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mardi 25 février 2020

Top 10 des plus grandes villes de Biélorussie avec leurs blasons

Voici un nouveau volet à cette série consacrée à la découverte de l’héraldique civique, à travers divers pays du Monde. Le principe du "Top xx" très répandu dans les médias et sur Internet, pour recenser ce qui est le plus remarquable dans un domaine particulier est ici adapté à cette thématique. Il nous permettra de découvrir ou réviser la géographie d'un pays choisi de manière aléatoire et dans le même temps de s'intéresser à sa diversité en matière de blasons et emblèmes municipaux.

  Nous restons en Europe, pour la visite du pays le plus fermé du continent actuellement, mais qui s'ouvre un tout petit peu vers l'ouest, dans l'espoir de résister aux velléités de fusion non dissimulées par son géant de voisin et ami russe : c'est la Biélorussie ou Belarus.




  Administrativement, la Biélorussie est divisée en 6 voblasts (régions équivalentes aux oblasts en Russie), elles-mêmes (voblast est un mot féminin)  divisées en 118 raions, 102 villes et 108 localités urbaines. La capitale, Minsk est par ailleurs une entité à statut spécial.
 
Dans ce sujet, les noms des villes sont retranscrits de l’alphabet cyrillique vers l'alphabet latin (translittération). Ils sont affichés sous trois formes: en 1 (tout en majuscules), le nom francisé issu de la romanisation officielle de la langue biélorusse, en 2, si il est différent, le nom romanisé officiel défini dans le système recommandé par les Nations-Unies pour tous les pays utilisant l'alphabet latin, et enfin, en dernier: le nom d'origine dans la langue et l'alphabet biélorusses (qui sont différents du russe). 

 Voici donc les 10 plus grandes villes, en terme de population (chiffres : 2018 ou 2019):



1 - MINSK  / Мінск

capitale de la Biélorussie, ville à statut spécial et chef-lieu de la voblast de Minsk (Minskaïa voblast) - 1 992 685 habitants.

ancienneté des armoiries (sceau) : 1591
abrogées en 1918 (Révolution russe)
restauration des armoiries actuelles : 1995


2 - HOMIEL  / Homieĺ  / Гомель

- ancien nom : Gomel (Empire russe et Union soviétique jusqu'en 1991)
capitale de la voblast de Homiel  (Homielskaïa voblast) -  535 690 habitants.


ancienneté des armoiries avec cette figure : 1781
 (provenant de l'ancienne ville de Bielitsa rattachée à Gomel en 1854)
 restauration des armoiries actuelles : 1997




3 - MAHILIOW  / Mahilioŭ / Магілёў

- ancien nom : Moguilev (Empire russe et Union soviétique jusqu'en 1991)
capitale de la voblast de Mahiliow (Mahiliowskaïa voblast) -  535 690 habitants.


ancienneté des armoiries avec cette figure : 1661 
abrogées en 1918. Restauration des armoiries actuelles : 2005



4 - VITSIEBSK  / Viciebsk  / Ві́цебск

- ancien nom : Vitebsk (Empire russe et Union soviétique jusqu'en 1991)
capitale de la voblast de Vitsiebsk (Vitsiebskaïa voblast) -  378 460 habitants.


ancienneté des armoiries avec cette figure : 1597,
abrogées en 1918. Restauration des armoiries actuelles : 2004

 Cette ville et son blason ont déjà été commentés dans un article précédent : ICI



5 - HRODNA  /  Гро́дна

- ancien nom : Grodno  (Lituanie et Pologne avant 1795, puis Empire russe jusqu'en 1917, Pologne jusqu'en 1939, et enfin Union soviétique jusqu'en 1991)
capitale de la voblast de Hrodna (Hrodzenskaïa voblast) -  373 550 habitants.

ancienneté des armoiries avec cette figure : 1540,
abrogées en 1939. Restauration des armoiries actuelles : 1990



