jeudi 24 novembre 2016

Cartes géographiques anciennes avec armoiries : le grand Blaeu #03 , La Flandre gallicane

 Il y a quelques jours, je vous avais livré la dernière mouture du manuscrit de La Planche consacrée
au blasons du pays de Flandre gallicane, en particulier l'ancienne Châtellenie de Lille (voir → ICI), reconquise par le roi de France Louis XIV en l'an 1668.
armoiries des Pays-Bas espagnols en 1645,
détail de la carte ci-dessous : Galloflandria...  par J. Blaeu
 Il y a beaucoup plus longtemps, dans les débuts de ce blog, j'avais commencé une série consacrée aux cartes géographiques anciennes (voir → ICI), qui sont également une de mes passions, surtout quand elles sont ornées de magnifiques armoiries coloriées.
Voici donc une rencontre exceptionelle des deux thèmes, fusionnés en un seul sujet.
  Au XVIIe siècle, de grands cartographes hollandais ou allemands excellaient dans cet art. Et notamment l'un d'entre eux : le hollandais  Johannes Blaeu (1598 -1673) succédant à son père Willem Blaeu, est sans doute le plus célèbre d'entre eux. Il a réalisé une quantité d'atlas qui sont de pures merveilles de l'art graphique, car ils sont illustrés de gravures d'une précision de trait admirable, avec des plans de villes en paysages, vus à hauteur d'homme, ou en élévation "vues d'oiseau" (il n'y avait pas d'avions à cette époque, même pas de montgolfières). Dans les parties vides ou autour des cartouches expliquant la légende des cartes: sont rajoutées des scènes de vie avec personnages, animaux, nature, allégories, grotesques, puttis, etc....
  Et donc aussi de temps en temps, ces cartes sont ornées d' armoiries qui apportent une documentation et un témoignage d'appoint précieux pour l'héraldique et les grandes dates de l'Histoire en général.

Voici donc une œuvre de J. Blaeu qui a été rééditée plusieurs fois et sur plusieurs années, qui nous éclaire sur ce petit pays de Flandre, qui était encore à cette époque sous souveraineté espagnole :

carte de la Flandre gallicane - Châtellenie de Lille , Douai et Orchies, avec les dépendances  de Tournai et du Tournaisis, origine : atlas "Theatrum Orbis Terrarum, sive Atlas Novus in quo Tabulæ et Descriptiones Omnium Regionum, Editæ a Guiljel et Ioanne Blaeu"
  éditions Willem and Johannes Blaeu (1645)
 cliquer sur l'image pour l'agrandir avec votre navigateur      ( détail du titre original complet ci-dessous)



détail du décor armorié dans le coin haut à droite  de la carte ci-dessus  (image inversée ci-dessous pour lire les blasons renversés) avec les blasons des villes de  gauche à droite et de haut en bas :
1/ Douay (Douai)  - 2/ Falempin (Phalempin) - 3/Orchies - 4/Lannoy - 5/ Cisoing (Cysoing) - 6/Lille - 7/Wavrain (Wavrin) -
 8/Comines - 9/ Le Bassée (La Bassée) - 10/Comines (brisure du blason de la famille de Commines)  - 11/Armentier (Armentières).


détail du décor armorié dans le coin bas à gauche  de la carte ci-dessus avec les blasons de Tournai et de villages du Tournaisis, à l'époque, certains ont été absorbés dans les communes belges actuelles;  de  gauche à droite et de haut en bas :
1/Pecque (Pecq) - 2/Helchin (Espierres-Helchin) -  3/ Reume (Rumes)  -  4/Mortaigne (Mortagne-du-Nord)  - 5/Tournay (Tournai) - 6/Tournesis (Tournaisis) - 7/Saint-Amand (-les-Eaux)  -
 8/Espiers (Espierres-Helchin) - 9/Warcoin (Warcoing, actuel quartier de Pecq).


