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jeudi 24 octobre 2019

l'Armorial de La Planche - 1669 - Gouvernement de Lyonnais - Sénéchaussée du Haut Auvergne

 S   uite de la visite d'un des plus anciens manuscrits répertoriant des armoiries de villes et de villages de France, dessinées à la plume et peintes à l'aquarelle, antérieur de trois décennies à l'Armorial Général de France de Charles d'Hozier ! Voir la description initiale : →

  Nous poursuivons avec la découverte du "livre" (c'est l'appellation donnée à une section d'un manuscrit, qui est lui-même divisé en chapitres) consacré au Gouvernement de Lyonnais.  Après les  chapitres dédiés successivement aux Sénéchaussées du Lyonnais, du Forez, de Beaujolais et Dombes, du Bourbonnais, de la Marche, nous atteignons maintenant une très grande province historique de France : l'Auvergne . Il apparaît donc que plus de trois siècles avant la grande réforme des Régions adoptée en 2015, qui fit couler beaucoup d'encre, l'Auvergne et le Lyonnais étaient déjà réunis dans la même entité administrative ! Le territoire de cet ancien Comté et ancienne province, abrogée sous la Révolution, était alors divisé en deux sénéchaussées : Bas Auvergne et Haut Auvergne, faisant l'objet de deux chapitres distincts dans le manuscrit. Nous avons traité de la sénéchaussée du Bas Auvergne sur deux volets précédemment. Nous arrivons maintenant au septième et ultime consacré à la sénéchaussée du Haut Auvergne. Son territoire couvre la presque totalité du département actuel du Cantal exceptées quelques communes du nord-est autour d'Allanche, rattachées à la sénéchaussée du Bas Auvergne

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 On constate que Robert Louis a utilisé vers 1949, ce blason ci-dessus au griffon coupé de gueules et de sinople pour la création des armes du département du Puy-de-Dôme (qui n'ont jamais été officialisées).
  L'origine de ce griffon semble très obscure;  ce seraient les armes des anciens comtes d'Auvergne, comme l'a rapporté Maistre Louvan Geliot, advocat au parlement de Bourgogne dans son ouvrage imprimé en 1635 à Paris : Indice armorial , ou Sommaire explication des mots usitez au blason des armoiries.... , pages 208 et 210,  voir en ligne cet exemplaire conservé à la BNF → ICI.


 Voici l'extrait d'une carte datant de la fin du XVIIIe s. , donc postérieure d'un siècle, mais sur laquelle j'ai reconstitué les limites administratives de notre région :
 Vous pouvez cliquer sur toutes les images pour les agrandir










   Les fragments de manuscrits proviennent toujours du Volume II. Pour enrichir l'étude, j'ai mis en bonus l'extrait équivalent dans l'Armorial Général de France* (1696-1711), établi par Charles-René d'Hozier, et comme auparavant, j'ai placé le blason actuel en-dessous, pour comparer les différences ou au contraire la constance des figures dans le temps.
                 
                (*)  Armorial Général de France  -  volume II  -  Généralité d'Auvergne   (BNF Paris)  
                    
Saint - Flour (Cantal)

  Ce blason pourrait être une combinaison/brisure des anciennes armes de l'abbaye d'Aurillac et de la maison de France. C'est aussi un blason très proche de celui de Jean, duc de Berry, comte d'Auvergne, qui racheta en 1392 la vicomté de Carlat.  source texte : https://fr.wikipedia.org/wiki/Saint-Flour_(Cantal)#Héraldique
  On remarquera que Pierre de La Planche a utilisé un parti d'azur et de gueules (?) au lieu d'or, le semé de lis est entièrement d'or et il n'a pas dessiné de bordure de gueules. On est en droit de dire qu'il s'est trompé, car un manuscrit plus ancien de quelques décennies nous rétablit l'image du blason déjà connu à cette époque, voir → ICI  (folio 110v).


Aurillac (Cantal)

  Les anciens seigneurs d'Aurillac adoptèrent comme armes trois coquilles aussi appelées jadis "oreilles" de Saint Jacques, jouant ainsi avec des armes parlantes : oreilles / Aurillac.
Les fleurs de lis sont une concession postérieure du roi Charles VII.


