22 janvier 1963-2013 - 50e anniversaire du Traité d'amitié franco-allemand

Symbole héraldique franco-allemand
(le blason à gauche, est fictif pour la France : réemploi signé Herald Dick
notre pays n'ayant pas d'armoiries officielles ! )

Les célébrations de l'année Franco-allemande (voir→ ICI ) ont commencé en septembre dernier et auront lieu jusqu'en août 2013.  Elles commémorent plusieurs épisodes importants qui ont eu lieu en 1962 et 1963  pour le rapprochement des deux pays, qui se sont tellement haïs et fait la guerre pendant plusieurs siècles (si l'on remonte aux campagnes sous les règnes de Louis XIV et Napoléon !). C'est par l'initiative de deux hommes : Charles de Gaulle, Président de la République française et le chancelier de la République Fédérale d'Allemagne, Konrad Adenauer, qui par des rencontres très personnelles, des visites officielles dans des lieux symboliques de chaque pays, vont donner l'impulsion à la future amitié franco-allemande. Elle se perpétue de nos jours encore, avec des sommets bilatéraux importants et réguliers malgré quelquefois de grosses divergences, sur le plan économique, ou sur les interventions extérieures dans les conflits, le plus souvent.

monnaies allemande et française (pièces de 2 euros) , timbre commémoratif de 2013

L'acte le plus important a été le Traité de l'Élysée, signé au palais de l'Élysée, à Paris le 22 janvier 1963 par le chancelier allemand Konrad Adenauer et le président français Charles de Gaulle.

Konrad Adenauer, à droite et Charles de Gaulle à Paris, en 1963

Le traité de l'Élysée fixe les objectifs d'une coopération accrue entre l'Allemagne et la France dans les domaines des relations internationales, de la défense et de l’éducation.

écussons militaires de la Brigade Franco-allemande à gauche et
 du Versorgungsbataillon ( bataillon de Commandement et Soutien) mêlant des soldats des deux pays.
mais comment blasonner ces deux emblèmes ? avis aux experts !
"d'argent aux drapeaux bleu-blanc-rouge et noir-rouge-jaune placés en pal, chaque couleur alésée 
en bande au centre de l'écu, l'extrémité décalée en barre à partie de la dextre; 
le premier drapeau mouvant du chef,  le second mouvant de la pointe, disjoints d'une couleur à senestre,
et à dextre, le rouge étant commun et formant une vergette complète". voici un essai pour celui de droite !

Il marque surtout le début de la réconciliation des « ennemis héréditaires » et ainsi la fin d'une période qui a coûté la vie à des millions de soldats français et allemands (guerre franco-allemande de 1870, Première Guerre mondiale et Seconde Guerre mondiale) et un grand nombre de civils aussi.

Raymond Poincaré contre Guillaume II, Empereur d’Allemagne, en 1914
(ancienne carte postale d'époque)

 Un point particulier repose sur le rapprochement des peuples des deux pays. Il était important pour les deux signataires que ce ne soit pas qu'un traité décidé entre chefs d'États, mais que les citoyens se rapprochent concrètement les uns vers les autres. Les jeunesses allemande et française sont particulièrement ciblées sur le long terme, et l'accent étant mis sur l'apprentissage des langues ainsi que sur l'équivalence des diplômes.

timbre du 10e anniversaire en  1973

La fondation de l'Office franco-allemand pour la jeunesse (OFAJ), des lycées franco-allemands, et surtout les échanges internationaux entre les deux pays via un système de "correspondants" dans les écoles, sont des conséquences directes du traité. Car si les anciens sont encore trop marqués dans leur chair ou dans leurs cœurs, les enfants sont la seule voie possible pour la réconciliation.
Depuis, beaucoup de villes, d'écoles, de régions françaises et allemandes se sont jumelées. Mais grâce à  des initiatives locales de certaines municipalités, cela avait déjà commencé avant 1963.

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La ville de Montbéliard fut la première ville après la Seconde Guerre mondiale à développer un partenariat avec une ville allemande. C'est en 1950, que le maire de Montbéliard, un ancien résistant et rescapé du camp de Buchenwald, pose les premières bases d'un jumelage avec Ludwigsburg dans le Bade-Wurtemberg. Ce premier jumelage franco-allemand pionnier, sera officialisé en 1962.