Pour vous aider à vous orienter par rapport au nord, le cartographe a disposé des indicateurs sur les côtés. Pour simplifier imaginez que la carte est disposée comme ci-dessous :



sur une carte plus récente (1922), le territoire concerné est délimité par la couleur vert clair



nouvelle édition de la carte de la Flandre gallicane -  atlas "Atlas Maior Sive Cosmographia Blaviana, Qua Solvm, Salvm, Coelvm,
 Accvratissime Describvntvr."  par Johannes Blaeu - refonte postérieure de la carte précédente, datée de 1665,  avec rajout de couleurs
 sur les divisions du pays (quartiers) et avec des armoiries ayant subi une étrange modification de couleurs : erreur ou fantaisie de l'éditeur ?
  cliquer sur l'image pour l'agrandir avec votre navigateur 

armoiries des Pays-Bas espagnols en 1665
détail de la carte ci-dessus : Galloflandria...
avec couleurs manquantes ou incorrectes

détail du décor armorié dans le coin haut à droite  de la carte ci-dessus  :  les figures sont bonnes , mais les couleurs
sont en grande parties fausses, y compris le système de codification de gravure avec les hachures qui a servi à la mise
 en couleurs.  Ainsi les hachures horizontales correspondent bien à l'azur , mais les blasons de Douai , Lille ou La Bassée
 ont en réalité un champ de gueules, ceux d'Orchies, de Lannoy , un champ d'argent, etc...

détail du décor armorié dans le coin bas à gauche  de la carte ci-dessus , mêmes observations pour ce qui
est des couleurs


A bientôt pour admirer de nouvelles cartes ...




     Herald Dick
.


lundi 21 novembre 2016

Histoire parallèle : 21 novembre 1916-2016 -
centenaire du décès de l'empereur François-Joseph d'Autriche-Hongrie

  Nous revenons un moment sur le calendrier de la Première Guerre mondiale avec la commémoration d'une mort particulière, non pas sur les champs de batailles, comme c'était le sort, malheureusement, de dizaines de milliers d'hommes au même moment, et parmi eux ceux qui se battaient pour défendre son trône. Il figure en tête des principaux responsables de cette gigantesque tuerie mondiale. Mais lui est décédé, dans son lit, à l'âge respectable de 86 ans, entouré des siens et dans son palais impérial de rêve, à Schönbrunn. Ce vieil homme au visage sympathique et débonnaire de gentil papy qu'on imagine faisant sauter ses petits-enfants sur ses genoux, avec ses énormes favoris et moustaches blanches, est aussi connu mondialement pour ses amours cinématographiques avec Elisabeth, princesse de Bavière, plus connue sous le surnom de "Sissi, Impératrice".

Petites armoiries de la maison de Habsbourg-Lorraine
dynastie à laquelle appartenaient les souverains
 d'Autriche puis d'Autriche-Hongrie depuis 1718.
"Tiercé en pal : de Habsbourg, d'Autriche et de
Lorraine" . Collier de l'Ordre de la Toison d'or.
Bien évidemment, la maison ancienne des Habsbourg
(d'or au lion de gueules, armé, lampassé et couronné
 d'azur) régnait elle auparavant sur le duché
d'Autriche depuis bien plus longtemps : 1218.  
François Joseph Ier - portrait conservé à la Bibliothèque
Nationale de France N-3 - Paris
Timbre commémoratif émis par la poste autrichienne en 2016,
pour le centenaire de la mort de  Kaiser Franz Joseph I.
reprenant le design d'un timbre de 1908 (voir plus bas)












 

 

 

 

François - Joseph Ier d'Autriche

(• Vienne; 1830 - † Vienne 1916)


François Joseph Charles de Habsbourg-Lorraine (Franz Joseph I. von Habsburg-Lothringen)
•  né  le 18 août 1830, à Vienne, dans le palais de Schönbrunn
•  mort le 21 novembre 1916 dans les mêmes lieux
•  Empereur d'Autriche, roi de Bohême, (de 1848 à 1916)
•  Roi de Hongrie et de Croatie (de 1867 à 1916)
•  Roi de Lombardie-Vénétie (de 1848 à 1866)
•  époux de Élisabeth Amélie Eugénie de Wittelsbach, duchesse en Bavière, surnommée "Sissi" (1837-1898).
grandes armoiries de l'Empereur François-Joseph Ier - dessinées par l'artiste héraldiste Hugo Gerard Ströhl - pour son armorial : "Oesterreichisch-Ungarische Wappenrolle" (1890)

portrait de l'empereur François-Joseph en 1873 par le
peintre autrichien Georg Raab (1821-1885)
portrait d'Elisabeth (Sissi) impératrice, en 1873,
 par le peintre autrichien Georg Raab (1821-1885)


















grandes armoiries de l'Impératrice Elisabeth de Wittelsbach - l'aigle impériale est chargée sur le cœur d'un écusson parti aux armes de Habsbourg-Lorraine et de Bavière (Wittelsbach) - réalisées par Hugo Gerard Ströhl - "Österreichisch-Ungarische Wappenrolle" (1890)