6 - BREST  /  Брэст

- anciens noms : Brest-Litovsk ou Brześć Litewski (Lituanie et Pologne avant 1795, puis sous l'Empire russe, jusqu'en 1917), Brest-sur-le-Boug ou Brześć nad Bugiem (Pologne, 1921/1939)
capitale de la voblast de Brest (Brestskaïa voblast) -  350 620 habitants.


ancienneté des armoiries avec cette figure : XVIe siècle
Restauration des armoiries actuelles : 1991



7 - BABROUÏSK  /  Babrujsk /  Бабру́йск

- ancien nom : Bobrouïsk (Empire russe et Union soviétique jusqu'en 1991)
ville de la voblast de Mahiliow (Mahiliowskaïa voblast) -  217 550 habitants.


ancienneté des armoiries avec cette figure : 1796
Restauration des armoiries actuelles : 2005



8 - BARANAVITCHY  / Baranavičy / Бара́навічы

- anciens noms : Baranowicze (Pologne), Baranovitchi (Empire russe et Union soviétique jusqu'en 1991)
ville de la voblast de Brest (Brestskaïa voblast)  -  179 000 habitants.


ancienneté des armoiries : 1981 (période soviétique)
Approbation des armoiries actuelles : 2012



9 - BARYSSAW  / Barysaŭ / Бары́саў

- ancien nom : Borissov (Empire russe et Union soviétique jusqu'en 1991)
ville de la voblast de Minsk (Minskaïa voblast)  -  143 050 habitants.


ancienneté des armoiries avec cette figure : 1792
Restauration des armoiries actuelles : 1999



10 - PINSK  /  Пінск

- ancien nom : Pińsk  (Pologne avant 1795 et de 1921 à 1939)
ville de la voblast de Brest (Brestskaïa voblast)  -  137 960 habitants.


ancienneté des armoiries avec cette figure : 1581
Restauration des armoiries actuelles : 1994




emblème "soviétique" de la ville de
 Baranavitchy, créé et adopté en 1981.
 La fondation de la ville est liée à la mise en
service de la voie ferrée Moscou–Brest,
en novembre 1871, quand est ouverte
 la nouvelle gare de Baranavitchy.
•  Avec l'indépendance, acquise en 1991, suite à l'effondrement de l'Union soviétique, le nouvel état biélorusse devait renouveler ses propres emblèmes nationaux. En parallèle il a progressivement autorisé les provinces, les districts (voblasts, raïons) et les villes à restaurer leurs propres emblèmes héraldiques historiques ou bien à en créer de nouveaux pour les entités qui n'en possédaient pas encore. Certaines armoiries de villes avaient été abolies en 1917, avec la Révolution russe, d'autres plus tardivement, pour la zone qui appartenait à la Pologne entre les deux guerres mondiales et qui a été rattachée à l'U.R.S.S en 1945. Les quelques emblèmes territoriaux non héraldiques créés pendant la période soviétique à partir de la fin des années '1960 n'ont pas survécu, à de rares exceptions et avec un remodelage conforme aux règles de l'héraldique, comme celui de la ville n°8 (voir plus haut et ci-contre).
•  En 1994, une loi du Conseil des ministres de la République du Bélarus approuve la constitution du Registre héraldique de la République du Bélarus (Гербовый матрикул Республики Беларусь). De 1994 à 2002, le registre héraldique officiel de l'État a été reconstitué avec des images des emblèmes enregistrés des villes, ainsi que des unités administratives et territoriales de la République du Bélarus, avec tous les documents sur leur adoption. Pendant l'existence du registre, toutes les armoiries des villes et des territoires étaient seulement soumises à un enregistrement obligatoire. Les armoiries pouvaient alors être utilisées officiellement après confirmation.
reproduction de l'ancien sceau de la ville de Minsk
en 1591, on y reconnait déjà le thème de l'Assomption
 de la Vierge Marie, entourée de chérubins
•  Puis en 2002, un décret du Président de la République du Bélarus a ordonné une procédure différente pour l'approbation des symboles héraldiques officiels. Le Registre héraldique a perdu sa pertinence, auquel a succédé la formation du Conseil héraldique du président de la République du Bélarus, avec lequel tous les nouveaux symboles héraldiques doivent désormais subir un examen héraldique obligatoire. Après l'examen, leur adoption est officialisée par un décret signé du président de la République. source texte : archives.gov.by/index.php?id=25

