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dimanche 31 mai 2020

Top 10 des plus grandes villes de Nouvelle-Zélande avec leurs blasons

👉 Voici un nouveau volet à cette série consacrée à la découverte de l’héraldique civique, à travers divers pays du Monde. Le principe du "Top xx" très répandu dans les médias et sur Internet, pour recenser ce qui est le plus remarquable dans un domaine particulier est ici adapté à cette thématique. Il nous permettra de découvrir ou réviser la géographie d'un pays choisi de manière aléatoire et dans le même temps de s'intéresser à sa diversité en matière de blasons et emblèmes municipaux.

  Nous quittons provisoirement l'Europe, pour nous rendre aux antipodes de la planète, dans le fascinant pays du Pacifique sud : la Nouvelle-Zélande.





Voici donc les 10 plus grandes villes, en terme de population (chiffres : 2018):



1 - AUCKLAND

-  nom maori :  Tāmaki Makaurau
chef-lieu de la région d'Auckland, dans l'île du Nord - 1 467 800 habitants.

ancienneté des armoiries : 1911

Cette ville avait déjà été évoquée dans un article sur la Coupe du Monde de rugby 2011 → ICI


2 - CHRISTCHURCH

- nom maori :  Ōtautahi
chef-lieu de la région de Canterbury, dans l'île du Sud - 377 200 habitants.

ancienneté des armoiries : 1949

Cette ville avait déjà été évoquée dans un article sur la Coupe du Monde de rugby 2011 → ICI


3 - WELLINGTON

- nom maori : Te Whanganui-a-Tara
capitale de la Nouvelle-Zélande, chef-lieu de la région de Wellington, dans l'île du Nord - 215 400 habitants.

ancienneté des armoiries : 1878

Cette ville avait déjà été évoquée de manière approfondie, dans un article sur la Coupe du Monde de rugby 2011 → ICI



4 - HAMILTON

- nom maori : Kirikiriroa
chef-lieu de la région de Waikato, dans l'île du Nord - 169 300 habitants.

ancienneté des armoiries : 1946
Cette ville avait déjà été évoquée dans un article sur la Coupe du Monde de rugby 2011 → ICI



5 - TAURANGA

- nom maori complet : Tauranga-moana
ville de la région de Bay of Plenty, dans l'île du Nord - 135 000 habitants.

ancienneté des armoiries : inconnue, mais < 1902



6 - LOWER HUTT

- nom maori : Awakairangi
ville de l'aire urbaine de Wellington (région de Greater Wellington), dans l'île du Nord - 104 900 habitants.

ancienneté des armoiries : 1941



7 - DUNEDIN

- nom maori : Ōtepoti
chef-lieu de la région d'Otago, dans l'île du Sud - 104 500 habitants.


ancienneté des armoiries : 1947

Cette ville avait déjà été évoquée dans un article sur la Coupe du Monde de rugby 2011 → ICI 



8 - PALMERSTON NORTH

- nom maori : Te Papa-i-oea
chef-lieu de la région de Manawatu-Wanganui, dans l'île du Nord - 80 300 habitants.

ancienneté des armoiries : 1885

Cette ville avait déjà été évoquée dans un article sur la Coupe du Monde de rugby 2011 → ICI



9 - NAPIER

- nom maori :  Ahuriri
chef-lieu de la région de Hawke's Bay, dans l'île du Nord - 62 800 habitants.

ancienneté des armoiries : 1951

Cette ville avait déjà été évoquée dans un article sur la Coupe du Monde de rugby 2011 → ICI



10 - PORIRUA

ville de l'aire urbaine de Wellington (région de Greater Wellington), dans l'île du Nord - 55 500 habitants.