  François-Joseph n’est pas de ceux qui suscitent aisément l’enthousiasme populaire. Il était certes doué d’un physique agréable et il fut, dans sa jeunesse, un séduisant cavalier. Il ne brilla pourtant ni par ses qualités intellectuelles ni par ses dons ou sa curiosité artistiques.

médaille commémorative du mariage de François-Joseph et d'Élisabeth (1854)
  La grandeur du personnage est ailleurs : ce fut un homme de devoir, qui se considérait comme le premier serviteur de l’État et de la dynastie. Dans l’adversité, il sut montrer un courage digne d’un stoïcien. Or, sa vie privée fut une succession de tragédies : en 1867, son frère cadet, l’archiduc Maximilien, qui s’était embarqué dans l’aventure mexicaine, est fusillé par les partisans de Benito Juárez García à Querétaro ; en 1889, son fils unique, l’archiduc Rodolphe, se donnait la mort à Mayerling, dans des conditions encore mal élucidées ; en 1898, son épouse, l’impératrice Élisabeth, était assassinée par un anarchiste, à Genève ; enfin, le 28 juin 1914, son neveu, l’archiduc héritier François-Ferdinand, tombait sous les balles d’un nationaliste serbe à Sarajevo.
timbre autrichien représentant François-Joseph en 1848
émis pour son jubilé en 1908
timbre autrichien d'usage courant émis en 1858
avec le profil de François-Joseph

  L’empereur François-Joseph avait adopté un style de vie austère. Levé tôt, à 4 h du matin, il donnait sa première audience à 5 h 30 et consacrait une bonne partie de sa journée à lire et annoter des rapports. Comme Joseph II, il couchait toujours sur un lit de camp, même au milieu des fastes de Schönbrunn, dont il fit sa résidence de prédilection vers la fin de sa vie. Il était généralement vêtu d’un uniforme très simple et il eut trop souvent le comportement d’un officier de troupe. Sa ponctualité, son application lui tenaient lieu de génie.
 Château de Schönbrunn, Vienne - Autriche - construit entre 1696 et 1699, sur le modèle de Versailles
   François-Joseph demeura pendant près de soixante-dix ans (1848-1916) à la tête de la monarchie autrichienne, dans un poste qui était beaucoup plus difficile que celui de n’importe quel souverain constitutionnel de l’époque, car, en Autriche, l’empereur demeurait la clé de voûte de l’État et de la société. État multinational, l’Autriche n’existait depuis le XVIe s. que par la fidélité au souverain, l’attachement au catholicisme romain, l’armée et la bureaucratie — valeurs éminemment contestées dans l’Europe libérale du XIXe s. Or, il faut bien avouer que François-Joseph fut rarement à la hauteur des circonstances lorsqu’il eut à prendre des décisions importantes.
“Kaiser Franz Josef I. und Kaiserin Elisabeth von Österreich. Ein Jubiläumsblatt” (l'Emprereur François-Joseph Ier et l'Impératrice Élisabeth d'Autriche - feuillet d'anniversaire) -  gravure sur bois coloriée, signée  R. Schmidt -
journal illustré en allemand : "Über Land und Meer, 31. Jg, 1888/89, Nr. 9."
  Mais il avait des qualités humaines qui allaient droit au cœur de ses sujets. D’abord, sa bonhomie plaisait. Comme tous les Autrichiens, l’empereur aimait la chasse et la vie en plein air. Il passait une partie de l’été à Bad Ischl, en Haute-Autriche, où il habitait une villa sans prétention, s’habillant en costume régional, passant de longues journées dans la montagne, seul ou en compagnie de ses gardes-chasse. En revanche, François-Joseph veillait à maintenir à la Cour une vie mondaine brillante et il avait lui-même un sens trop aigu de sa dignité pour ne pas demeurer attaché à une étiquette stricte et à des cérémonies grandioses dont le faste éblouissait les Viennois.

