Thèmes

mercredi 7 janvier 2015

Hommage à François Fénelon

Aujourd'hui le 7 janvier 2015, on célèbre le 300e anniversaire de la mort du célèbre homme d'église, évêque et écrivain français, également philosophe, pédagogue, théoricien politique et théologien mystique :


blason de la famille Salignac de la Mothe Fénelon :
"d'or à trois bandes de sinople"
portrait anonyme de Fénelon,  daté de 1603
Musées du Château de Versailles

François Fénelon

(• Sainte-Mondane 1651 - † Cambrai 1715)

chromo publicitaire (début XXe siècle) montrant le château familial en Dordogne dans la commune
 de Sainte-Mondane et en photo aérienne ci-dessous, il date du XIVe siècle :


François de Salignac de La Mothe-Fénelon
• né au château de Fénelon à Sainte-Mondane, en Dordogne, le 6 août 1651
• mort à Cambrai, dans le département du Nord, le 7 janvier 1715.

blason de la famille ( avec l'orthographe : "Salagnac", qui est plus ancienne ) , enregistré à l'Armorial Général 
de France (1696-1711) - Généralité de Limoges - registre n° 16 - page 15
armoiries de la famille de Salignac de La Mothe-Fénelon (date 1844)  
avec deux sauvages  en supports , couronne de marquis,  
cimier : une aigle issante d'or, surmontée d'une croix pommetée du même.
  devise (tirée du huitième épilogue de Virgile), placée entre les lettres 
Alpha et Oméga : "A Te Principium, Tibit Desinet".

  Né au château de Fénelon, dans une famille noble du Périgord, François de Salignac de La Mothe-Fénelon est plus connu simplement sous le nom de Fénelon. En tant que cadet de la famille, il choisit une carrière ecclésiastique. Il fait ses études au séminaire de Saint-Sulpice, à Paris. 
blason du Séminaire de Saint-Sulpice à Paris - Armorial Général de France (1696-1711), registre n°23 - Paris Vol. I (BNF Paris) -
image restaurée par Herald Dick  ( voir original → ICI , sur le site gallica.bnf.fr )

Excellent prêtre, il est nommé en 1678 directeur des Nouvelles Catholiques, toujours à Paris, une institution œuvrant à l’instruction des jeunes protestantes récemment converties au catholicisme. En 1685, après la révocation de l’édit de Nantes, on l’envoie diriger des missions de conversion des protestants.
 L’aidant et le secondant dans tous ses travaux de controverse et de philosophie, il devient le protégé de l’évêque Jacques Bossuet.
armes des Salignac ornant une fenêtre du château de Fénelon (commune de Sainte-Mondane - Dordogne - France) et ci-dessous : deux fenêtres armoriées du même château, vues de l'extérieur (donc blasons inversés !)
armoiries de la famille de Salignac peintes sur les poutres du plafond foisonnant de motifs décoratifs et de blasons,
 Salle d'apparat du château des Doyens (XVIIe s.), à Carennac (Lot) - Le château abrita François Fénelon de 1681 à 1695, où il fut doyen du prieuré, et aurait choisi cet endroit pour y écrire "Les Aventures de Télémaque" (voir → )
   Pour s’être brillamment illustré dans le genre didactique avec la publication de son Traité de l’éducation des filles (1687), qui lui a valu la faveur de la Cour (cet essai développe l’idée nouvelle que l’éducation doit tenir compte des dispositions naturelles de l’enfant et s’adapter au rôle qu’il tiendra dans le monde), Fénelon est nommé, en 1689, précepteur de Louis, duc de Bourgogne, petit-fils de Louis XIV. Il écrit alors pour son élève des ouvrages variés : des Fables (1690), des leçons d’histoire comme les Dialogues des morts (1712), des Essais philosophiques et les Aventures de Télémaque (1694, publié en 1699). Ce récit didactique, pastiche homérique en prose, retrace le voyage de Télémaque, à la recherche de son père Ulysse. Il permet à Fénelon, dans la richesse d’un style baroque et dans la floraison d’exercices de rhétorique et d’exposés culturels, de donner à son élève une « agréable » leçon de morale politique et d’éloquence, en cherchant à lui apprendre son métier de souverain.


 "Les Aventures de Télémaque" roman de Fénelon ornées de figures
 gravées d'après les dessins de C. Monnet, peintre du roi, par Jean Baptiste Tilliard,
couverture d'une édition du XVIIIe s.
timbre émis par la Poste en 1947
d'après le portrait peint par Joseph Vivien
En 1695, Fénelon devient archevêque de Cambrai ; peu de temps après, il s’oppose violemment à Bossuet sur la question mystique du quiétisme. En effet, depuis 1688, Fénelon est influencé par Madame Guyon, qui fait de l’abandon à Dieu le centre de la religion, et de l’extase le critère de l’union à Dieu. Son Explication des maximes des saints sur la vie intérieure (1697), où il entreprend de démontrer que la doctrine du « pur amour par abandon » n’est pas hérétique, est attaquée par Bossuet dans plusieurs écrits (en particulier Instruction sur les états d’oraison et Relation sur le quiétisme, 1698), et certains passages du livre sont condamnés par le pape Innocent XII en 1699, sous la pression de Louis XIV.



