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jeudi 14 janvier 2016

l'Armorial de La Planche - 1669 - Gouvernement de
l'Ile-de-France - Bailliages de Beauvais, de Clermont et du Vexin français

 S   uite de la visite d'un des plus anciens manuscrits répertoriant des armoiries de villes et de villages de France, dessinées à la plume et peintes à l'aquarelle, antérieur de trois décennies à l'Armorial Général de France de Charles d'Hozier ! Voir la description initiale : →

 Nous poursuivons avec la découverte du Gouvernement Général de l'Ile-de-France. Nous avons vu les fois précédentes, que cette entité administrative de l'époque, équivalente de nos régions actuelles, était découpée en 7 subdivisions : une prévôté, celle de Paris et six bailliages. Ces entités étaient administrées par un prévôt ou un bailli nommés par le roi, équivalent de nos préfets de nos jours. Dans l'Ancien régime, l'Île-de-France couvrait un territoire bien plus étendu que celui que nous connaissons actuellement. En effet dans sa partie nord, les limites incluaient le pays de Beauvais, de Noyon, de Senlis, le Valois et le Soissonnais, qui avec la création des départements de l'Oise et de l'Aisne en 1790, ont été rattachés à ces départements qui ont fait partie de la région administrative de Picardie créée par décret du 2 juin 1960. Depuis le 1er janvier 2016, elle est devenue provisoirement, par fusion, la région Nord-Pas-de-Calais-Picardie, puis renommée "les Hauts-de-France".
Nous poursuivons avec le chapitre 5 consacré au Bailliages réunis de Beauvais, Clermont et du Vexin français. 
 

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Voici l'extrait d'une carte datant de la fin du XVIIIe s. , donc postérieure d'un siècle, mais sur laquelle j'ai reconstitué les limites administratives de notre région :
 Vous pouvez cliquer sur toutes les images pour les agrandir
 
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Les fragments de manuscrits proviennent toujours du Volume I. Pour enrichir l'étude, j'ai mis en bonus l'extrait équivalent (quand il existe) dans l'Armorial Général de France* (1696-1711), établi par Charles-René d'Hozier, et comme auparavant, j'ai placé le blason actuel en-dessous, pour comparer les différences ou au contraire la constance des figures dans le temps.)

(*) Armorial Général de France - volume XXV -  Généralité de Paris
      Armorial Général de France - volume XXXII -  Généralité de Soissons
      Armorial Général de France - volume XXI  - Généralité de Rouen - Normandie (BNF Paris)

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Beauvais (Oise)

  A plusieurs moments de son histoire, comme nous le constatons ici dans le manuscrit de La Planche, le "pal", pièce héraldique de premier ordre, s'est transformé en "pal alésé et fiché", et même en meuble figuratif comme l'élément de défense assimilé aux pieux de bois qu'on plantait pour défendre une ville ou une place assiégée, une technique connue depuis l'Antiquité. Certains historiens ou héraldistes tels que Robert Louis ont affirmé que ce pal/pieu aurait été donné comme symbole à la ville par le roi de France Louis XI en souvenir du siège de Beauvais, mené par le Duc de Bourgogne en 1472. Mais c'est une erreur, car le blason au pal était certainement en service bien avant cette date. Et parmi les documents conservés dans les archives de l'Hôtel de Ville, aucune trace prouvant l'intervention de Louis XI à ce sujet n'a été trouvée pour confirmer la première hypothèse.




Clermont (Oise)

  La simple tour a remplacé le château visible dans ce manuscrit qui fait référence au château médiéval des premiers Comtes de Clermont dont d’importants vestiges : donjon, remparts sont encore existants dans la petite cité de l'Oise. Le Comté de Clermont sera vendu à la couronne de France en 1218 et deviendra par la suite un apanage donné aux princes de sang royal, puis un titre honorifique.
C'est sûrement pour cette raison que le blason porte en chef l'azur semé de fleur de lys, réduit par la suite à trois fleurs de lys. 





