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samedi 29 novembre 2014

29 novembre 1314-2014 - 700e anniversaire de la mort du roi de France Philippe IV le Bel

sceau des Templiers , XIIe siècle
 Pour l'histoire littéraire : c'est le premier des "Rois Maudits",
selon son auteur Maurice Druon, a subir les conséquences de
l'affaire de l'Ordre du Temple.
 Rappel des épisodes précédents : emprisonné depuis sept ans,
le 18 mars 1314, Jacques de Molay, dernier Grand Maître du Temple, après avoir contesté le jugement de la commission pontificale du Pape Clément V, devant Notre Dame de Paris, est cette fois déclaré relaps (coupable de retour à l'hérésie qu'il avait d'abord abjurée ) devant la justice séculaire : celle du roi Philippe IV.  Le piège politique élaboré depuis plusieurs années par Philippe le Bel à l'encontre des Templiers, afin de s'emparer de leur trésor, détenu au Temple de Paris et anéantir leur puissance, se referme !  Le soir même, Jacques de Molay est emmené de force sur l'île aux Juifs, tout au bout de l'île de la Cité, où il mourra sur le bûcher en compagnie d'autres dignitaires Templiers.

le Grand Maître du Temple, Jacques de Molay amené sur le bûcher
C'est alors que, commençant à brûler vif, il se serait écrié : "Pape Clément, Roi Philippe, avant un an je vous cite à comparaître au tribunal de Dieu pour y recevoir votre juste châtiment ! Maudits ! Maudits ! Tous maudits jusqu'à la treizième génération de vos races".
Certains chroniqueurs précisent même : "Toi Clément à 40 jours, et toi Philippe dans l'année".
 Cette invocation a-t-elle été vraiment prononcée, personne ne peut plus en attester. Mais c'est en tout cas le point de départ d'une fantastique légende qui va passionner toutes les générations qui suivront et parmi eux: historiens, écrivains, peintres, cinéastes, pendant des siècles jusqu'à aujourd'hui encore à la télévision ou dans les jeux vidéo.

La première "victime" désignée par Molay dans les flammes,  le Pape Clément V,  est décédée le 20 avril soit 33 jours seulement après la sentence de mort ! Et voici que la prédiction se réalise à nouveau de manière inattendue : le roi Philippe le Bel meurt plusieurs jours après une mauvaise chute de cheval à la chasse. Les historiens n'ont jamais pu déterminer quelle maladie avait pu l’affaiblir pendant plusieurs semaines avant l'accident. Mais naturellement, ce fait historique inexpliqué par les médecins de l'époque, alimenta la légende de la malédiction lancée sur le bûcher quelques mois auparavant.

Philippe IV de France dit "le Bel"


blason de France ancien :
 "d'azur semé de fleurs de lis d'or".
Philippe IV  (•1268 - †1314),
Roi de France (1285-1314).
(dynastie des Capétiens)
portrait de Philippe IV le Bel peint par Jean-Louis Bezard
(milieu XIXe s.) - Musée du Château de Versailles.















Né au château royal de Fontainebleau,  Philippe IV, fils et successeur du roi Philippe III le Hardi, est l'un des principaux artisans d'une monarchie puissante et centralisée. Son règne fut marqué par l'accroissement considérable de l'autorité royale, obtenu grâce à l'affranchissement de la tutelle pontificale et au développement de l'administration.
enveloppe premier jour pour le timbre émis par la Poste française en 1968 pour commémorer Philippe IV dans la belle série Histoire
 de France,  le timbre représente la réunion des États Généraux, une institution très importante de la monarchie française, pour traiter les grandes affaires de l'état, qu'il a créé en 1302.

En 1284, par son mariage avec Jeanne Ière de Navarre, Philippe acquit la Champagne et la Navarre. Il accéda au trône le 5 octobre 1285, à l'âge de dix-sept ans. Pour gouverner, il s'entoura de « légistes », spécialistes du droit romain et ardents défenseurs de l'autorité royale ; les plus connus sont Pierre Flote, Guillaume de Nogaret et Enguerrand de Marigny. Fort de leur appui, le roi poursuivit la centralisation monarchique qu'avait amorcée Louis IX. Les fonctions judiciaires devinrent le monopole d'une commission qui, peu à peu, se transforma en Parlement, organisé par le règlement de 1303. La même année vit le partage des fonctions financières entre l'ancienne Chambre aux deniers et une nouvelle Chambre des comptes, dont l'importance ne fera que croître. Confronté à d'incessantes difficultés d'argent, Philippe le Bel tenta d'établir une imposition directe et, ayant échoué dans cette entreprise, eut recours à divers expédients. Il confisqua notamment les biens des marchands lombards et des Juifs, avant de les faire arrêter puis expulser (les premiers en 1277, 1291 et 1311, les seconds en 1306). Avec l'aide de ses conseillers, il procéda à diverses altérations monétaires ; celles-ci, en frappant lourdement le petit peuple, provoquèrent des émeutes (Paris, 1306), qui furent durement réprimées. Toujours en quête d'argent, Philippe le Bel s'attaqua aux Templiers, dont il convoitait les biens (1307). Tous les chefs de l'ordre, dont le grand maître Jacques de Molay, furent arrêtés et remis au pape Clément V (1308) qui, sous la pression de Philippe le Bel, condamna un certain nombre d'entre eux au bûcher (1310) et supprima l'ordre (1312). En 1314, Philippe le Bel fit périr comme hérétiques les derniers dignitaires.
Le 5 juin 1286, quelques mois après son couronnement, Philippe le Bel
 reçoit au palais du Louvre l'hommage de ses feudataires, dont le plus puissant :
Édouard Ier, qui est à la fois son vassal en tant que duc d'Aquitaine,
et son égal en tant que roi d'Angleterre - enluminure de
 Jean Fouquet - Grandes Chroniques de France (XVe s.) - BNF Paris