ancienneté des armoiries : 1965


 L'héraldique néo-zélandaise suit essentiellement les traditions héraldiques britanniques. Le pays en tant que monarchie indépendante possède sa propre autorité héraldique. Le New Zealand Herald of Arms Extraordinary est l'officier d'armes responsable de la réglementation de l'héraldique en Nouvelle-Zélande. Bien qu'affilié au College of Arms de Londres, le New Zealand Herald vit et travaille en Nouvelle-Zélande et n'est pas membre du College Chapter. Les thèmes autour de l'héraldique sont également discutés et étudiés par la Heraldry Society of New Zealand, une société savante placée sous le patronage du gouverneur général. La société publie la revue trimestrielle "The New Zealand Armorist". Sa page d'accueil sur internet s'appelle Onward.
lymphad
🌃 Un certain nombre de municipalités de la Nouvelle-Zélande, mais pas toutes, les plus grandes surtout, utilisent des armes héraldiques. Les plus anciennes armoiries datent du dernier quart du XIXe siècle, durant le processus de colonisation britannique. Parallèlement, de nombreux toponymes maoris ont été supplantés par de nouveaux noms fabriqués par les colonisateurs à partir de patronymes de britanniques célèbres dans tout l'Empire : militaires, gouverneurs, hommes politiques, etc.... Et dans certains cas leurs armoiries familiales ou personnelles ont été incluses dans celles de la localité. Exemple le plus notable: le blason de la capitale, Wellington (ville n°3), qui a été baptisée du nom d'Arthur Wellesley, Duke of Wellington, le vainqueur de Waterloo, combine des éléments de ses armoiries, avec d'autres éléments provenant des armoiries nationales (voir tout en haut du sujet). Nous avons le même constat avec la ville n°6 et son inspirateur : Sir William Hutt, la ville n°8 et Lord Palmerston, et la ville n°9 et Lord Napier and Ettrick .

 Les armoiries de la ville n°2 font aussi référence aux armes nationales : la toison d'or et la gerbe de blé, symboles de l'agriculture que nous retrouvons dans beaucoup d'autres blasons; on peut noter aussi l'élevage bovin (ville n°4), la production lainière (tas de ballots de laine, ville n°5), la pêche à la baleine : (cimier des armes de la ville n°10). Autres références récurrentes existant dans les armes nationales : les lymphads, ces navires antiques (villes n°2, 3, 10), symboles de la colonisation anglaise... ou de l'immigration écossaise, en rajoutant l'image du château d'Édimbourg, et le berger écossais en tenue traditionnelle (ville n°7) .
 Par ailleurs, la nature maritime du pays est très présente dans l'héraldique de ce top 10: bateaux à voiles, mers, fasces ondées. L'industrie et les ressources
minières ont aussi leur images symboliques (villes n°1, 5 et 6).
  La Nouvelle-Zélande était une nation biculturelle depuis le début de sa colonisation. Le peuple autochtone Maori, d'origine polynésienne, fut le premier occupant (XIe/XIIIe s.) des îles jusque là demeurées inhabitées. Puis les Européens, en premier lieu les Britanniques commencèrent la colonisation durant le milieu du XIXe siècle, non sans quelques conflits parfois sanglants, pour la possession des terres (voir : Traité de Waitangi). Il ressort néanmoins avec les personnages supports de bons nombres d'armoiries municipales y compris les armes nationales, une représentation de ce multiculturalisme idéalisée entre européens conquérants ou défricheurs face aux autochtones, guerriers pacifiques ou pacifiés, présentés habillés en tenue traditionnelle. Ce graphisme un peu désuet continue d'étonner encore au XXIe siècle.
Pukeko

variante des armoiries d'Auckland (cimier simplifié)
 telles que parues dans " Encyclopedia of New Zealand "
 éditeur : A. H. McLintock (1966), voir → ICI .
  Enfin, et c'est la partie qui a ma préférence, toujours dans le cadre des ornements extérieurs: l'héraldique civique de la Nouvelle-Zélande a permis d'ajouter des animaux et des plantes endémiques des îles au bestiaire héraldique traditionnel: lions, aigles, dauphins. Impossible de rater le fameux et désormais rare kiwi (Apteryx australis et autres) : villes n°1, 2 et 9;


