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vendredi 2 décembre 2016

Hommage à Georges Courteline

 Exceptionnellement, je sors des habituelles fiches inspirées par un anniversaire ou une commémoration quelconque. En effet cette fois, c'est à partir d'une idée suggérée par Jean-Paul Fernon, dessinateur héraldiste renommé et lecteur occasionnel de mon blog, appuyée par des documents et des dessins d'armoiries convaincants, que je vous propose ce sujet en collaboration amicale.  

 Voici donc un hommage à Georges Courteline, écrivain et auteur de théâtre français, qui s’est attaché, avec  le talent pour la satire, à dépeindre les travers de la petite bourgeoisie de son temps.

les armoiries de Georges Courteline
dessinées par :  © Jean-Paul Fernon
(détail du blason plus bas)
Georges Courteline honoré par un timbre
 français émis  en 1979

Georges Courteline

(• Tours 1858 - † Paris 1929) 



Georges Victor Marcel Moinaux , alias Georges Courteline
• né à Tours, le 25 juin 1858
• mort à Paris, le 15 juin 1929.


 Georges Courteline, de son vrai nom Georges Moinaux, est le fils de Jules Moinaux, humoriste et auteur dramatique, qui lui déconseille pourtant d’embrasser la carrière littéraire. Il aurait choisi ce pseudonyme de "Courteline" sans réelle explication, mais juste parce que ce nom sonnait bien !  Il devient, après avoir effectué son service militaire, fonctionnaire au ministère des Cultes ; il passe quatorze ans dans la fonction publique, ayant tout loisir d’observer ses collègues, avant que le succès de ses œuvres lui permette de se consacrer exclusivement à l’écriture. Ces premières expériences lui ont fourni ses principales sources d’inspiration littéraire.

édition de 1926 chez Flammarion
  Dans ses premières pièces, comme les Gaietés de l’escadron (1886) ou Lidoire (1891), il s’amuse à tourner en dérision l’armée. Messieurs les Ronds-de-Cuir (1893) s’attaque aux employés de bureau et aux bureaucrates. Dans sa célèbre nouvelle intitulée Boubouroche (1893), qu’André Antoine lui fait adapter pour son Théâtre-Libre, il prend pour cible la petite bourgeoisie, donnant libre cours à sa verve satirique. Les œuvres suivantes, récits ou pièces de théâtre, sont autant de croquis pertinents de tel ou tel milieu social, saisis sur le vif, mais sans vraie méchanceté. Un client sérieux (1896) et les Balances (1901) visent le milieu de la justice et des tribunaux. Le commissaire est bon enfant et Le gendarme est sans pitié (1899) dénoncent la bêtise et la méchanceté des forces de l’ordre. Enfin, la Peur des coups (1894), Monsieur Badin (1897) et la Paix chez soi (1903) n’ont d’autre prétention que d’amuser la galerie en lui montrant ses propres ridicules.

édition de 1914, couverture illustrée par Fernand Gottlob



Dans son œuvre, servie par un style admirable, Courteline a donné une remarquable description des travers de son époque. Dans sa peinture des caractères, il a notamment su utiliser les dialogues pour en faire un des ressorts essentiels de son comique. Représentants d’une classe sociale déterminée (tel le magistrat ou le sous-officier) ou types d’individu au sein d’une même classe (la vieille bourgeoise, l’avare, etc.), ses personnages sont tous d’une médiocrité rare mais remarquable ; les intrigues dans lesquelles ils sont impliqués s’inspirent du quotidien, mais immanquablement l’absurde en surgit.

Auteur apprécié dès son temps, Courteline a été décoré de la Légion d’honneur en 1899 et élu à l’académie Goncourt en 1926.









Genèse et commentaire sur les armoiries de Courteline : 

Alors qu'il est issu d'une famille roturière, par son éducation et son mode de vie hérité de ses parents, Georges Courteline était un bourgeois, un de ces "petits-bourgeois" dont il moquait l’égoïsme et la lourdeur dans ses écrits. Toute sa vie, il sera déchiré entre la classe à laquelle il appartenait et son attirance naturelle pour les héros plus modestes. Et à l'instar de n'importe quel hobereau de bonne noblesse, il tint à posséder son blason. Voici, déchiffrées par Félix Cadet de Gassicourt, secrétaire de la Bibliothèque Nationale, quelles étaient les armes de Courteline :
image © Jean-Paul Fernon



• Blason : "Écartelé de gueules et de sable à deux lions affrontés brochant: celui de dextre, coupé de sable et d'or, la tête couverte d'une toque de juge de sable, tenant un sabre d'argent, nu, la pointe basse; celui de senestre, coupé d'or et de sable , la tête couverte d'un képi d’adjudant, tenant une plume d'oie d'or, la pointe basse; et, en pointe, à la harpe d'or; au chef de gueules chargé de trois tours d'argent crénelées, maçonnées de sable, surmontées chacune d'un moineau essorant, celui du milieu portant le fléau d'une balance dont les plateaux descendent de chaque côté de la tout; le chef soutenu d'une burèle partie d'azur semé de fleur de lys d'or et d'azur semé d'abeilles d'or; sur le tout, tranché d'argent au pot de colle d’ébéniste d'or et d'or à la carotte de marchand de tabac de gueules mise en bande, à la cotice en bande d'azur brochant
 Devise : "Et après ?".





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Voici quelques pistes pour expliquer certaines figures du blason :
- les trois tours viennent des armoiries de sa ville de naissance : Tours et sont de fait des armes parlantes.
- les moineaux sont aussi des armes parlantes, pour évoquer son vrai nom d'état civil : Moinaux.
- la demi-fasce "d'azur semé d'abeilles d'or" correspond à la période du 2nd Empire, donc son enfance. 
- la toque de juge et la balance sont des allusions à ses œuvres :  les Balances, un Client sérieux,  qui  se rapportent au milieu de la Justice.
- le sabre et le képi font référence à la vie militaire durant sa jeunesse et aussi à ses premières œuvres comme :  les Gaités de l’escadron,  le 51e Chasseurs ou Lidoire.
- la plume, naturellement caractérise son métier d'écrivain et de dramaturge.
- la devise "Et après ? " :  une saynète, courte comédie de Courteline (autrement dit : un sketch) se nomme "Avant et après",  et raconte la conversation d'un couple avant et après l'amour.

 Pour le reste, n'ayant pas trouvé de documentation sur le sujet, je suis preneur de vos informations ou sinon de vos suggestions ... si vous connaissez bien la biographie et les œuvres de notre homme.




○ remerciements :
- Jean-Paul Fernon, dessinateur et auteur ou collaborateur à de nombreux livres sur l' héraldique → Éditions Héligoland


○ source textuelles utilisées :
-  encyclopédie Encarta Microsoft Corporation
-  livre : "Pour tout l'or des mots" de Claude Gagnière (1998) - Éditions Robert Laffont - collection "Bouquins"



         Herald Dick
 


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