○ Aujourd'hui, l'ensemble des 113 villes du pays ou communes avec le statut de villes, selon la dénomination officielle, plus quelques autres qui ont perdu ce statut, sont toutes pourvues d'armoiries (voir cette page récapitulative (en biélorusse) → ICI).

anciennes armoiries russes de Novaïa Belitsa en 1843
qui fusionne en 1854 avec Gomel ( actl. Homiel )
cette dernière remplacera ses anciennes armes
 (une croix pattée) par cette figure au lynx couché.


 ○ Celles de notre Top 10, exceptée la ville n°8, qui est de fondation récente (fin du XIXe siècle), ont un historique d'armoirie remontant à plusieurs siècles d'existence. Elles ont donc connu la souveraineté successive d'une mosaïque d'anciennes principautés russes au Moyen-âge, puis celle du Grand-Duché de Lituanie, qui sera réuni à la Pologne jusqu'en 1795, puis c'est l'Empire russe jusqu'en 1917, et après une courte indépendance, pour certaines à l’ouest : à nouveau la Pologne jusqu'en 1939, et d'autres : l'Union soviétique de 1920 jusqu'en 1990. Ceci explique la richesse et la diversité exceptionnelles de l'armorial civique biélorusse qui mêle références historiques, religieuses, militaires, naturelles, géographiques, architecturales, etc..  Il propose une variété de formes d'écu diversifiée mais harmonieuse: polonais, français ancien et moderne, espagnols, très peu de partitions, presque jamais d'ornements extérieurs (sauf ceux de la ville n°4 !).
  Parmi les thèmes religieux exprimés dans les blasons de ce Top 10, vous aurez sûrement reconnu l'Assomption ou Ascension de la Vierge Marie pour la ville n°1, une rare image héraldique de Jésus Christ en buste de profil pour les armoiries du n°4, le cerf crucifère (« qui porte une croix »), attribut de Saint Hubert pour le n°5 ou encore une effigie de Saint-Pierre en suspension sur un nuage au-dessus du château du n° 9.

Voici une synthèse chronologique montrant l'évolution des armoiries de la ville de Brest, anciennement nommée Brest-Litovsk,
 en remontant à la première moitié du XVIe siècle et jusqu'à nos jours ou l'on fête ses 1000 ans d'existence.
Les différentes couleurs du fond correspondent à chaque grande période de souveraineté de la ville dans son histoire.
Nous avons trois sortes de figures symboliques: un édifice à la confluence de deux rivières, un château fort avec ou sans
 aigle (polonaise) dans l'ouverture de la porte et enfin un arc bandé avec une flèche.
📌 Le blason le plus énigmatique en apparence est sans aucun doute celui de la ville n° 7.
   En voici l'explication toute simple :  "Dans un champ d'argent, un mât de bateau avec six cordages attachés au sommet et deux troncs d'arbre coupés, posés en sautoir et brochant sur le mât, le tout au naturel et mouvant de la pointe de l'écu". Cette figure symbolise l'abattage des arbres qui était pratiqué jadis dans les forêts entourant cette ville située au bord de la rivière Bérézina, affluent du Dniepr, pour les besoins de la construction navale. Ces troncs étaient par la suite acheminés par flottage sur les cours d'eau, vers les chantiers navals travaillant pour les flottes russes de la Mer Noire ou de la Mer Baltique.