mais aussi le pukeko (Porphyrio porphyrio melanotus) : villes n° 2 et 4; dans le cimier de la ville n°6 : un tui (Prosthemadera novaeseelandiae) tenant une branche de kōwhai . Dans le cimier de la ville n°1 on retiendra encore le lin de Nouvelle-Zélande (Phormium tenax).
 Et pour clore le chapitre faune et flore locales, l'oiseau ressemblant à une autruche, faisant office de support à droite pour les armes de la ville n°3 est un oiseau géant disparu par la faute des hommes, le moa (Dinornis), mesurant jusqu'à 4 mètres de haut pour certains spécimens !! Quel extraordinaire spectacle, digne d'un Jurassik Park, ont dû avoir les premiers polynésiens qui ont débarqué et se sont établis dans ces terres il y huit ou neuf siècles de ça !


📖 source infos, textes et images blasons :
- teara.govt.nz/en
- en.wikipedia.org/wiki/Coat_of_arms_of_New_Zealand
- en.wikipedia.org/wiki/New_Zealand_heraldry
- www.heraldry-wiki.com/
- www.huttcity.govt.nz/
- www.napier.govt.nz/
- www.dunedin.govt.nz/
- sortitoutsi.net/football-manager-2020/team/5410586/tauranga-city-afc



Si vous désirez en savoir plus sur le pays : la Nouvelle-Zélande et ses emblèmes, c'est → ICI


A bientôt, pour un nouveau pays ... → ICI

Et pour revoir le pays précédent ... → ICI



          Herald Dick
.

vendredi 22 mai 2020

Philatélie et héraldique : rétrospective Allemagne 1945 - Zone d'occupation française

bloc de 4 timbres du n°9 de la première série "Zone française"
 📜   Le 8 mai dernier, en dépit de conditions particulières liées à la pandémie actuelle du Covid-19, on a néanmoins célébré le 75ème anniversaire de la victoire des Alliés sur l'Allemagne nazie et la fin de la Seconde Guerre mondiale en Europe, marquée par l'acte de capitulation de l'Allemagne. Voici un petit rappel et résumé historique qui va nous amener à notre sujet philatélico-héraldique, si vous me permettez ce néologisme.
   Durant le second conflit mondial, plusieurs conférences interalliées se déroulèrent lors des années 1943 à 1945. Les trois puissances alliées : États-Unis, Royaume-Uni et Union soviétique jetèrent ainsi les bases de l'organisation du monde de l'après-guerre et plus particulièrement définirent le sort de l'Allemagne après la cessation des hostilités. Le protocole de Londres du 12 septembre 1944 prévoyait le partage et l'occupation du territoire allemand (et autrichien) en trois zones d'occupation y compris Berlin (et Vienne). Pour l'Allemagne, il fut décidé d’attribuer à l’URSS la zone nord-est, au Royaume-Uni la zone nord-ouest et aux États-Unis la zone sud de l'Allemagne + deux enclaves autour de Brême et l'embouchure de la Weser.
carte "d'époque" montrant les différentes frontières de l'Allemagne avant et après le conflit, les limites des zones d'occupations attribués aux quatre puissances alliés avec les couleurs et les drapeaux respectifs, mais également les cessions de territoires définitifs à l'est : la Poméranie orientale, Danzig et la Silésie reviennent à la Pologne, la Prusse orientale est
 partagée entre la Pologne et l'U.R.S.S, avec ce petit territoire qui deviendra l'enclave russe de Kaliningrad.
carte de la "Zone française" en bleu, avec le détail des différentes provinces
 historiques (noms en majuscules). Elle sera la base qui servira plus tard à former
le contour de trois des futurs Länder de l'Allemagne fédérale : Rhénanie-Palatinat,
Sarre et Bade-Wurtemberg (en partie seulement pour ce dernier)
   Avec le débarquement des alliés en Normandie et la libération de la France occupée en 1944 qui suivit, celle-ci rejoignit massivement les troupes de la contre-offensive sur le front en direction de la capitale du Reich : Berlin. Lors de la conférence de Yalta , en février 1945, les trois dirigeants des puissances combattantes alliées (Staline, Roosevelt et Churchill) s'accordèrent pour donner à la France une zone d'occupation, prise sur celles des États-Unis et du Royaume-Uni. Ces dispositions seront confirmées durant la conférence de Potsdam  en juillet 1945.
  Cette "Zone française" une fois définie, couvrira le sud-ouest de l'Allemagne avec les régions frontalières de l'Alsace et de la Lorraine, ainsi qu'un secteur de la ville de Berlin. Au passage : l'Autriche, annexée depuis 1938 par le régime nazi, elle aussi, subira une occupation de son territoire par les alliés, mais c'est une autre histoire
 (voir → ICI).
 🏤 Chacun des États occupants reçoit, dans le cadre de l'aide à la reconstruction du pays vaincu, la charge du service postal dans sa zone. Dans les zones américaines et britanniques, des timbres de type « Am Post Deutschland » sont déjà prêts. Dans la zone soviétique, c'est l'initiative locale qui est de mise.
  La France a refusé d'utiliser les timbres américains et en émet le 17 décembre 1945 avec la mention bilingue «ZONE FRANÇAISE - BRIEFPOST». Ce sont les services de dessinateurs, graveurs français et les techniques de l'imprimerie de la poste française qui sont utilisés pour la réalisation des timbres des premières séries. Trois séries de timbres sont mises en service avec des valeurs en pfennigs et en marks. Les deux premières, de petites valeurs (de 1 à 30 pfennigs) représentent les cinq blasons des régions historiques concernées par l'administration française: Bade, Palatinat, Rhénanie, Sarre (en fait la ville de Sarrebruck) et Wurtemberg. Émis le 17 décembre 1945, ils sont repris le 11 janvier 1946 avec de nouvelles valeurs faciales. La troisième comprend des timbres de grand format avec le portrait d'écrivains et poètes allemands : Johann Wolfgang von Goethe en décembre 1945, Friedrich von Schiller et Heinrich Heine le 1er avril 1946.
  Ils sont tous retirés de la vente le 21 juin 1948 puisqu'ils sont remplacés progressivement durant l'année 1947 par des timbres cette fois spécifiques à chaque région : Bade (Baden), Rhénanie-Palatinat (Rheinland-Pfalz) et Wurtemberg-Hohenzollern (Württemberg-Hohenzollern), voir les quelques spécimens, en fin de sujet. Par contre, la Sarre (Saarland) se constituera en un État indépendant et souverain sous protectorat français, le 15 décembre 1947. Il émettra ses propres timbres durant cette période d'autonomie avant de réintégrer la R.F.A à la suite du référendum du 23 octobre 1955, avec le statut de Land.