1950 : Montbéliard (Doubs) jumelée avec
 Ludwigsburg (Bade-Würtemberg)

Un certain nombre de villes françaises et allemandes n'ont d'ailleurs pas attendu cette rencontre officielle au sommet de l'État, pour renouer ou plutôt entamer un rapprochement. Objectif : apprendre à communiquer ensemble afin de ne plus revivre ces drames et ces destructions s'assimilant à une vendetta à l'échelle nationale. En voici quelques exemples parmi les toutes premières:

1952 : Saarburg (Rhénanie-Palatinat) jumelée avec Sarrebourg (Moselle)

1953 :  Meudon (Hauts-de-Seine) jumelée avec Celle (Basse-Saxe)

1954 :  Nuremberg (Bavière) jumelée avec Nice (Alpes-Maritime)

1954 :  Épernay (Marne) jumelée avec Ettlingen (Bade-Würtemberg)

Après 1955, le rythme des rapprochements s'accélère, et la création du modèle initial de  l'Union Européenne pour l'Économie, en 1951, que les deux pays ont élaboré, y contribue certainement.  J'ai sélectionné les grandes villes de France et leurs équivalentes allemandes avec lesquelles elles ont choisi de s'unir.

1955 :  Karlsruhe (Bade-Würtemberg) jumelée avec Nancy (Meurthe-et-Moselle)

1957 :  Metz  (Moselle) jumelée avec Trèves (Rhénanie-Palatinat)

1958 :  Hambourg  (Land de Hambourg) jumelée
avec Marseille (Bouches-du-Rhône)

1958 :  Lille (Nord) jumelée avec Cologne (Rhénanie-N-Westphalie)

1960 :  Francfort (Hesse) jumelée avec Lyon (Rhône)

1962 :  Strasbourg (Bas-Rhin) jumelée avec Stuttgart (Bade-Würtemberg); puis en 1990 avec Dresde (Saxe)

1962 :  Munich (Bavière) jumelée avec Bordeaux (Gironde)

Paris est jumelée avec une seule ville : Rome, depuis le 30 janvier 1956, avec pour slogan « Seule Paris est digne de Rome; seule Rome est digne de Paris, ce qui exclue toute autre ville par conséquent. Mais Paris a signé un accord d'amitié et de coopération avec Berlin, en 1987, seulement !  pas de vrai jumelage.

Ruines d'Évreux après le bombardement des 9 et 10 juin 1940
on devine les tours de la cathédrale gothique

Paris n'a heureusement pas été beaucoup touchée par les destructions des guerres franco-allemandes, comparé à d'autre villes de France qui ont subi d'énormes dégâts dus aux bombardements aériens ou par l'artillerie de campagne, en faisant des milliers de morts civils ! Malgré tout,  ces villes ont souhaité avancer, sans pour autant oublier, en se rapprochant de villes allemandes qui ont subi souvent le même sort. En voici quelques exemples.

1958 :  Mannheim  (Bade-Würtemberg) jumelée avec Toulon (Var)

1962 :  Caen (Calvados) jumelée avec Würzburg (Bavière)

ruines de la vieille ville de Frankfurt am Main (Francfort) en 1944

1963 :  Ludwigshafen (Rhénanie-Palatinat) jumelée avec Lorient  (Morbihan)

1964 : Brest (Finistère), jumelée avec Kiel (Schleswig-Holstein)

1966 :  Hanovre (Basse-Saxe) jumelée avec Rouen  (Seine-Maritime)

1969 :  Saint-Nazaire (Loire-Atlantique) jumelée avec Saarlouis (Sarre)

1967 :  canton de Maintenon (Eure-et-Loir)
jumelé avec un Landkreis de Bavière

Logo du comité de jumelage de Reutlingen
(Bade-Wurtemberg) associée à Roanne (Loire)
depuis 1958.

Une ville, Verdun n’est jumelée à aucune autre ville, décision prise par le conseil municipal au lendemain de la Première Guerre mondiale, afin de ne pas créer de discriminations entre les nombreuses villes candidates à un jumelage. La tradition a depuis été respectée.

A signaler que quelques villes, presque totalement détruites pendant la Seconde Guerre Mondiale,  pas forcément par les bombardements allemands, mais aussi par ceux des Alliés, n'ont pas finalisé, ni signé d'accords de jumelage réels avec une ville allemande : Le Havre, Dieppe, Saint-Malo, Arromanches. Il en est de même pour la commune d'Oradour-sur-Glane, village martyr de la barbarie des S.S. en 1944, et on comprend qu'il est difficile parfois de pardonner certaines blessures.



Crédits blasons :
de.wikipedia.org
armorialdefrance.fr/
abanquedublason2.com/
armoiries.free.fr

         Herald Dick

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