Fénelon se soumet immédiatement, car au même moment paraissent les Aventures de Télémaque dans lesquelles Louis XIV voit une critique de l’absolutisme royal. Fénelon y prône en effet une forme de monarchie éclairée, cherchant la paix et le bien de ses sujets, où le pouvoir du roi doit être équilibré par celui de la noblesse.



Statue de Fénelon par David d'Angers (1826), placée sur son tombeau
dans la cathédrale de Cambrai, dont il fut l'évêque.

   Fénelon est exilé dans son diocèse, à Cambrai, où, luttant contre le jansénisme, il se consacre à l’instruction religieuse de ses fidèles tout en poursuivant activement ses travaux littéraires, tant politiques que spirituels. Il publie le Traité de l’existence de Dieu (1712-1718), dont les principes, hardis pour un dévot, inspireront Rousseau et Chateaubriand, et rédige sa célèbre Lettre à l’Académie (1714, publiée en 1716), où il oppose au formalisme de Versailles une rhétorique inspirée, voire extatique, avant de s’éteindre à Cambrai des suites d’un accident.


château des Doyens , détail du plafond  - Carennac (Lot)

   Fénelon était donc issu d'une famille noble du Périgord, ancienne mais appauvrie. Il est le fils de Pons de Salignac (1601-1663), marquis de La Mothe-Fénelon et de la seconde épouse de ce dernier, Louise de La Cropte. Plusieurs des ancêtres de Fénelon s'étaient occupés de politique, et sur plusieurs générations certains avaient servi comme évêques de Sarlat. Comme il était un cadet (son père ayant eu neuf enfants de sa première épouse, Isabeau d'Esparbes de Lussan, et trois de sa seconde, dont Fénelon), il fut destiné de bonne heure à une carrière ecclésiastique, tout comme son demi-frère homonyme issu du premier lit, François Pons de Salignac comte de La Mothe-Fénelon, sulpicien et missionnaire au Canada ( voir → ICI) .
 
armoiries de la ville de Dorval au Québec (Canada) 
on remarque que les quartiers 2 et 3 du blason écartelé 

sont aux armes de la maison de Salignac, 
chargées d'une aigle de sable armée et lampassée de gueules.


  La famille de Salignac (ou anciennement de Salagnac) apparaît à la fin du Xe siècle avec Geoffroi de Salignac, né vers 980, qui possédait la châtellenie de Salignac, des fiefs dans le Quercy et les vicomtés de Turenne et de Gimel. L'origine de la famille de Salignac pourrait être une branche cadette des vicomtes de Turenne de la famille de Comborn. Bertrand de Salignac n'ayant eu que des filles de ses deux mariages, la seigneurie de Salignac passa à la famille de Gontaut par le mariage, en 1545, de Jeanne de Salignac avec Armand de Gontaud, seigneur de Madaillan, qui a fondé la branche des Gontaut-Salagnac (ou Salignac). Le château est passé au XVIe siècle aux Montmège et au XVIIIe siècle aux Noailles. Le château est racheté en 1912 par la famille Salignac-Fénelon.

   Outre cette curiosité trouvée au Canada, quelques communes françaises ont adopté un blason composé avec les armes familiales de la maison de Salignac :

château de Salignac, commune de Salignac-Eyvigues (Dordogne)
blason de l'ancienne commune de
 Salignac (Dordogne) qui
fusionné avec Eyvigues en 1965


blason de la commune de
 Salignac-Eyvigues (Dordogne)
 "d'or à cinq cotices parties de sinople
 et de gueules". Ce blason pourrait être 
une fusion des armes de Salignac 
avec celles de Turenne (à vérifier).
blason de la commune de
 Saint-Martin-l'Astier (Dordogne)
armes de Florent de Buade, à dextre 
(d'azur à trois pattes de griffon d'argent) 
marié à Isabeau de Salignac (partie senestre)
provenance : château de la Roche.

blason de la commune de
 Saint-Éloy-les-Tuileries (Corrèze)
écartelé : en 1 et 4 : famille Dumas
en 2 et 3 : famille de Salignac 
blason de la commune de
 Noailhac (Corrèze)
parti, au 1er : famille de Salignac
au 2nd, coupé, en 1 : famille de Maschat
et 2 : famille de Pompadour








              Herald Dick

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire