S uite de la visite d'un des plus anciens manuscrits répertoriant des armoiries de villes et de villages de France, dessinées à la plume et peintes à l'aquarelle, antérieur de trois décennies à l'Armorial Général de France de Charles d'Hozier ! Voir la description initiale : → ◙
Nous poursuivons avec la découverte du Gouvernement Général de Guyenne. Nous l'avons abordé les dernières fois, il est composé de nombreux anciens duchés ou comtés rattachés les uns après les autres au royaume de France, le tout dernier étant le Béarn, acquis en 1620 par un Édit de Louis XIII. Ces entités administratives du royaume sont découpées en généralités et en sénéchaussées (pour le sud du pays). Nous allons découvrir les treizième et quatorzième chapitres de ces sénéchaussées : les anciens Comtés d'Armagnac et d'Astarac, eux-même réunis dans la province de Gascogne à la fin du Moyen-Âge. A la Révolution, lors de la création des départements, un nouveau découpage plus "compact" réunira l'essentiel de ces anciens pays d'Armagnac (Auch) et Astarac (Mirande) dans le nouveau département du Gers, préfecture : Auch, en y rajoutant le Condomois à l'ouest et une petite partie du Comminges à l'est. D'autres communes seront cédées aux département voisins, notamment les Hautes-Pyrénées avec le pays des Quatre-Vallées (Sarrancolin- Arreau).
Revenir à l'épisode précédent → ◙
Voici l'extrait d'une carte datant de la fin du XVIIIe s. , donc postérieure d'un siècle, mais sur laquelle j'ai reconstitué les limites administratives de notre région :
On reste perplexe devant ce blason attribué par La Planche à la ville d' « Auchs » et ces trois lions de sable sur champ d'argent. Je n'ai trouvé aucune source qui mentionne un tel blason, d'autant plus que les armes municipales de cette ville sont bien connues et tracées depuis le Moyen-Âge.
Le «vrai» blason d'Auch est en effet très ancien et a très peu changé, à quelques détails près. Il remonte à l'image reproduite par les sceaux des consuls de la ville, comme on en a en trouvé un sur un parchemin datant de 1338. L'écu est partagé (parti) en deux quartiers représentant les armoiries des deux pouvoirs seigneuriaux de l'époque : l' Archevêque, avec cet agneau pascal à dextre, symbole de saint Jean le Baptiste, et le Comte d'Armagnac figuré par le lion de gueules sur champ d'argent.Ils occupaient tous les deux de somptueux palais dans la vieille ville haute, à proximité de la cathédrale Sainte-Marie.
Un sceau de Lectoure, appendu à un acte de 1303, porte sur l'une de ses faces un bélier qui serait, selon La Plagne Barris, celui des Vicomtes de Lomagne. Ce bélier semble avoir laissé la place à deux moutons selon le blasonnement : celui-ci que La Planche reproduit : "de gueules à deux moutons d'argent passants l'un sur l'autre". Et un autre lors de la déclaration pour l'enregistrement de la ville à l'Armorial de France : "d'azur à deux moutons d'argent passants l'un sur l'autre".
Plus tardivement semble-t-il le champ d'azur est "rétabli en gueules" et les moutons sont redevenus des béliers, ce qui parait plus en accord avec l'ancien sceau de la ville. On trouve alors un blason qui se lit: "de gueules à deux béliers passants (ou paissants ! c'est à dire faisant mine de brouter) d'argent, posés l'un sur l'autre".
source : Armorial commenté des Communes du Gers de Roger Bourse et Isidore Dufis, Société Archéologique et Historique du Gers, Toulouse, 2000
Le comté d'Aure, appelé également Quatre Vallées était une ancienne province française regroupant les vallées d'Aure, de la Basse-Neste, de Barousse et de Magnoac.