Salers (Cantal)


  Il semblerait que la tour avec son avant-mur accolé, proposé par l'auteur du manuscrit,  proviendrait des armes supposées de la très ancienne seigneurie de Salers , voir sur cette fiche de la Société Historique locale → ICI.  L'évolution du blason montre qu'il y a eu beaucoup de changements, la tour étant le seul point commun.



Mauriac (Cantal)

  Très souvent, on l'a déjà vu, l'auteur du manuscrit a préparé comme ici,  un emplacement pour y dessiner les armoiries des villes pour lesquelles il a rédigé un descriptif. Mais les écus sont restés désespérément vides. Nous en ignorons la raison : manque d'information fiable, manque de temps, on ne le saura jamais.
  La ville a adopté au XIXe siècle le blason parlant avec le maure en pied de sable sur champ d'or, créé par Charles d'Hozier dans l’Armorial Général de France, établi à partir de 1'édit royal de 1696. Selon Louis de Ribier, historien du Cantal, le véritable blason de la ville de Mauriac serait une tête de maure de sable sur champ d'or. Hypothèse non avérée, voir commentaires → ICI.
  On remarquera plus bas dans cette page, que le bourg de Maurs, situé dans le même département du Cantal, plus au sud, a reçu les mêmes armes parlantes et le même dessin d'armoiries, également attribuées par Charles d'Hozier, manquant ainsi cruellement de créativité !




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D'autres lieux ou villes sont juste décrits par le texte :

- avec un contour de blason vide, et sans description, comme pour Mauriac : Murat, Carlat, Chaudes-Aigues, Massiac, Montsalvy.

- sans blason ni mention s'y rapportant :  Pleaux, Pierrefort, Vic (-sur-Cère), Maurs, (La)Roquebrou, Marcolès.

 # cependant, quelques années plus tard, certaines villes (en gras, ci-dessus) ont été enregistrées et blasonnées dans l'Armorial Général de France.  Ces blasons sont encore d'actualité, pour certains, à quelques détails près :

Murat (Cantal)

Chaudes -  Aigues (Cantal)

Vic -sur- Cère (Cantal)

Maurs (Cantal) - deux variantes répertoriées



# et pour aller plus loin avec l'Armorial Général de France, on peut encore rajouter ces quatre établissements religieux ainsi qu'une paroisse qui dépendaient de cette sénéchaussée, et qui n'ont pas été mentionnés dans le manuscrit de La Planche. Leurs armoiries ont été transférées plus tard, en totalité ou brisées, aux communes sur le territoire desquelles ils étaient situés, à savoir aujourd'hui les communes de:
Condat-en-Feniers, Glénat, Saint-Constant, Saint-Illide, Saint-Saury.

et leurs blasons respectifs qui sont toujours d'actualité, à quelques détails près.


commune de Condat -en- Feniers 
 (Cantal)

commune de Glénat
 (Cantal)

commune de Saint - Constant
 (Cantal)

commune de Saint - Illide 
(Cantal)

commune de Saint-Saury
(Cantal)



A bientôt pour une nouvelle série et ...
 une nouvelle région... ICI



Crédits :
les blasons "modernes" sont empruntés  à : armorialdefrance.fr/

les extraits des manuscrits proviennent de :
- Bibliothèque et Archives du Musée du Château de Chantilly :
   . www.bibliotheque-conde.fr/ressources-en-ligne/

 - Bibliothèque nationale de France à Paris : 
   . gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k111461c/


💶 Appel au mécénat ou aux généreux donateurs :
 Au cours d'échanges d'informations avec les responsables de la Bibliothèque du Musée Condé, au sujet du manuscrit, il m'a été rapporté que l'ouvrage de Pierre de La Planche n'est actuellement plus exposé ni mis à disposition des visiteurs. En effet, les deux volumes du manuscrit sont en mauvais état : "la couverture", ce que l'on nomme dans le métier: les plats de reliure, sont soit partiellement,soit totalement détachés du manuscrit, ce qui nuit à sa conservation. La reliure étant en effet là pour maintenir et protéger le manuscrit.
  Si des personnes ou des entreprises sont intéressées, en mode mécénat, pour participer à la prise en charge de la restauration de ces précieux ouvrages, qu'elles prennent contact pour les modalités, avec les bibliothécaires à cette adresse mail  : bibliotheque@domainedechantilly.com
ou sinon m'écrire à : heraldexpo@orange.fr et je transmettrai à ma correspondante privilégiée.


             Herald Dick  
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