Lors de mes recherches documentaires pour illustrer les sujets sur fond de Première Guerre mondiale, j'ai fait la découverte sur quelques sites spécialisés, de belles cartes postales portant de jolis blasons de villes françaises qui ne m'étaient pas inconnus. Les noms de ces villes étaient juste un peu différents, car germanisés. Certaines de ces villes sont même difficilement identifiables pour un non germanophone, justement sans l'aide du blason !
Ainsi allez deviner que Markirch était le nom germanisé de... Sainte-Marie-aux-Mines ! Certes, étymologiquement, "Mar - kirch" est la contraction de "Maria kirche": "l'église de Marie". Mais, qui d'autre que les alsaciens peuvent savoir cela !
Et le nom de Diedenhofen, cela vous parle-t-il ?
réponse ... Thionville ! ce n'était pas évident.
Nous sommes donc vers 1900, en Alsace ou en Lorraine, la partie annexée par le IIe Reich allemand à la France suite à la défaite de 1870.
Et au même moment un courant artistique est en plein essor en Europe (au-delà des frontières, pour le coup), dans de nombreux domaines : architecture, décoration, mobilier, illustration, peinture, etc...
c'est l' Art Nouveau.
.
Dans cette mouvance artistique, quelques maisons d'édition de cartes postales ont succombé aux charmes de ces arabesques et de ces motifs inspirés du monde du vivant : le végétal et l'organique, pour illustrer certaines productions en lithogravure. Et du coup, les dessinateurs d'armoiries s'y sont mis, eux aussi. C'est le cas d'un éditeur basé à Strasbourg : Hermann Wenng et Fr. Gabelmann dont je ne résiste pas à vous faire partager le charme de quelques cartes, et qui plus est toutes avec avec un décor différent. Évidemment, connaissant l'avis des théoriciens orthodoxes de l'héraldique, il est possible que nous puissions entendre de leur part des hurlements d'horreur ! Mais pour les autres, il faut admettre le principe de la licence artistique qui va de pair avec la liberté d'expression ... Car ce n'est que de l'art en fin de compte.
Ceci mis à part, on n'oubliera pas néanmoins que durant les 48 années pendant lesquelles les habitants d'Alsace et de la Moselle ont vécu sous l'administration et la loi prussiennes, de 1871 à 1918, elles n'ont sûrement pas été des années fastes et heureuses pour tous.
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Herald Dick
Ainsi allez deviner que Markirch était le nom germanisé de... Sainte-Marie-aux-Mines ! Certes, étymologiquement, "Mar - kirch" est la contraction de "Maria kirche": "l'église de Marie". Mais, qui d'autre que les alsaciens peuvent savoir cela !
Et le nom de Diedenhofen, cela vous parle-t-il ?
réponse ... Thionville ! ce n'était pas évident.
Nous sommes donc vers 1900, en Alsace ou en Lorraine, la partie annexée par le IIe Reich allemand à la France suite à la défaite de 1870.
Et au même moment un courant artistique est en plein essor en Europe (au-delà des frontières, pour le coup), dans de nombreux domaines : architecture, décoration, mobilier, illustration, peinture, etc...
c'est l' Art Nouveau.
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Dans cette mouvance artistique, quelques maisons d'édition de cartes postales ont succombé aux charmes de ces arabesques et de ces motifs inspirés du monde du vivant : le végétal et l'organique, pour illustrer certaines productions en lithogravure. Et du coup, les dessinateurs d'armoiries s'y sont mis, eux aussi. C'est le cas d'un éditeur basé à Strasbourg : Hermann Wenng et Fr. Gabelmann dont je ne résiste pas à vous faire partager le charme de quelques cartes, et qui plus est toutes avec avec un décor différent. Évidemment, connaissant l'avis des théoriciens orthodoxes de l'héraldique, il est possible que nous puissions entendre de leur part des hurlements d'horreur ! Mais pour les autres, il faut admettre le principe de la licence artistique qui va de pair avec la liberté d'expression ... Car ce n'est que de l'art en fin de compte.
Ceci mis à part, on n'oubliera pas néanmoins que durant les 48 années pendant lesquelles les habitants d'Alsace et de la Moselle ont vécu sous l'administration et la loi prussiennes, de 1871 à 1918, elles n'ont sûrement pas été des années fastes et heureuses pour tous.
