S uite de la visite d'un des plus anciens manuscrits répertoriant des armoiries de villes et de villages de France, dessinées à la plume et peintes à l'aquarelle, antérieur de trois décennies à l'Armorial Général de France de Charles d'Hozier ! Voir la description initiale : → ◙
Nous poursuivons avec la découverte du "livre" (c'est l'appellation donnée à une section d'un manuscrit, qui est lui-même divisé en chapitres) consacré au Gouvernement de Bretagne. Après les premiers chapitres consacrés aux pays de Rennes et de Saint-Malo, puis à la sénéchaussée de Nantes, et encore les pays de Vannes et de Saint-Brieuc, nous progressons toujours vers l'ouest. Notre quatrième chapitre sera scindé en deux parties, au sud le pays de Cornouaille et au nord , les pays de Léon et de Trégor.
Ce premier volet concerne le plus grand territoire, celui de la Cornouaille, administré par une sénéchaussée. Il couvre le centre et le sud du département actuel du Finistère et quelques cantons de l'ouest des Côtes-d'Armor et du Morbihan, ainsi que Belle-Île.
Revenir à l'épisode précédent → ◙
Voici l'extrait d'une carte datant de la fin du XVIIIe s. , donc postérieure d'un siècle, mais sur laquelle j'ai reconstitué les limites administratives de notre région :
D’où vient-il ce fier coq sur fond d'hermine ? Selon certaines sources, c'est une découverte faite en 1862 qui pourrait expliquer sa provenance : « Après l'écroulement de l'abbaye (Sainte-Croix), on retrouve une crosse abbatiale dans les ruines d'une maison, poursuit celui qui est également président de la société d'histoire du pays de Quimperlé. Elle date du Moyen-Âge, et comporte un coq ». L'animal serait donc associé à Sainte-Croix. Représenté dans plusieurs religions, le coq est également « un symbole de virilité et de vigilance, complète Alain Pennec. C'est le premier à s'éveiller le matin. On peut donc peut-être voir dans le coq choisi par l'abbaye un symbole de cette vigilance, de l'éveil, du fait d'être sur ses gardes ». « Nous pouvons penser que les armoiries de Quimperlé proviennent de ce coq, déduit-il. Notamment parce que Quimperlé s'est développé autour de cette abbaye de Sainte-Croix ». L'emblème de la Ville date donc probablement du Moyen-Âge, « même s'il n'y a pas d'autres preuves tangibles à part cette crosse ». source info : www.ouest-france .fr/bretagne/pourquoi-le-coq-symbolise-t-il-quimperle
Ce ne sont donc que spéculations, faute de textes authentifiant cette hypothèse. Il n'en reste pas moins que ce coq a fière allure, et par ailleurs, nous sommes dans l'Année lunaire du coq, avec l'horoscope chinois !
A noter que notre compère C. d'Hozier a juste oublié les mouchetures d'hermine du Duché de Bretagne ! et qu'il lui a posé une couronne inesthétique sur la crête...
Les armoiries actuelles de la ville (D’or au lion de gueules) relèvent de celles des premiers seigneurs du Pont-l'Abbé établis dès le XIe siècle dans cet ancien fief du Duché de Bretagne, plus tard érigé en baronnie et qui passa à d'autres maisons nobles. Il semble que le blason du manuscrit de La Planche appartienne à une autre famille qui n'a rien à voir avec Pont-l'Abbé, ou bien c'est une brisure qui n'a pas eu de confirmation.
Il semble qu'au Moyen-âge, Carhaix avait un tout autre blason : « En 1306, Carhaix adopte son premier blason: un arbre chargé de deux oiseaux et accompagné de fleurs de lys. En 1658, Louis XIV donne à la ville son nouveau blason « d'or au bœuf passant de sable » (Source: «Histoire des rues de Carhaix», Dominique Mesgouez, Keltia Graphic). ». source info : www.letelegramme. fr/local/finistere-sud/chateaulin-carhaix/carhaix
L'auteur du manuscrit nous propose un champ d'argent et non d'or. Mais ce genre de divergences sur la couleur de champ des armoiries est très courant dans l'héraldique civique française. On remarquera encore le talent de dessinateur du prêtre pour la représentation magnifiquement réaliste de ce bœuf (cliquer sur l'image pour l'agrandir et voir les détails).