  D’autre part, l’empereur était populaire auprès d’une grande partie de ses sujets parce qu’on le savait sincèrement attaché à la religion catholique. Il respecta certes les minorités religieuses établies dans l’Empire, et il n’eut jamais l’intention de revenir sur la législation de Joseph II en la matière. Il fut en particulier très bienveillant à l’égard des juifs, qui surent apprécier sa générosité. Mais il était, quant à lui, fervent catholique. Sa vie privée était en accord avec ses principes, et personne, en Autriche, n’a vu dans ses relations avec Mme Schratt quoi que ce soit de scandaleux ; ce serait un contresens d’y voir une liaison ; Katharina Schratt (1855-1940), actrice célèbre du Burgtheater (la première scène dramatique de la capitale), jouait le rôle d’une dame de compagnie auprès d’un homme âgé qui se sentait terriblement seul.
"petites" armoiries de l’Empire Austro-hongrois en 1867, avec écu d'armoiries des Habsbourg-Lorraine sur le cœur de l'aigle, chargé de 11 blasons représentant les provinces austro-hongroises disposés en orle  : en partant du haut à gauche :
1/ Hongrie - 2/ Galicie - 3/Basse-Autriche - 4/Salzbourg  -  5/Styrie -  6/Tyrol - 7/Carinthie et Carniole - 8/Moravie et Silésie - 9/Transylvanie - 10/Illyrie - 11/Bohême  - dessinées par Hugo Gerard Ströhl - "Österreichisch-Ungarische Wappenrolle" (1890)

  Mais, si l’homme privé était irréprochable, il faut bien avouer que l’empereur n’avait pas l’envergure d’un homme d’État. À force de médiocrité laborieuse, il ne fut jamais que le premier bureaucrate de son empire. Monté sur le trône dans des circonstances difficiles, il fut toujours profondément conservateur et se méfia, toute sa vie durant, du libéralisme bourgeois. On sait qu’il fut choisi, en 1848, par l’aristocratie conservatrice, qui, avec le concours de l’armée, avait peu à peu rétabli l’ordre en Bohême, en Italie et à Vienne. Félix von Schwarzenberg (1800-1852), chef du gouvernement, avait en effet « conseillé » à l’empereur Ferdinand Ier le Débonnaire d’abdiquer en faveur de son neveu François-Joseph, dont le père, l’archiduc François-Charles, fut ainsi évincé de la succession.

Au début de son règne, le jeune souverain (il avait dix-huit ans en 1848) fut soumis à l’influence de sa mère, l’archiduchesse Sophie, et de son président du Conseil, le prince Schwarzenberg, qui l’engagèrent dans une politique résolument néo-absolutiste. Après les défaites en Italie (1859) et devant la Prusse (1866), il dut procéder à des révisions déchirantes, sans se rallier véritablement à des solutions libérales.
timbre autrichien représentant François-Joseph en 1878
émis pour son jubilé en 1908
timbre autrichien d'usage courant émis en 1899
avec le profil de François-Joseph

Il était convaincu que les seuls liens unissant les différentes nationalités de la monarchie demeuraient la dynastie et l’armée, dans la mesure où cette dernière était attachée à la maison d’Autriche en général et à son chef en particulier. Pourtant, sa devise Viribus unitis montre qu’il ne refusait pas d’associer ses peuples au gouvernement. Jusqu’à la fin de sa vie, il collabora loyalement avec un Parlement élu d’abord au suffrage censitaire, puis, après 1907, au suffrage universel. Mais, du moins en Cisleithanie (partie non hongroise de l’Empire après 1867), aucun président du Conseil n’était une émanation pure et simple du Conseil d’Empire, car il était nommé par l’empereur, dont il avait la confiance, ce qui ne l’empêchait pas d’avoir une majorité au Parlement. En Hongrie, après le compromis de 1867, la vie parlementaire était beaucoup plus active, et le président du Conseil était vraiment l’élu de la majorité. François-Joseph n’est intervenu qu’une fois, en 1905 ; lorsqu’il crut l’unité de la monarchie compromise, il nomma un soldat, le baron Géza Fejérváry (1833-1914), président du Conseil, contre la volonté des Hongrois. Ce cabinet démissionna d’ailleurs l’année suivante.
pièce en or de 10 couronnes,  date 1898 - portrait en pied de François-Joseph comme roi de Hongrie et armoiries de Hongrie
pièce en or de 20 couronnes,  date 1900 - profil de l'empereur François-Joseph et armoiries d'Autriche
carte postale autrichienne vers 1900  avec le portrait de l'empereur François-Joseph encadré par les armoiries d'Autriche à gauche
 et de Hongrie à droite et les blasons de 19 provinces d'Autriche-Hongrie : de gauche à droite et de haut en bas :
1/Carinthie - 2/Vorarlberg - 3/Silésie - 4/Basse-Autriche - 5/Haute-Autriche - 6/Galicie - 7/Dalmatie - 8/Moravie
9/Trieste -   10/Transylvanie  -  11/Carniole  -   ⎕   -   12/Bucovine   -  13/Croatie  -   14/Tyrol
     15/ Styrie    -                   AUTRICHE - ⎕ - HONGRIE                  -          16/Istrie
               17/Salzbourg     -          18/Görz et Gradiska             -            19/Bohême