📖 source infos, textes et images blasons :
- be.wikipedia.org/wiki/Катэгорыя:Гербы_гарадоў_Беларусі
- archives.gov.by/index.php?id=866379
- www.heraldicum.ru/belarus/index.htm
- armory.archonline.by/
- city-brest.gov.by/




Si vous désirez en savoir plus sur le pays : la Biélorussie et ses emblèmes, c'est → ICI

A bientôt, pour un nouveau pays ... → ICI


Et pour revoir le pays précédent ...  → ICI




          Herald Dick


vendredi 14 février 2020

l'Armorial de La Planche - 1669 - Gouvernement de Champagne - Bailliage de Sens

S   uite de la visite d'un des plus anciens manuscrits répertoriant des armoiries de villes et de villages de France, dessinées à la plume et peintes à l'aquarelle, antérieur de trois décennies à l'Armorial Général de France de Charles d'Hozier ! Voir la description initiale : →

 Nous poursuivons avec la découverte du "livre" (c'est l'appellation donnée à une section d'un manuscrit, qui est lui-même divisé en chapitres) consacré au Gouvernement de Champagne. Après les premiers chapitres consacrés au Bailliages de Troyes, de Reims et de Châlons, nous nous déplaçons plus au sud, avec le bailliage de Sens, considéré comme le plus ancien de France. Sens fut réuni à la couronne en 1015, le roi Philippe Auguste y fixa en 1184 le siège d'un bailliage royal. Sens était par ailleurs le siège d'un puissant archevêché depuis le haut Moyen-Âge, dont Paris dépendait  jusqu'en 1622. Il a aussi été le plus vaste des bailliages, comprenant au plus fort de son existence, toute la haute vallée de la Seine, de Melun jusqu'à Langres. Puis, au gré des réformes, son territoire a beaucoup diminué au cours des siècles et en cette fin du XVIIe siècle, il est réduit à quatre subdivisions isolées autour des villes de Sens et de Courtenay (en pays Gâtinais), de Tonnerre, de Mussy-sur-Seine (anciennement nommée Mussy-l'Évêque) et de Vézelay. Ces anciennes circonscriptions forment aujourd'hui, une bonne partie du département de l'Yonne (créé en 1790), en y joignant les anciens pays/bailliages d'Auxerre et de l'Auxois, qui dépendaient eux, du Gouvernement de Bourgogne, la Puisaye, qui dépendait du Gouvernement d'Orléans, et aussi, nous l'avons vu récemment: le sud du bailliage de Troyes, en Champagne, avec les villes de Joigny et de Saint-Florentin, précédemment parcouru. Voici donc le quatrième chapitre, à la structure quelque peu dispersée.

      Revenir à l'épisode précédent →

Voici l'extrait d'une carte datant de la fin du XVIIIe s. , donc postérieure d'un siècle, mais sur laquelle j'ai reconstitué les limites administratives de notre région :
 Vous pouvez cliquer sur toutes les images pour les agrandir









  Les fragments de manuscrits proviennent cette fois du Volume I. Pour enrichir l'étude, j'ai mis en bonus l'extrait équivalent dans l'Armorial Général de France* (1696-1711), établi par Charles-René d'Hozier, et comme auparavant, j'ai placé le blason actuel en-dessous, pour comparer les différences ou au contraire la constance des figures dans le temps.

(*)  Armorial Général de France  -  volume XXV  -  Généralité de Paris - volume III  (BNP Paris)


Sens (Yonne)

  Les armoiries de Sens, toujours utilisées dans la communication de la municipalité et c'est exceptionnel pour une ville de cette importance, sont très anciennes et inchangées depuis sans doute le Moyen-Âge, quand la ville a été rattachée au domaine royal, comme le montre ce champ d'azur aux six fleurs de lis d'or.
 Bizarrement, dans l'Armorial Général de France (registre de Paris, tome III), Charles d'Hozier a oublié ce blason séculaire, ainsi que la ville elle-même. Mais parmi d'autres entités du moment, le corps du bailliage et celui de l'élection ont été blasonnés, avec les armes royales, logiques pour une administration du royaume (dans la France de l'Ancien Régime, l'élection était une juridiction de l'impôt; plusieurs élections formaient une généralité). 