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# cependant, quelques années plus tard, certains de ces lieux (en gras, ci-dessus) ont été enregistrés et blasonnés dans l'Armorial Général de France.
A bientôt pour une nouvelle série ...→ ICI
Nous poursuivons avec la découverte du "livre" (c'est l'appellation donnée à une section d'un manuscrit, qui est lui-même divisé en chapitres) consacré au Gouvernement de Bretagne. Après les premiers chapitres consacrés aux pays de Rennes et de Saint-Malo, puis à la sénéchaussée de Nantes, et encore les pays de Vannes et de Saint-Brieuc, nous progressons toujours vers l'ouest. Notre quatrième chapitre sera scindé en deux parties, au sud le pays de Cornouaille et au nord , les pays de Léon et de Trégor.
Ce premier volet concerne le plus grand territoire, celui de la Cornouaille, administré par une sénéchaussée. Il couvre le centre et le sud du département actuel du Finistère et quelques cantons de l'ouest des Côtes-d'Armor et du Morbihan, ainsi que Belle-Île.
Revenir à l'épisode précédent → ◙
Voici l'extrait d'une carte datant de la fin du XVIIIe s. , donc postérieure d'un siècle, mais sur laquelle j'ai reconstitué les limites administratives de notre région :
Vous pouvez cliquer sur toutes les images pour les agrandir
Les fragments de manuscrits proviennent encore du Volume I. Pour enrichir l'étude, j'ai mis en bonus l'extrait équivalent dans l'Armorial Général de France* (1696-1711), établi par Charles-René d'Hozier, et comme auparavant, j'ai placé le blason actuel en-dessous, pour comparer les différences ou au contraire la constance des figures dans le temps.
(*) Armorial Général de France - volume VIII - Bretagne 1ère partie
Armorial Général de France - volume IX - Bretagne 2e partie (BNF Paris)
Quimper (Finistère) |
Avant la Révolution française, la ville était communément appelée "Quimper-Corentin" et même orthographiée "Quimpercorentin", comme on peut le constater sur le manuscrit ci-dessus, en référence à saint Corentin, son premier évêque. Ce qualificatif permettait à l'époque de la différencier des autres localités bretonnes portant un nom dérivé de Kemper (signifiant en breton : le confluent), notamment les communes qui s'appellent aujourd'hui, en français, Quimperlé, Quemperven et Quemper-Guézennec. C'est à Quimper-Corentin que Jean de La Fontaine place sa fable du "Charretier embourbé". La belle cathédrale gothique de Quimper est également dédiée à Saint Corentin.
Le "bélier d'argent, onglé et accorné d'or, sur champ d'azur" provient des armes de l'ancien Comté de Cornouaille, auxquelles on a rajouté un chef de Bretagne. Mais la cité de Quimper a aussi eu à certains moments de son histoire, un autre blason qu'on dira "alternatif": "de gueules au cerf passant d’or ; au chef de France" (voir mes précédents sujets → ICI ou ICI ).
Quimperlé (Finistère) |
D’où vient-il ce fier coq sur fond d'hermine ? Selon certaines sources, c'est une découverte faite en 1862 qui pourrait expliquer sa provenance : « Après l'écroulement de l'abbaye (Sainte-Croix), on retrouve une crosse abbatiale dans les ruines d'une maison, poursuit celui qui est également président de la société d'histoire du pays de Quimperlé. Elle date du Moyen-Âge, et comporte un coq ». L'animal serait donc associé à Sainte-Croix. Représenté dans plusieurs religions, le coq est également « un symbole de virilité et de vigilance, complète Alain Pennec. C'est le premier à s'éveiller le matin. On peut donc peut-être voir dans le coq choisi par l'abbaye un symbole de cette vigilance, de l'éveil, du fait d'être sur ses gardes ». « Nous pouvons penser que les armoiries de Quimperlé proviennent de ce coq, déduit-il. Notamment parce que Quimperlé s'est développé autour de cette abbaye de Sainte-Croix ». L'emblème de la Ville date donc probablement du Moyen-Âge, « même s'il n'y a pas d'autres preuves tangibles à part cette crosse ». source info : www.ouest-france .fr/bretagne/pourquoi-le-coq-symbolise-t-il-quimperle
Ce ne sont donc que spéculations, faute de textes authentifiant cette hypothèse. Il n'en reste pas moins que ce coq a fière allure, et par ailleurs, nous sommes dans l'Année lunaire du coq, avec l'horoscope chinois !