 Mais passons maintenant à notre sujet proprement dit :

Allemagne, Zone d'occupation française : années 1945 à 1949.

- série de 13 timbres : 10 armoiries + 3 portraits d'écrivains allemands.

année 1946 (11/01/1946)

N° 1 YT-AL/ZF (ordre et numérotation du catalogue Yvert & Tellier - chapitre Allemagne, Zone d'occupation française)
N° 1 MI-DE/FZ (ordre et numérotation du catalogue Michel, chapitre Deutschland, Französischen Zone)

Armoiries de la province de Rhénanie 
(Rheinland en allemand) - valeur : 1 pfennig

- timbre dessiné par Robert Louis et gravé par Jules Piel

Blason : "De sinople à la bande ondée d'argent"




année 1946 (11/01/1946)

N° 2 YT-AL/ZF
N° 2 MI-DE/FZ

Armoiries de la province de Palatinat
(Pfalz en allemand) - valeur : 3 pfennigs

- timbre dessiné par Robert Louis et gravé par Jules Piel

 Blason :  "De sable au lion d'or, couronné, armé et lampassé de gueules"




année 1946 (11/01/1946)

N° 3 YT-AL/ZF
N° 3 MI-DE/FZ

Armoiries de la province de Wurtemberg
(Württemberg en allemand) - valeur : 5 pfennigs

- timbre dessiné par Robert Louis et gravé par Henri Cortot

Blason : " D'or à trois demies ramures de cerf de sable posées en fasce, rangées en pal".
année 1946 (11/01/1946)