cette carte vous permettra de situer les différentes provinces et leur capitales,
 avec leur noms allemands d'époque - cliquer sur l'image pour l'agrandir
La dynastie, l’État, l’armée, telles étaient les valeurs fondamentales sur lesquelles il croyait devoir s’appuyer. Mais, dans la question des nationalités, il n’était pas, semble-t-il, vraiment impartial, contrairement à l’attitude adoptée par les Habsbourg jusqu’à Marie-Thérèse. Il se considérait avant tout comme un prince allemand et il avait surtout confiance dans les cadres allemands de l’armée et de l’administration. Après 1870, il ajourna toute réforme sérieuse des structures de la monarchie plutôt que de faire tort à l’élément germanique. Pendant près d’un demi-siècle, sa politique semble avoir consisté à maintenir ce qui existait, par peur du changement, à une époque où des réformes imposées d’en haut auraient pu donner satisfaction aux nationalités et sauver l’État multinational.
timbre autrichien représentant François-Joseph
émis pour son jubilé en 1908
timbre autrichien représentant François-Joseph
émis pour son jubilé en 1908, modèle de celui de 2016 

D’autre part, il est certain que François-Joseph porte une très lourde responsabilité dans le déclenchement de la Première Guerre mondiale. Le 28 juillet 1914, c'est  le drame : l'assassinat à Sarajevo, de son neveu et premier héritier par ordre successoral, l'archiduc François-Ferdinand et de sa femme Sophie. Il ne sait pas à ce moment que le pire est à venir. Il signe la déclaration de guerre à la Serbie, bien que conscient de l'engrenage des alliances qui va plonger l'Europe dans un conflit général de quatre longues années.

Au bout d'un an, comme la guerre s'enlise, l'empereur songe à une paix de compromis. Il craint avec raison que la poursuite du conflit ne soit fatale à l'Autriche-Hongrie. Le 9 octobre 1915, il délègue son petit-neveu et héritier, l'archiduc Charles, fils de l'archiduc Otto et neveu de feu François-Ferdinand, auprès du Kaiser allemand Guillaume II.

François-Joseph réalise à cette occasion que son allié n'est pas prêt le moins du monde à arrêter les hostilités. Son successeur, le jeune Charles Ier de Habsbourg-Lorraine, ne va pas mieux que lui réussir à restaurer la paix.
source texte :  www.larousse.fr/archives/grande-encyclopedie/

Charles Ier d'Autriche (1887-1922) est le successeur, à 29 ans de son
grand-oncle François-Joseph Ier. Il sera le dernier empereur d'Autriche
et le dernier roi apostolique de Hongrie, et ce jusqu'à ce jour.
Il régnera du 22 novembre 1916 au 12 novembre 1918.
portrait fait en 1917 par Theodor Mayerhofer (1855-1941)








samedi 19 novembre 2016

Top 10 des plus grandes villes de Colombie avec leurs blasons

Voici un nouveau volet à cette série consacrée à la découverte de l’héraldique civique, à travers divers pays du Monde. Le principe du "Top xx" très répandu dans les médias et sur Internet, pour recenser ce qui est le plus remarquable dans un domaine particulier est ici adapté à cette thématique. Il nous permettra de découvrir ou réviser la géographie d'un pays choisi de manière aléatoire et dans le même temps de s'intéresser à sa diversité en matière de blasons et emblèmes municipaux.

  Nous quittons provisoirement l'Europe pour l'Amérique du Sud avec un pays dont le nom n'apparait pas toujours de manière positive dans l'actualité. Et pourtant le gouvernement vient enfin de signer un accord de paix avec ses opposants rebelles, après une guerre civile de 52 ans. Mais cette paix, étrangement, le peuple l'a rejetée lors d'un referendum, le 2 octobre 2016: la Colombie.