Gerberoy (Oise)

Ce sont des armes parlantes. L'émail du champ a varié de l'azur aux gueules plusieurs fois au cours des siècles, comme on peut le constater ici. C'est un phénomène très fréquent dans l'héraldique municipale française, et presque exclusivement avec ces deux couleurs de champ. Une variation qui est assez perturbante pour les héraldistes et les autres qui aiment bien que les choses soient définies de façon pérenne...




Chaumont - en - Vexin 
(Oise)

  Nous voyons ici les deux blasons successifs que la petite ville a porté au cours de son histoire.
Dans le texte accompagnant les armoiries, le Père de La Planche, une fois n'est pas coutume donne quelques débuts d'explication sur la bannière (plutôt qu'un oriflamme) aux armes de la couronne de France et le bras qui la tient.
   Le second blason, validé en 1701 dans l'Armorial Général de France, constitué d'après l'édit royal de 1696, a donc rangé aux oubliettes le précédent, puisque c'est celui-là que la commune a conservé aujourd’hui. Ce sont des armes parlantes : "chaud + mont", le terme "chaud" étant illustré par le rayonnement du soleil ! Reste à savoir si ce sont les échevins de la ville qui ont choisi ce jeu de mots ou plutôt les assistants de Charles d'Hozier, responsable de l'Armorial Général de France, ou lui-même, comme c'est le plus souvent le cas...



Magny - en - Vexin 
 (Val - d'Oise)

Ces armes enregistrées à l’Armorial général de d’Hozier (XXVI - 753) réunissent celles de France à celles de la familles de Neufville de Villeroy: "D'azur au chevron d'or accompagné de trois croisettes ancrées du même", et sont chargées au coeur d’un écusson avec l’emblème de François Ier, monarque auquel la concession des armes est attribuée (extrait du livre : “Les Armoiries des Communes de Seine et Oise” tome I, chef lieux de Canton MCMXLIV).
 Françoise Waro dans “Magny-en-Vexin des origines à 1914” date le blason à l’époque à laquelle Magny prend le titre de ville, c'est-à-dire entre 1539 et 1547*.
source texte : site de la commune : www. magny-en-vexin.fr
(*) le blason montré par le manuscrit de La Planche avec ce blason qui combine deux fleurs de lis de France et une croix ancrée des Neufville de Villeroy seulement, prouve qu'il a évolué depuis son origine estimée par Mme Waro.



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D'autres lieux ou villes sont juste décrits par le texte sans blason ni mention s'y rapportant :
Bulles, Saint-Just (-en-Chaussée), Mouy, Merlou (Mello), Méru, le château de Rebetz (à Chaumont-en-Vexin), l'Abbaye de Gomerfontaine (à Trie-la-Ville, disparue), Marines, La Roche-Guyon, Saint-Clair (-sur-Epte).

 # cependant, quelques années plus tard, une ville (enfin une petite bourgade) et un lieu : l'ancienne Abbaye de Gomerfontaine (en gras ci-dessus), démolie après la Révolution, figurent dans l'Armorial Général de France, dans le volume affecté à la Généralité de Rouen, Normandie concernant l'abbaye :

commune de Bulles (Oise)





A bientôt pour une nouvelle série ... → ICI


Crédits :
les blasons "modernes" sont empruntés  à :
armorialdefrance.fr/
 
 
les extraits des manuscrits proviennent de :
- Bibliothèque et Archives du Musée du Château de Chantilly :
   . www.bibliotheque-conde.fr/ressources-en-ligne/
- Bibliothèque nationale de France à Paris : 
   . gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k111473g/f2.item
   . gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k110597q/f3.item
   . gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k110594k/f3.item
 
 


  Et je remercie particulièrement les personnes responsables de la Bibliothèque et des Archives du Musée du Château de Chantilly : www.bibliotheque-conde.fr/


             Herald Dick  


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