N° 4 YT-AL/ZF
N° 4 MI-DE/FZ

Armoiries de la province de Bade
(Baden en allemand) - valeur : 8 pfennigs

- timbre dessiné par Robert Louis et gravé par Henri Cortot


 Blason :  "D'or à la bande de gueules"
année 1945 (17/12/1945)
 
N° 5 YT-AL/ZF
N° 5 MI-DE/FZ

Armoiries de la province de Rhénanie
(Rheinland en allemand) - valeur : 10 pfennigs

- timbre dessiné par Robert Louis et gravé par Jules Piel

Blason : idem timbre de 1 pfennig précédent
année 1945 (17/12/1945)
 
N° 6 YT-AL/ZF
N° 6 MI-DE/FZ

Armoiries de la province de Palatinat
(Pfalz en allemand) - valeur : 12 pfennigs

- timbre dessiné par Robert Louis et gravé par Jules Piel

Blason : idem timbre de 3 pfennigs précédent
année 1946 (11/01/1946)

N° 7 YT-AL/ZF
N° 7 MI-DE/FZ

Armoiries de la ville de Sarrebruck
(Saarbrücken en allemand) - valeur : 15 pfennigs

- timbre dessiné par Robert Louis et gravé par Jules Piel

Blason (tel qu'il apparait sur le timbre): D'azur au lion couronné d'argent, accompagné de quatre croisettes du même, deux à dextre, deux à senestre; au chef parti, à dextre d'argent à la rose de gueules, à senestre d'argent à une masse et une pioche posées en sautoir brochant sur des tenailles ouvertes et renversées, le tout de sable "
année 1945 (17/12/1945)

N° 8 YT-AL/ZF
N° 8 MI-DE/FZ

Armoiries de la province de Wurtemberg
(Württemberg en allemand) - valeur : 20 pfennigs

- timbre dessiné  par Robert Louis et gravé par Henri Cortot

Blason : idem timbre de 5 pfennigs précédent

année 1946 (11/01/1946)

N° 9 YT-AL/ZF
N° 9 MI-DE/FZ

Armoiries de la ville de Sarrebruck
(Saarbrücken en allemand) - valeur : 24 pfennigs

- timbre dessiné par Robert Louis et gravé par Jules Piel

Blason : idem timbre de 15 pfennigs précédent
année 1945 (17/12/1945)

N° 10 YT-AL/ZF
N° 10 MI-DE/FZ

Armoiries de la province de Bade
(Baden en allemand) - valeur : 30 pfennigs

- timbre dessiné par Robert Louis et gravé par Henri Cortot

 Blason : idem timbre de 8 pfennigs précédent
la série complète de 13 timbres : les 10 armoiries décrites précédemment + 3 portraits d'écrivains et poètes allemands (dans l'ordre :  Goethe, Schiller et Heine), gravés en taille douce par Achille Ouvré.

• années 1945-1946  -   N° 1 à 13 YT-AL/ZF   ⚐   N° 1 à 13 MI-DE-FZ


Quelques remarques sur la pertinence des armoiries choisies par Robert Louis : 

carte postale maximum avec cachet en date du 7-05-1948
signature de l'illustrateur : Bourgeois
• timbres N°1 et 5 : La Rhénanie est d'abord une région historique et culturelle de l'ouest de l'Allemagne, qui doit son nom au Rhin, qui la traverse. Politiquement et administrativement parlant, c'est sous la souveraineté prussienne, à partir de 1822, qu'une province de Rhénanie est formée à partir de la réunion de multiples petits états princiers (Juliers, Clèves, Berg, grand-duché du Bas-Rhin). Les armoiries de la Rhénanie prussienne datent de cette époque. La bande ondée symbolise le fleuve, naturellement, et le champ vert (sinople) les riches plaines qu'il baigne.