Villeneuve -sur- Yonne (Yonne)

  La ville s'est appelée Villeneuve-le-Roy jusqu'à la Révolution (mais il ne faut pas confondre ce toponyme avec celui de la commune actuelle de Villeneuve-le-Roi dans le département du Val-de-Marne, qui n'a absolument rien à voir). Villeneuve-le-Roy / sur-Yonne est née de la volonté du roi Louis VII le Jeune (1137-1180) qui désirait, en 1163, protéger les limites du royaume de France face au Comté de Champagne. En 1792, elle est renommée Villeneuve-sur-Yonne, nom qu'elle a conservé jusqu'à aujourd'hui.
  La ville médiévale était ceinte de remparts avec quatre portes fortifiées, deux subsistent encore aujourd'hui. Les différents blasons de la ville n'en montrent que trois, symbolisées sous différentes formes :  châteaux ou tours.



Courtenay (Loiret)

  Ces armes sont celles de la maison de Courtenay, dont plusieurs membres ont été sacrés empereurs latins d’Orient. Le manuscrit montre les armes de la "branche capétienne" des Courtenay, apparue en 1150 avec le mariage d'une héritière avec un fils cadet du roi Louis VI le Gros: Pierre de France.
  Le blason de la ville actuel reprend aujourd’hui ces armes nobiliaires, celles de la 1ère maison, couronnées de remparts et ornées de rameaux de chêne et d’olivier, symboles civils de la cité, de puissance, d’invincibilité et d’immortalité.   source texte : www.courtenay45.fr



Mussy -sur- Seine (Aube)

  Dès le XIIe siècle, les évêques de Langres possédaient une résidence d'été à Mussy et en acquirent peu à peu la seigneurie (l'auteur du manuscrit le précise dans son texte descriptif). Rien d'étonnant donc, à ce que la petite ville porte un blason découlant de leurs armes, tout comme la ville de Langres, que nous verrons dans un prochain chapitre. Toutefois le nombre de fleurs de lis est limité à quatre, à la place du semé du blason des évêques. C'est sous cette forme, semble-t-il, qu'ils étaient représentés sculptés sur les murs des remparts, avant la Révolution. 
source info : relais-livre.mussy.pagesperso-orange.fr/Patrimoine/Blason.htm



Tonnerre (Yonne)

 Comme pour Courtenay plus haut, la ville de Tonnerre a adopté depuis longue date, le blason de ses anciens seigneurs : les comtes de Tonnerre, mais plus particulièrement la célèbre maison de Chalon (blason : "de gueules à la bande d'or") qui hérita du comté au début du XIVe siècle.



Vézelay (Yonne)