Voici donc les 10 plus grandes villes en terme de population, en-dehors des agglomérations (chiffres : 2016).




1 - BOGOTÁ

- nom complet originel : Santa Fe de Bogotá
capitale de la Colombie et du département de Cundinamarca - 7 963 380 habitants



ancienneté des armoiries :  1548  




2 - MEDELLÍN

- nom complet originel : Villa de Nuestra Señora de la Candelaria de Medellín
capitale du département de Antioquia - 2 434 650 habitants


ancienneté des armoiries :  1678




3 - CALI

- nom complet originel : Santiago de Cali
capitale du département de Valle del Cauca - 2 358 250 habitants


ancienneté des armoiries :  1559



4 - BARRANQUILLA

capitale du département de Atlántico - 1 219 730 habitants


ancienneté des armoiries :  1813



5 - CARTAGENA DE INDIAS

capitale du département de Bolívar - 971 700 habitants



ancienneté des armoiries :  1811




6 - CÚCUTA

- nom complet : San José de Cúcuta
capitale du département de Norte de Santander - 634 310 habitants


ancienneté des armoiries :  1958




7 - SOLEDAD

ville de la conurbation de Barranquilla, dans le département de Atlántico - 631 430 habitants







8 - IBAGUÉ

capitale du département de Tolima - 528 230 habitants


ancienneté des armoiries :  1888




9 - BUCARAMANGA

capitale du département de Santander - 521 950 habitants



ancienneté des armoiries :  1971



10 - SOACHA

ville de la conurbation de Bogota, dans le département de Cundinamarca - 516 435 habitants



ancienneté des armoiries :  1977





anciennes armes de  Bogotá
"Cabildos de Santa Fe de Bogotá - Cabeza del Nuevo
 Reino de Granada 1538/1810" – Volume XXVII (1810)-
réédition de Enrique Ortega Ricaurte (1957)
• Ce qui frappe au premier regard : c'est la disparité des formes des écus, on a vraiment de tout, et ce n'est qu'un échantillon de la production nationale ! Mais si vous suivez ce blog, vous savez qu'en Amérique du Sud, la normalisation des emblèmes territoriaux n'a jamais été à l'ordre du jour. Le respect des règles de base de l'héraldique, non plus, n'y est pas une priorité, comme par exemple la règle des accords de couleurs émail sur émail, métal sur métal. Sans compter la présence de différentes nuances de la même couleur sur le dessin, ou de scènes paysagères trop réalistes (villes n°3, 4 ou 5)
• Il n'en demeure pas moins que certains de ces blasons sont très anciens et remontent à l'époque des conquêtes de l'Espagne et de son immense empire colonial. C'est le cas de la capitale : Bogotá, dont les armoiries ont été concédées en 1548,  de Cali en 1559, de Medellín en 1678.




anciennes armes de Medellin - copie du dessin
réalisé sur l'ancienne charte royale de 1678
"Jesús, María, José. Armas conzedidas a la villa de
 Nra. Sa. de la Candelara. por Real Cédula de Su Majd.
 dada en Madrid a 31 de marzo de 1678".


anciennes armes de Cali  (Armas de Santiago de Cali)
 peintes sur la charte royale (1559)
























• Les blasons sont naturellement parsemés de références à l'histoire du pays, y compris son passé colonial qui n'a pas été occulté. La capitale (ville n°1) a notamment hérité des armoiries longtemps communes à la ville et à l'ancienne Vice-Royauté de Nouvelle-Grenade espagnole, avec l'aigle impériale et les multiples grenades héraldiques.
  - Les emblèmes des villes n°4  et n° 5  font référence à une des premières phases de l'accès à l'indépendance et de la formation du pays, entre 1810 et 1830, qui deviendra la Colombie, avec la création d'un petit état nommé "État libre de Carthagène des Indes" dont nous retrouvons dans les figures : le drapeau et les armoiries. 
  - La partie inférieure du blason de la ville n°6 rappelle avec les cornes d'abondance et le faisceau de licteur, les armoiries de l'état de "Grande Colombie" , à une autre période de la constitution de la nation colombienne au début du XIXe siècle. Ces derniers symboles ont depuis été repris par le département de Norte de Santander




Si vous désirez en savoir plus sur le pays : la Colombie et ses emblèmes, c'est → ICI

A bientôt, pour un nouveau pays ...ICI

Et pour revoir le pays précédent ...  → ICI







          Herald Dick
 








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