Land de Rhénanie du Nord-Westphalie
Nordrhein-Westfalen, fondé en 1946
Province prussienne de Rhénanie
 Rheinprovinz (1822-1945)















carte postale maximum avec cachet en date du 29-04-1948
signature de l'illustrateur : Bourgeois
• timbres N°2 et 6 : Le Palatinat du Rhin était au Moyen-âge un État du Saint-Empire romain qui joua un rôle majeur dans l'histoire de l'Allemagne, l'une des sept principautés du Saint-Empire investies d'une fonction élective au trône impérial.  Les comtes palatins du Rhin avaient donc le statut de princes-électeurs. À partir de 1214 jusqu'en 1918, le palatinat du Rhin, après être passé de famille en famille, demeura dans la maison bavaroise de Wittelsbach. Aux congrès de Vienne de 1814 et de 1815, la rive gauche du Rhin fait partie du royaume de Bavière. À partir de cette date, c'est cette région qui fut désignée sous le nom de Palatinat, Palatinat rhénan ou Bavière rhénane. Elle ne fut séparée de la Bavière qu'après la Seconde Guerre mondiale pour faire partie du nouveau land de Rhénanie-Palatinat, avec les parties de la Prusse rhénane et la Hesse rhénane, situées sur la rive gauche du Rhin. Le Lion palatin (Pfälzer Löwe) est un symbole héraldique très important de l'histoire allemande, il est présent dans une multitude de blasons communaux, territoriaux, institutionnels, etc...

Comté palatin du Rhin
Pfalzgrafschaft bei Rhein (1085-1803)
actuel Land de Rhénanie-Palatinat
Rheinland-Pfalz, fondé en 1946
Palatinat - province bavaroise du Rhin
Rheinkreis Pfalz (Bayern) (1816-1945)



carte postale maximum avec cachet en date du 1-05-1948
signature de l'illustrateur : Bourgeois
• timbres N°3 et 8 : Le pays de Wurtemberg, ancienne seigneurie de l'ex-duché de Souabe, fut érigé en comté de Wurtemberg en 1135. En 1495, il fut élevé au rang de duché par l'empereur Maximilien Ier du Saint Empire, puis royaume de Wurtemberg après la dissolution du Saint-Empire romain germanique en 1806. En 1945, le Wurtemberg cessa d'exister en tant qu'État et fut scindé en deux : la partie sud, sous zone d'occupation française, fut intégrée dans le nouveau Land de Wurtemberg-Hohenzollern, tandis que la partie nord, sous zone d'occupation américaine, forma le district de Wurtemberg-du-Nord, principale composante du nouveau Land de Wurtemberg-Bade. En 1952, il retrouva son unité lors de la création du Land Bade-Wurtemberg, né de la fusion de ces deux derniers Länder avec un troisième : le Land de Bade. À ce moment, le célèbre blason d'or aux trois ramures de cerf de sable fut remplacé par un écu d'or à trois lions passants de sable lampassés de gueules. Les nouvelles armes font référence aux armoiries des anciens ducs de Souabe, en particulier la maison de Hohenstaufen qui avait utilisé ces armes.
Comté >duché >royaume de Wurtemberg
Herrscher von Württemberg (1143-1918)
actuel Land de Bade-Wurtemberg
Baden-Württemberg, fondé en 1952
 État libre populaire >Land de
Wurtemberg-Hohenzollern
Württemberg-Hohenzollern
(1918-1952)



carte postale maximum avec cachet date illisible (année 1948)
signature de l'illustrateur : Bourgeois
• timbres N°4 et 10 : Le pays de Bade, comme le Wurtemberg voisin, a débuté également comme ancienne seigneurie de l'ex-duché de Souabe.  Il est érigé en margraviat (ou marche) au sein du Saint Empire romain germanique, au XIIe siècle et tient son nom (Baden en allemand) de son ancienne capitale Baden (« Les Bains » en français), en référence aux thermes romains à l’origine de la fondation de la ville. Mais on l'appelait la plupart du temps Baden in Baden (c’est-à-dire : « Les Bains en Bade »), afin de la distinguer d’autres villes germanophones portant le même nom, et aujourd'hui son nom officiel est Baden-Baden. À partir de 1806, le pays devient le Grand-Duché de Bade jusqu'en 1918 où il est une composante du Reich allemand. Après le traité de Versailles (1919), l'état devient la République de Bade. En 1945 le pays est divisé en deux Länder : la partie nord est intégrée dans le nouveau Land de Wurtemberg-Bade créé dans la zone d'occupation américaine et le sud formera le Land de Bade administré par la France. Enfin, en 1952, nous en avons déjà parlé : les trois Länder d'après-guerre de Bade, de Wurtemberg-Bade, et de Wurtemberg-Hohenzollern  seront réunis pour former le Land de Bade-Wurtemberg.
Margraviat > Grand-Duché
> république de Bade
Staat von Baden (1112-1945)
Land de Bade (sud), Zone d'occupation française 
Baden (Südbaden) (1945-1952)
Land de Wurtemberg-Bade (Zone d'occupation américaine)
Württemberg-Baden (1945-1952)