Soucieux d'obtenir le soutien de son peuple, notamment par des subsides, Philippe le Bel convoqua à plusieurs reprises des assemblées qui regroupaient des représentants de la noblesse, du clergé et de la bourgeoisie urbaine, et qui préfiguraient les futurs états généraux.

Voulant clore les hostilités avec Édouard Ier d'Angleterre, Philippe IV promit sa fille, Isabelle de France, au futur Édouard II d'Angleterre, et ce, malgré sa victoire militaire en Guyenne (1294-1299). Puis il tenta d'annexer la Flandre, dont il emprisonna le comte, Gui de Dampierre (1300), pour lui substituer Gui de Châtillon. Le comté se souleva et des officiers capétiens furent massacrés à Bruges. Après la défaite de Courtrai, à la bataille des Éperons d'or (1302), il remporta celle de Mons-en-Pévèle (1304) et acquit Lille, Douai et Béthune au traité d'Athis-sur-Orge (1305).

extrait d'une enluminure médiévale  montrant la famille royale de Philippe IV  au centre avec à sa gauche la reine Jeanne,
 avec sa robe aux armes de Navarre, entourés de leurs enfants :  Isabelle de France, couronnée avec une robe aux armes d'Angleterre
 (de gueules à trois léopards d'or) en tant que reine consort, épouse d'Édouard II d'Angleterre, et les trois fils : Louis (à droite,
avec un lambel de gueules sur la poitrine), Philippe et Charles de France (à gauche), qui seront tous les trois futurs rois de France,
 successivement : Louis X, Philippe V et Charles IV, et les derniers des rois capétiens directs.
Opposé à l'ingérence pontificale dans les affaires du royaume, Philippe le Bel entra en conflit avec le pape Boniface VIII pour avoir tenté de lever des impôts sur le clergé. Par la bulle Clericis laicos (1296), le pape interdit aux clergés français et anglais le versement de subsides à un pouvoir laïque. Philippe le Bel répliqua alors en prohibant l'exportation de pièces d'or et d'argent, privant ainsi le pape des revenus français. En 1301, l'arrestation par le roi de l'évêque de Pamiers, Bernard Saisset, raviva le conflit un temps apaisé et suscita le rappel par Boniface VIII, de la suprématie pontificale (bulle Ausculta fili, 1301) et la convocation d'un concile. Philippe le Bel, quant à lui, réunit une assemblée des trois états (1302) qui assurèrent leur souverain de leur soutien et empêchèrent les évêques de se rendre au concile. Par la bulle Unam sanctam, le pape rappela sa suprême autorité et s'apprêtait à excommunier le roi, lorsqu'il fut fait prisonnier dans son palais d'Anagni, le 7 septembre 1303, par Guillaume de Nogaret et les Colonna, ennemis du pape (voir attentat d’Anagni). Délivré par ses partisans, le 9 septembre, Boniface mourut à Rome le 11 octobre. Le conflit ne prit véritablement fin qu'en 1305, lorsque Philippe le Bel imposa un Français à la tête de l'Église, Clément V, qui le déclara innocent des événements d'Anagni et annula toutes les décisions qu'avaient prises Boniface VIII à son encontre. Achevant d'assujettir la papauté à la tutelle monarchique, Philippe le Bel décida son installation à Avignon (1309, voir papauté en Avignon). Cette mesure, voulue à titre provisoire, devait se prolonger jusqu'en 1377.
Le 3 décembre 1314, le corps de Philippe le Bel mort à Fontainebleau
le 29 novembre, est inhumé dans la basilique de Saint-Denis  -
 enluminure de  Jean Fouquet - Grandes Chroniques de France (XVe s.) - BNF Paris
Philippe le Bel mourut le 29 novembre 1314 à Fontainebleau, à la suite d'un accident de chasse. Son corps repose dans la crypte de la basilique de Saint-Denis, près de la tombe de son aïeul Louis IX. Ses trois fils, Louis X le Hutin, Philippe V le Long et Charles IV le Bel gouvernèrent successivement après lui.
carte postale héraldique signée Robert Louis montrant l'arbre généalogique restreint de
 Philippe le Bel ( sceau au centre aux armes de France) , et par les blasons : ses deux frères ,
son épouse et ses trois fils.



                        Herald Dick
 

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