Nous poursuivons avec la découverte du Gouvernement Général de Guyenne. Nous l'avons abordé les dernières fois, il est composé de nombreux anciens duchés ou comtés rattachés les uns après les autres au royaume de France, le tout dernier étant le Béarn, acquis en 1620 par un Édit de Louis XIII. Ces entités administratives du royaume sont découpées en généralités et en sénéchaussées (pour le sud du pays). Nous allons découvrir les treizième et quatorzième chapitres de ces sénéchaussées : les anciens Comtés d'Armagnac et d'Astarac, eux-même réunis dans la province de Gascogne à la fin du Moyen-Âge. A la Révolution, lors de la création des départements, un nouveau découpage plus "compact" réunira l'essentiel de ces anciens pays d'Armagnac (Auch) et Astarac (Mirande) dans le nouveau département du Gers, préfecture : Auch, en y rajoutant le Condomois à l'ouest et une petite partie du Comminges à l'est. D'autres communes seront cédées aux département voisins, notamment les Hautes-Pyrénées avec le pays des Quatre-Vallées (Sarrancolin- Arreau).
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Voici l'extrait d'une carte datant de la fin du XVIIIe s. , donc postérieure d'un siècle, mais sur laquelle j'ai reconstitué les limites administratives de notre région :
Les fragments de manuscrits proviennent toujours du Volume II. Pour enrichir l'étude, j'ai mis en bonus l'extrait équivalent (quand il existe) dans l'Armorial Général de France* (1696-1711), établi par Charles-René d'Hozier, et comme auparavant, j'ai placé le blason actuel en-dessous, pour comparer les différences ou au contraire la constance des figures dans le temps.
(*) Armorial Général de France - volume XIV - Languedoc - 1ère partie
Armorial Général de France - volume XV - Languedoc et Roussillon - 2e partie ( BNF Paris)
Auch (Gers) |
On reste perplexe devant ce blason attribué par La Planche à la ville d' « Auchs » et ces trois lions de sable sur champ d'argent. Je n'ai trouvé aucune source qui mentionne un tel blason, d'autant plus que les armes municipales de cette ville sont bien connues et tracées depuis le Moyen-Âge.
Le «vrai» blason d'Auch est en effet très ancien et a très peu changé, à quelques détails près. Il remonte à l'image reproduite par les sceaux des consuls de la ville, comme on en a en trouvé un sur un parchemin datant de 1338. L'écu est partagé (parti) en deux quartiers représentant les armoiries des deux pouvoirs seigneuriaux de l'époque : l' Archevêque, avec cet agneau pascal à dextre, symbole de saint Jean le Baptiste, et le Comte d'Armagnac figuré par le lion de gueules sur champ d'argent.Ils occupaient tous les deux de somptueux palais dans la vieille ville haute, à proximité de la cathédrale Sainte-Marie.
Lectoure (Gers) |
Un sceau de Lectoure, appendu à un acte de 1303, porte sur l'une de ses faces un bélier qui serait, selon La Plagne Barris, celui des Vicomtes de Lomagne. Ce bélier semble avoir laissé la place à deux moutons selon le blasonnement : celui-ci que La Planche reproduit : "de gueules à deux moutons d'argent passants l'un sur l'autre". Et un autre lors de la déclaration pour l'enregistrement de la ville à l'Armorial de France : "d'azur à deux moutons d'argent passants l'un sur l'autre".
Plus tardivement semble-t-il le champ d'azur est "rétabli en gueules" et les moutons sont redevenus des béliers, ce qui parait plus en accord avec l'ancien sceau de la ville. On trouve alors un blason qui se lit: "de gueules à deux béliers passants (ou paissants ! c'est à dire faisant mine de brouter) d'argent, posés l'un sur l'autre".
source : Armorial commenté des Communes du Gers de Roger Bourse et Isidore Dufis, Société Archéologique et Historique du Gers, Toulouse, 2000
Le comté d'Aure, appelé également Quatre Vallées était une ancienne province française regroupant les vallées d'Aure, de la Basse-Neste, de Barousse et de Magnoac.
Mirande (Gers) |
Les anciens sceaux de justice de la cité de Mirande, vers la fin du XVIe / début XVIIe siècle, montraient une partition en trois quartiers, avec en un: les armes des Comtes de Foix-Béarn, les seigneurs laïcs, en deux: une crosse et une mitre pour l'Abbaye cistercienne de Berdoues, rappelant le pouvoir spirituel de l'Église, et en trois : trois «besants», symboles anciens de la ville.