   La commune est universellement connue pour la basilique Sainte-Marie-Madeleine, chef-d'oeuvre de l'art roman bâtie sur un site élevé extraordinaire, appelé " la colline éternelle ", le tout classé au patrimoine mondial de l'humanité par l'UNESCO.  Cette église faisait partie d'un grand établissement abbatial, établi dans ces lieux depuis l'an 859 et placé sous la protection de la Vierge Sainte Marie. Au XIe siècle, l'abbaye reçoit les reliques de Marie-Madeleine. Des miracles se produisent : les pèlerins affluent et font de Vézelay un point de passage important sur le chemin de Saint-Jacques-de-Compostelle. En 1050, l'abbaye, passe ainsi sous le patronage de Marie-Madeleine et quelques années plus tard le pape reconnaît solennellement les reliques. Bernard de Clairvaux (saint Bernard) y vient pour prêcher la 2e croisade en 1146, puis Philippe Auguste et Richard Cœur de Lion, y passent avant leur départ pour la 3e croisade en 1190, et encore Louis IX en 1248.
  En 1279, la “reconnaissance” des reliques de Marie-Madeleine à Saint-Maximin en Provence signe les débuts d’une rapide et profonde décadence des pèlerinages et de l’abbaye de Vézelay. En 1537, le pape Paul III sécularise l’abbaye: les moines sont remplacés par quinze chanoines séculiers, placés sous l’autorité d’un abbé nommé par le roi. En 1569 , durant les guerres de religion, elle est mise à sac par les Huguenots. En 1760, à l’abandon, les bâtiments abbatiaux sont partiellement vendus et démolis. Et en 1790, le collège de chanoines est supprimé, et l’église, abbatiale puis collégiale, devient paroissiale. Les vestiges restant de l’abbaye sont vendus et rasés. Elle subira par la suite de nombreuses dégradations avant d'être sauvée au XIXe siècle par Eugène Viollet-le-Duc , à l’instigation de l’écrivain Prosper Mérimée, inspecteur des Monuments historiques.
source textes : www.basiliquedevezelay.org
 Les blasons, dessinés de manière différente sur les deux manuscrits concernent donc les établissements religieux avec la symbolique inhérente à Sainte Marie-Madeleine : le vase d'onguent, du fait qu'elle fut l'une des femmes qui apportèrent des parfums au tombeau de Jésus et les larmes qu'elle pleura sur le corps du Christ. Le blason moderne, datant de la fin du XIXe siècle, comporte dans le chef, outre les larmes de Marie-Madeleine, la châsse romane qui contenait les supposées reliques de la sainte.



[_)-(_]



  D'autres lieux ou villes sont juste décrits par le texte, sans blason ni mention s'y rapportant : Sainte-Colombe (abbaye, commune de Saint-Denis-lès-Sens ), Pont-sur-Yonne, Villeneuve-la-Guyard, Vauluisant (abbaye, commune de Courgenay), Molesmes, Ancy-le-Franc, Cruzy (-le-Châtel), Ligny-le-Châtel.


 # cependant, quelques années plus tard, certains autres établissements religieux (en gras, ci-dessus) ont été enregistrés et blasonnés dans l'Armorial Général de France.






# et pour aller plus loin avec l'Armorial Général de France, on peut encore rajouter, à partir d'un autre établissement catholique, cette dernière ville qui dépendait de ce bailliage, et devenue aujourd'hui une commune, qui n'a pas été mentionnée dans le manuscrit de La Planche :
Chablis.

Chablis (Yonne)


A bientôt pour une nouvelle série ... → ICI


Crédits :
les blasons "modernes" sont empruntés  à : armorialdefrance.fr/

les extraits des manuscrits proviennent de :
- Bibliothèque et Archives du Musée du Château de Chantilly :
   . www.bibliotheque-conde.fr/ressources-en-ligne/

 - Bibliothèque nationale de France à Paris : 
   . gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k111473g/

💶 Appel au mécénat ou aux généreux donateurs :
 Au cours d'échanges d'informations avec les responsables de la Bibliothèque du Musée Condé, au sujet du manuscrit, il m'a été rapporté que l'ouvrage de Pierre de La Planche n'est actuellement plus exposé ni mis à disposition des visiteurs. En effet, les deux volumes du manuscrit sont en mauvais état : "la couverture", ce que l'on nomme dans le métier: les plats de reliure, sont soit partiellement,soit totalement détachés du manuscrit, ce qui nuit à sa conservation. La reliure étant en effet là pour maintenir et protéger le manuscrit.
  Si des personnes ou des entreprises sont intéressées, en mode mécénat, pour participer à la prise en charge de la restauration de ces précieux ouvrages, qu'elles prennent contact pour les modalités, avec les bibliothécaires à cette adresse mail  : bibliotheque@domainedechantilly.com
ou sinon m'écrire à : heraldexpo@orange.fr et je transmettrai à ma correspondante privilégiée.