carte postale maximum avec cachet en date du 19-11-1947
signature de l'illustrateur : Bourgeois
• timbres N°7 et 9 : La Sarre est une petite région historique et culturelle du sud-ouest de l'Allemagne frontalière de la France. Elle doit son nom à la rivière Sarre (Saar en allemand), affluent de la Moselle, sous-affluent du Rhin, et prend sa source en France, dans les Vosges lorraines. Au Moyen Âge, le territoire est morcelé en petites seigneuries, dont les plus importantes sont celles des princes-électeurs archevêques de Trèves, des comtes (puis princes) de Nassau-Sarrebruck, celles des comtes (puis ducs) de Palatinat-Deux-Ponts et celles des ducs de Lorraine. Ces quatre dépendances historiques expliquent le blason actuel du Land de Sarre, voir ci-dessous à droite.
  Au gré des guerres et des traités de paix, la Sarre fut plusieurs fois rattachée à la France, puis restituée, comme en 1815 où elle devient une dépendance de la province prussienne de Rhénanie, puis du Reich allemand jusqu'en 1918. Après la Première Guerre mondiale, la Sarre est concédée à la France au titre des dommages de guerre, pour ses mines de charbon très convoitées, mais réintègre l'Allemagne en 1935 suite à un vote largement majoritaire. En 1945, elle est rattachée encore une fois à la Zone d’occupation française. Le 15 décembre 1947, l’adoption par référendum d’un nouveau statut aboutit à une situation hybride : la Sarre est détachée politiquement de l’Allemagne puis intégrée économiquement à la France avec un statut d'État sous protectorat français doté d’une souveraineté propre. L'indépendance du territoire est reconnue au sein des instances internationales. Il y a désormais une nationalité sarroise. L’Allemagne ne cesse de faire valoir ses droits sur la région, objet de nombreuses négociations entre les deux pays. En 1956, la région redemande son rattachement à l’Allemagne, confortée par un référendum et le 1er janvier 1957, sous le nom de Saarland, elle devient un Land de la République fédérale d’Allemagne (RFA).
Comté de Sarrebruck > principauté
 de Nassau - Sarrebruck (1080-1797)
actuel Land de Sarre
Saarland, créé en 1957
État indépendant (protectorat)
 de Sarre -  Saarland (1947-1956)

Territoire du bassin de la Sarre
 Saargebiet (1920-1935)
  Du point de vue héraldique, la Sarre en tant que région, et exception faite pour le Territoire du bassin de la Sarre (ci-contre à gauche) sous mandat de la Société des Nations, de 1920 à 1935, n'avait pas réellement d'armoiries historiques spécifiques, jusqu'en 1948, après qu'elle soit devenue un État satellite de la France.
  Notre héraldiste français Robert Louis, auteur du dessin du timbre en 1945, a donc dû trouver une parade politiquement acceptable, et s'est naturellement raccroché aux armoiries de la capitale régionale du pays : Sarrebruck. Néanmoins, et sans doute pour des raisons de coûts d'impression du papier timbre, certaines couleurs des détails des figures (rose, lion) ont été omises, comme on peut le vérifier sur l'image ci-dessous. La bordure "prussienne" noire et blanche, a par contre été rajoutée (remise en vigueur) que bien plus tard par la municipalité :
Ville de Sarrebruck
Saarbrücken  (adopté en 1909)
Le timbre de Robert Louis
dessiné en 1945















