientations légèrement modifiées.

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 Pour finir, voici un symbole plutôt étrange, en forme de chandelier, que, je le concède, j'ai eu beaucoup de mal à identifier. D'abord : rares sont les traités d'alchimie qui le décrivent sous cette forme et quand c'est le cas, ils le nomment en latin "Aqua vita" ou Aqua vitae". La traduction littérale est en français : " eau de vie". Et qu'est ce que " l'eau-de-vie", sinon de l’alcool, plus ou moins pur, produit de la distillation de divers liquides et jus d'origine organique pour la plupart. L’alcool pur de distillation porte aujourd'hui le nom scientifique d'Éthanol, formule : C2H6O.  Étymologiquement, "l'eau-de-vie" est donc avec "l'eau régale" et  "l'eau forte" qui sont elles des acides, un terme de langage inventé par les alchimistes du Moyen-âge pour désigner de manière générique des éléments chimiques complexes qui n'avaient pas encore livré les secrets de leur composition, avant l'avènement de la chimie moderne.



ville de Zavodoukovsk / Заводоуко́вск
(Russie - oblast de Tioumen)

  Cette petite ville russe était réputée entre autres pour la production d'alcool industriel, avec une première distillerie implantée au milieu du XVIIIe siècle (vers 1740/1744) et qui portait la marque de Ukovsky. C'est pour cette raison que nous trouvons le signe alchimique de l'eau-de-vie surmontant une roue de moulin et deux flèches en sautoir.   source textuelle : http://geraldika.ru/ et https://ru.wikipedia.org/wiki
 Remarque : nous avions déjà évoqué ce signe dans l'entête de ce sujet avec la Fraternité des étudiants américains en chimie..


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Page de d'Alchimie de Nicolas Flamel (XIVe s.), célèbre érudit.
écrit par Denys Molinier — Bibliothèque nationale, manuscrit MS. fr. 14765


 • retour sur quelques métaux ...

 Nous avions vu dans le volet précédent comment les héraldistes pouvaient faire référence aux ressources minières de la ville ou de la commune, grâce aux symboles alchimiques. Mais il y a une limite au fait que certains éléments dont parmi eux des métaux bien connus de nos jours, n'étaient pas étudiés ou négligés dans les traités d’alchimie. Ces héraldistes ont donc contourné la difficulté en faisant apparaitre tout simplement le symbole chimique international du tableau périodique des éléments ! pourquoi faire compliqué ? ...

ville de Nikel / Ни́кель
(Russie - oblast de Mourmansk)
au-dessus du symbole est figuré
une aurore boréale












L'endroit, connu initialement sous le nom finnois de Kolosjoki, est une ancienne possession de la Finlande, dont la compagnie Petsamon Nickeli exploite le gisement de nickel depuis 1935. De l'établissement de logements ouvriers est né une petite ville. Après la Seconde Guerre mondiale, le territoire passe sous la souveraineté de l'Union soviétique, qui remet en état l'exploitation détruite par la guerre et la renomme dans la grande logique socialiste : "Nickel" . Aujourd'hui la compagnie Petchenganikel, filiale du consortium Norilsk Nickel, exploite le gisement et emploie environ 2 200 personnes.


ville de Chelekhov / Шелехов
(Russie - oblast d'Irkoutsk)
La ville ci-dessus a été bâtie au début des années 1950 dans le cadre d'un projet d'usine d'aluminium. En 1956, elle accéda au statut de commune urbaine et fut nommée Chelekhov en hommage à l'explorateur Grigori Chelikhov.



district rural de Kazakovsky / 
Казаковское сельское поселение
(Russie - Kraï de Transbaïkalie / Tchita)

 Pour finir en beauté, c'est naturellement avec l'Or,  même si nous l'avons déjà traité la fois précédente avec les signes alchimiques. Il nous revient ici cette fois avec son symbole chimique moderne, accompagné de l'entrée de la mine aux pieds des montagne et au bord d'une rivière, ainsi que des outils du mineur.


Crédits :
• blasons :
commons.wikimedia.org/wiki/
heraldry.com.ua/
geraldika.ru/
www.heraldicum.ru/

 • symboles alchimiques et astrologiques :
www.symbols.com/

• éléments du tableau périodique de la chimie (symboles chimiques, avec numéro atomique à gauche et masse atomique à droite) :
www.geologues-prospecteurs.fr/dictionnaire-geologie/t/

autres images :
→ passer la souris sur l'image pour découvrir sa provenance. 




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