En réalité ce ne sont pas des besants, mais des miroirs : "d'argent cerclés d'or" au titre d'armes parlantes que nous voyons parfaitement réalisés sur le manuscrit et qui sont toujours d'actualité, 350 ans plus tard. A certains moments l'écu a été augmenté d'un chef de gueules plain, sans réelle justification.
En réalité ce ne sont pas des besants, mais des miroirs : "d'argent cerclés d'or" au titre d'armes parlantes que nous voyons parfaitement réalisés sur le manuscrit et qui sont toujours d'actualité, 350 ans plus tard. A certains moments l'écu a été augmenté d'un chef de gueules plain, sans réelle justification.
Verdun -sur- Garonne (Tarn-et-Garonne) |
Ici encore, les anciens sceaux de la ville médiévale étaient frappés d'un côté par un châtelet à deux tours (figurant l'ancien château de Verdun) et sur le revers par la croix des Comtes de Toulouse. Puis les deux faces ont été réunies sur la même image pour devenir le blason que nous voyons aujourd'hui.
Curieusement, les assistants de Charles d'Hozier ont dessiné la croix de Toulouse comme une croix grecque évidée ! mais savaient-ils à quoi ressemblait la croix de Toulouse ? car ce n'est pas un cas isolé, nous l'avions déjà constaté la dernière fois avec le blason de Moissac !
• pour l'ancien Comté d'Armagnac :
# cependant, quelques années plus tard, certaines villes (en gras, ci-dessus) ont été enregistrées et blasonnées dans l'Armorial Général de France (quelques-uns de ces blasons sont encore d'actualité aujourd'hui, à quelques détails près ) :
Curieusement, les assistants de Charles d'Hozier ont dessiné la croix de Toulouse comme une croix grecque évidée ! mais savaient-ils à quoi ressemblait la croix de Toulouse ? car ce n'est pas un cas isolé, nous l'avions déjà constaté la dernière fois avec le blason de Moissac !
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D'autres lieux ou villes sont juste décrits par le texte, sans blason ni mention s'y rapportant :
• pour l'ancien Comté d'Armagnac :
- avec un contour de blason vide, sans description comme celui de Verdun, ci-dessus:
Vic-Fezensac, Eauze, Nogaro, Mauvezin, L'Isle-Jourdain.
Vic-Fezensac, Eauze, Nogaro, Mauvezin, L'Isle-Jourdain.
- sans blason ni mention s'y rapportant :
Manciet, Labastide (-d'Armagnac), Cazaubon, Jégun, Fleurance, Vic de Lomagne (Lavit-de-Lomagne), Saint-Clar, Laplume, Layrac, Caudecoste, Auvillar, Monfort, Puycasquier, Valence (-sur-Baïse), Plaisance, Masères, Monlezun, Riscle, Saint-Mont, Castelnau de Ribérac (Castelnau-Rivière-Basse), Maubourguet, Gondrin.
Manciet, Labastide (-d'Armagnac), Cazaubon, Jégun, Fleurance, Vic de Lomagne (Lavit-de-Lomagne), Saint-Clar, Laplume, Layrac, Caudecoste, Auvillar, Monfort, Puycasquier, Valence (-sur-Baïse), Plaisance, Masères, Monlezun, Riscle, Saint-Mont, Castelnau de Ribérac (Castelnau-Rivière-Basse), Maubourguet, Gondrin.
# cependant, quelques années plus tard, certaines villes (en gras, ci-dessus) ont été enregistrées et blasonnées dans l'Armorial Général de France (quelques-uns de ces blasons sont encore d'actualité aujourd'hui, à quelques détails près ) :
Eauze (Gers) |
Nogaro (Gers) |
L'Isle - Jourdain (Gers) |
Manciet (Gers) |
Labastide - d'Armagnac (Landes) |
Jégun (Gers) |
Fleurance (Gers) |
Lavit -de- Lomagne (Tarn -et- Garonne) |
Saint - Clar - de - Lomagne (Gers) |
Layrac (Lot -et- Garonne) |
Caudecoste (Lot -et- Garonne) |
Auvillar (Tarn -et- Garonne) |
Monfort (Gers) |
Riscle (Gers) |
Saint - Mont (Gers) |
Castelnau - Rivière - Basse (Hautes - Pyrénées) |
Maubourguet (Hautes - Pyrénées) |
Gondrin (Gers) |
- avec un contour de blason vide, sans description comme celui de Verdun, ci-dessus:
Masseube, Grenade, Gimont.