Der Postbote ging viermal vorbei !  ( Le Facteur est passé quatre fois ! )

📬 Voici pour terminer une (petite) sélection de courriers autenthiques envoyés durant la période d'occupation française en Allemagne, et affranchis avec les emblématiques timbres-armoiries dessinés par Robert Louis, un vrai top pour les collectionneurs et les amateurs d'héraldique, bien sûr :

Lettre envoyée en recommandé de Bad Ems vers Adenau, deux villes appartenant au Land de Rhénanie-Palatinat.
Le cachet indique la date du 6-08-1947 et l'affranchissement mixte de 84 pfennigs, se compose deux timbres armoiries de
 1946 désormais familiers et d'un timbre de 75 pf. nouvellement émis en juin 1947, à l'effigie de Gutemberg, spécifiquement
 pour le land de Rhénanie-Palatinat, mais toujours sous tutelle de l'occupant français.
Lettre commerciale (Geschäftspapiere en allemand) envoyée en 1947 de Fribourg en Brisgau vers Biengen, deux villes
située dans le Land de Bade à l'époque. Lettre affranchie avec 4 timbres armoiries d'une valeur de 16 pfennigs.
Lettre envoyée en recommandé de Constance, dans l'actuel Land de Bade-Wurtemberg vers Hagen, dans l'actuel Land de
 Rhénanie-du-Nord-Westphalie - l'affranchissement est composé de sept timbres de la série avec armoiries mise
 à disposition de l'administration postale pour la Zone d'occupation française en 1946 , il s'agit certainement d'un
 affranchissement "philatélique" réalisé pour le bonheur d'un collectionneur.  Le cachet est daté du 26-09-1946.
Lettre envoyée en valeur déclarée (19.000 Reichsmarks) de Wangen im Allgäu à Wangen im Allgäu, dans l'actuel Land de
 Bade-Wurtemberg - l'affranchissement est composé cette fois de la totalité des 13 timbres émis par la Poste française en
 1945/1946, visiblement encore un affranchissement "philatélique" au bénéfice d'un ou une collectionneur(se) local(e).
Le cachet porte la date du 28-06-1947.

📍  Et enfin pour clore totalement le sujet des timbres-postes avec armoiries émis pour le compte de la Zone d'occupation française, je reviens sur la remarque du début de sujet. En effet, à partir de 1947, chaque Land du découpage administratif établi après guerre : Bade (Baden), Rhénanie-Palatinat (Rheinland-Pfalz) et Wurtemberg-Hohenzollern (Württemberg) et aussi la Sarre (Saarland) mais en tant qu'état indépendant, émettront désormais des timbres avec une identification propre.
 Les thèmes de ces timbres seront pour la plupart consacrés au patrimoine monumental ou naturel de chaque région, mais aussi beaucoup d'hommes célèbres et quelques évènements particuliers. Nous verrons ainsi l'apparition de quelques nouvelles armoiries dans une émission caritative commune en faveur de la Croix-Rouge allemande en février 1949. Quatre timbres et un bloc-feuillet seront tirés avec un procédé d'impression différent, presque totalement monochromes (avec seulement la croix rouge), peu attrayants. Ils sont signés par un illustrateur du nom d'Eugen Bargatzky.
 Les références de ces timbres dans le catalogue allemand Michel sont, pour le Land de Bade :
-  Bloc-feuillet N°2 et les timbres séparés: Nos 42A.43A.44A.45A.
...et pour les Länder de Rhénanie-Palatinat et Wurtemberg
 - Bloc-feuillet N°1 et les timbres séparés: Nos 40A.41A.42A.43A .




💶 Crédits images :
- passer votre souris sur les images pour lire les url des sites sur lesquels elles ont été empruntées,
pour la majorité :
- de.wikipedia.org/wiki/
-  www. delcampe.net



À bientôt pour un nouveau pays  ... 



                 Herald Dick 
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