A noter que notre compère C. d'Hozier a juste oublié les mouchetures d'hermine du Duché de Bretagne ! et qu'il lui a posé une couronne inesthétique sur la crête...
Pont-l'Abbé (Finistère) |
Les armoiries actuelles de la ville (D’or au lion de gueules) relèvent de celles des premiers seigneurs du Pont-l'Abbé établis dès le XIe siècle dans cet ancien fief du Duché de Bretagne, plus tard érigé en baronnie et qui passa à d'autres maisons nobles. Il semble que le blason du manuscrit de La Planche appartienne à une autre famille qui n'a rien à voir avec Pont-l'Abbé, ou bien c'est une brisure qui n'a pas eu de confirmation.
Carhaix-Plouguer (Finistère) |
Il semble qu'au Moyen-âge, Carhaix avait un tout autre blason : « En 1306, Carhaix adopte son premier blason: un arbre chargé de deux oiseaux et accompagné de fleurs de lys. En 1658, Louis XIV donne à la ville son nouveau blason « d'or au bœuf passant de sable » (Source: «Histoire des rues de Carhaix», Dominique Mesgouez, Keltia Graphic). ». source info : www.letelegramme. fr/local/finistere-sud/chateaulin-carhaix/carhaix
L'auteur du manuscrit nous propose un champ d'argent et non d'or. Mais ce genre de divergences sur la couleur de champ des armoiries est très courant dans l'héraldique civique française. On remarquera encore le talent de dessinateur du prêtre pour la représentation magnifiquement réaliste de ce bœuf (cliquer sur l'image pour l'agrandir et voir les détails).
Concarneau (Finistère) |
De temps à autre, je vous montre les dessins préparatoires que Pierre de La Planche a inclus dans son manuscrit, dans l'espoir pour lui de compléter le blason de la ville décrite, mais qu'il n'a jamais pu finaliser, soit par manque de temps, soit par manque d'information fiable. Charles d'Hozier a lui eu plus de réussite, et de cette manière on peut affirmer que la datation du blason actuel de la ville de Concarneau ou "Conquarneau" comme l'écrit La Planche, remonte au moins à la fin du XVIIe siècle, sinon plus. Les haches d'armes symbolisent les puissantes défenses de la ville qui gardaient la côte méridionale de la Bretagne, représentée par le champ d'hermines.
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D'autres lieux ou villes sont juste décrits par le texte, sans blason ni mention s'y rapportant :
Saint-Maurice de Carnoët (Abbaye, très ruinée, commune de Clohars-Carnoët ), Belle-Ile, Audierne, Pouldavid (-sur-Mer), Douarnenez, Locronan, Châteaulin, Landévennec, Le Faou, Daoulas (Abbaye, commune de Daoulas ), Rostrenen.
Saint-Maurice de Carnoët (Abbaye, très ruinée, commune de Clohars-Carnoët ), Belle-Ile, Audierne, Pouldavid (-sur-Mer), Douarnenez, Locronan, Châteaulin, Landévennec, Le Faou, Daoulas (Abbaye, commune de Daoulas ), Rostrenen.
# cependant, quelques années plus tard, certains de ces lieux (en gras, ci-dessus) ont été enregistrés et blasonnés dans l'Armorial Général de France.
Châteaulin, commune (Finistère) |
Daoulas, commune (Finistère) |
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Crédits :
les blasons "modernes" sont empruntés à : armorialdefrance.fr/
Et je remercie particulièrement les personnes responsables de la Bibliothèque et des Archives du Musée du Château de Chantilly : www.bibliotheque-conde.fr/
Et je remercie particulièrement les personnes responsables de la Bibliothèque et des Archives du Musée du Château de Chantilly : www.bibliotheque-conde.fr/
Herald Dick
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