             Herald Dick  
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mercredi 5 février 2020

Les blasons des provinces de Belgique et du Luxembourg - la série 1311 des cartes postales des éditions Barré et Dayez

  V  oici maintenant un peu plus d'un an, que j'ai interrompu, mais provisoirement, cette série sur ces belles cartes postales d' "après-guerre" qui sont bien connues à la fois des passionnés d'héraldique et des cartophiles. C'était la dernière fois un petit voyage dans le temps avec les territoires français d'Afrique du Nord.  Je vous invite également à relire le préambule d'un précédent sujet → ICI qui vous donnera quelques informations sur la maison d'édition Barré et Dayez et sur l'historique de ces productions qui ont une certaine réputation chez les collectionneurs, dont je fais partie.

 📖 Je vous propose maintenant de découvrir une nouvelle et courte série répertoriée par le numéro  1311, au nombre limité de dix cartes, identifiées au verso par les lettres de A à I et Z pour la dernière.
    Succédant aux provinces historiques de la France métropolitaine avec les longues séries 1294 et 1295, puis donc les "territoires d'outre-mer" avec la série 1296, nous allons découvrir les provinces de nos voisins de la Belgique et du Luxembourg. Au passage, ce seront les seuls pays étrangers, outre les petites principautés d'Andorre et de Monaco, qui seront parcourus par cette entreprise.


❾🏴 De 1830, année de la déclaration d'indépendance (des Pays-Bas), jusqu'à 1995, le nombre de provinces de Belgique était de neuf. Les frontières de ces neuf provinces datent de la période néerlandaise entre 1815 et 1830.
   La Constitution belge fut amendée en 1993 pour adopter un système fédéral afin d'éviter la rupture entre néerlandophones et francophones. La Belgique comprend désormais trois régions : la Région flamande, la Région wallonne, et la région de Bruxelles-Capitale et trois communautés : la Communauté française, la Communauté flamande et la Communauté germanophone. Les provinces dépendent des Régions et non plus du pouvoir fédéral, ce qui a nécessité la scission de la province de Brabant, en dehors de Bruxelles, en deux nouvelles provinces : Brabant flamand et Brabant wallon. Depuis cette réforme, la capitale Bruxelles n'est plus soumise à la division en provinces.
 Nos cartes armoriées datent des années 1950, par conséquent nous sommes dans la configuration de l'époque, quand le royaume de Belgique était encore divisé en 9 provinces historiques.



1311 A - Province de Liège avec couronne de principauté de l'Empire

1311 A (Liège), verso indiquant une date d'édition en 1950

1311 B - Province de Luxembourg avec couronne de principauté de l'Empire

1311 C - Province de Brabant avec couronne de principauté de l'Empire

1311 D - Province de Limbourg avec couronne de principauté de l'Empire

1311 E - Province d' Anvers avec couronne de marquis

1311 F - Province de Namur avec couronne de comte

1311 G - Province de Hainaut avec couronne de comte

1311 H - Province de Flandre occidentale avec couronne de duc

1311 I - Province de Flandre orientale avec couronne de duc

1311 I (Flandre orientale), verso indiquant une date d'édition en 1950


 Et pour terminer, nous quittons la continuité de l'ordre alphabétique pour la toute dernière lettre Z et l'unique carte représentant le Grand-Duché de Luxembourg, 

1311 Z - Grand-Duché de Luxembourg avec couronne de principauté de l'Empire

1311 Z (Grand-Duché de Luxembourg), verso indiquant une date d'édition en 1950



Carte des provinces de Belgique et du Grand-Duché du Luxembourg conforme à l'époque de l'édition des cartes Barré & Dayez


🛑 Nous voici arrivés à la fin de cette petite série consacrée à l'héraldique territoriale de la Belgique et du Luxembourg. On peut regretter qu'aucune ville de ces deux états n'ait été proposée en complément, à l'image des principales villes de France, nombreuses, qui ont été éditées à la même époque.
  
  À bientôt pour une nouvelle série d'armoiries des éditions Barré & Dayez.


             Herald Dick