ancienne carte française de l'Alsace Lorraine allemande (cliquer dessus pour agrandir) |
Metz dans le département de la Moselle. "parti d'argent et de sable" |
Saarburg = Sarrebourg dans le département de la Moselle. "d'argent aux trois demi-ramures de cerf chevillées de trois pièces de gueules, posées en bande et rangées en barre" |
Bischweiler = Bischwiller dans le département du Bas-Rhin "d'azur à une Vierge à l'enfant assise, les bras ouverts, le tout d'or et surmontée de trois étoiles d'argent ". |
Strassburg = Strasbourg dans le département du Bas-Rhin "d'argent (diapré) à la bande de gueules". |
Oberehnheim = Obernai dans le département du Bas-Rhin "parti de gueules et de sable à l'aigle d'or brochant sur le tout". |
Barr dans le département du Bas-Rhin "d'argent à la herse de sable". |
Schlettstadt = Sélestat dans le département du Bas-Rhin "d'argent au lion couronné de gueules". |
Rappoltsweiler = Ribeauvillé dans le département du Haut-Rhin "d'argent au dextrochère bénissant de carnation, paré d'azur, posé en pal et accompagné de trois écussons de gueules" |
Colmar dans le département du Haut-Rhin "parti de gueules et de sinople à la masse d’armes d’or posée en barre brochant sur le tout". Ici : la masse d'armes s'est transformée en lance. |
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Herald Dick
Bonjour,
RépondreSupprimerPour Haguenau, c'est plutôt une quartefeuille qui est représentée (bien que ce soit une quintefeuille normalement).
Et pour Thann et Altkirch, on remarque que ce sont également des armes parlantes (en allemand).
super boulot, comme d'habitude.
merci pour ce blog...
Olivier.
Très juste ! effectivement le blason "français" désigne une quintefeuille et celui que nous avons là
Supprimermontre une quartefeuille. Je rectifie.
et merci pour le compliment ! c'est toujours encourageant pour moi ...
Belle découverte et superbe dossier ! Les cartes postales sont belles, en effet. J'y suis d'autant plus sensible qu'il s'agit de ma région d'origine. Je ferai un lien sur Héraldie prochainement. Bonne journée, Herald Dick.
RépondreSupprimerbonne journée à toi , Marc
RépondreSupprimeret merci !
Bon n'oublions pas non plu que l'Alsace a été pendant des siècles terre du St Empire et que des noms de lieux comme Hagenau, Mulhouse, Strasbourg, Obernai etc... Ont étés francisés. En Suisse, il y a l'exemple connus de Fribourg (en Nuithonie) qui étymologiquement, en français ne veut rien dire ! Ancienne cité germanique devenue majoritairement francophone, son nom et Freiburg (im Üechtland). La ville des gens libres. En effet, par charte, un sujet qui se réfugiait dans les murs et qui n'était pas réclamé pendant 366 jours était reçus bourgeois de la cité et devenait libre.
RépondreSupprimerTrès juste ! sinon il aurait fallu traduire Freiburg par Villefranche ou Francheville en français ! il y en a déjà beaucoup en France !!
RépondreSupprimerBonjour Dick,
RépondreSupprimerBelle collection 'Art nouveau' !
Concernant Guebwiller: la bobine de fil représente plutôt la famille Schlumberger (et non DMC) qui détenait d'abord une filature, mais qui dès le XXème siècle s'est spécialisé dans la fabrication de machines destinées à ces dernières. Elle produit toujours (NSC) des machines permettant de filer toutes sortes de fibres.
Quant à Mulhouse, les usines avec les hautes cheminées sont celles des filatures DMC (Dolfus-Mieg &Cie). Bien qu'étant le siège des MDPA (Mines domaniales de potasse d'Alsace) il n'y avait pas de puits à Mulhouse (mais à 10 km pour les plus proches). Sinon, je pense, que l'illustrateur aurait dessiné un chevalet de mine. Mais présent "les fils sont coupés" et les gisements de potasse épuisés ...
Merci pour ces précisions fort utiles, qui me manquaient dans ma documentation.
SupprimerIl est important de mettre des textes corrects pour commenter les images.
J'ai donc rectifié les légendes en conséquence.
Bonjour,
RépondreSupprimerl'idée de votre article est fausse !... Ce ne sont pas les Allemand qui ont germanisé des noms Français, mais bien l'inverse.Je vous rappel que l'Alsace est dans le giron de la France "que" depuis le 17ème siècle. Jusque-là, l'Alsace était germanique et tous les noms de lieux, de villes, etc l'étaient forcément aussi. Pour Ste Marie aux mines, le nom germanique "Markirch" est attesté dès le 15ème siècle.
Les idées sont parfois plus subtiles à saisir quand on pense globalement différemment ;) Mais j'aurais dû mieux expliquer le parti pris c'est possible ...
SupprimerA aucun moment je ne prétends que les noms francisés ont l'antériorité dans l'histoire de l'Alsace, ça c'est évidemment faux. Je me met à la place d'un observateur en 1900 qui tombe sur ces cartes aux noms bizarres mais avec des blasons familiers : JE RACONTE UNE PETITE HISTOIRE à un moment donné autour d'un dessin héraldique, mais pas l'Histoire de l'Alsace avec un grand H depuis le Néolithique !!!