Masseube, Grenade, Gimont.
- sans blason ni mention s'y rapportant :
Berdoues (ancienne Abbaye), Pavie, Castelnau-de-Barbarens, Simorre, Saramon, Trie (-sur-Baïse), Marciac, Beaumont-de-Lomagne, Mas de Verdun, Cologne, Encausse, Caumont, Castelnau-de-Magnoac, Notre-Dame de Garaison (sanctuaire), Montléon, Sarrancolin, Arreau.
Berdoues (ancienne Abbaye), Pavie, Castelnau-de-Barbarens, Simorre, Saramon, Trie (-sur-Baïse), Marciac, Beaumont-de-Lomagne, Mas de Verdun, Cologne, Encausse, Caumont, Castelnau-de-Magnoac, Notre-Dame de Garaison (sanctuaire), Montléon, Sarrancolin, Arreau.
# cependant, quelques années plus tard, certaines villes (en gras, ci-dessus) ont été enregistrées et blasonnées dans l'Armorial Général de France (certains de ces blasons, très peu en vérité, sont encore d'actualité aujourd'hui ) :
Pavie (Gers) |
Castelnau - Barbarens (Gers) |
Simorre (Gers) |
Saramon (Gers) |
Marciac (Gers) |
Beaumont - de- Lomagne (Tarn et- Garonne) |
Cologne (Gers) |
Monléon - Magnoac (Hautes - Pyrénées) |
Sarrancolin (Hautes - Pyrénées) |
Arreau (Hautes - Pyrénées) |
- Barcelonne (-du-Gers), Castelnau-d'Auzan, Le Houga, Miélan, Aubiet, Seissan, Barran, Montesquiou, Miradoux, Ladevèze (-Ville) :
Seissan (Gers) |
Barran (Gers) |
Montesquiou (Gers) |
Miradoux (Gers) |
Ladevèze - Ville (Gers) |
Un très grand nombre d'autres villes ou villages de la région, nommés "communautés des habitants" (Com.té des hañs)
ou "communauté du lieu de.. ", dans les registres de l'Armorial
Général de France ont été identifiés et enregistrés avec des armoiries
la plupart attribuées d'office. Il serait fastidieux de les lister
tous ici, d'autant que certaines localités ont été absorbées par les
nouvelles communes constituées après la Révolution. Toutefois vous
pouvez vous amuser à les rechercher dans les ouvrages numérisés chez
Gallica, dont je donne les liens ci-dessous, et accessoirement aussi
dans les très intéressantes fiches listées département par département
sur le site : armorial de france.fr
Crédits :
parmi les blasons "modernes" certains sont empruntés et parfois modifiés à :
http://armorialdefrance.fr/
http://labanquedublason2.com/ (dessins : Jean-Paul Fernon)
http://armorialdefrance.fr/
http://labanquedublason2.com/ (dessins : Jean-Paul Fernon)
les extraits des manuscrits proviennent de :
- Bibliothèque et Archives du Musée du Château de Chantilly :
. www.bibliotheque-conde.fr/ressources-en-ligne/
- Bibliothèque nationale de France à Paris :
. gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k111467n
. gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k1114681
- Bibliothèque et Archives du Musée du Château de Chantilly :
. www.bibliotheque-conde.fr/ressources-en-ligne/
- Bibliothèque nationale de France à Paris :
. gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k111467n
. gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k1114681
Et je remercie particulièrement les personnes responsables de la Bibliothèque et des Archives du Musée du Château de Chantilly : http://www.bibliotheque-conde.fr/
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