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mercredi 19 mars 2014

18/19 mars 1314 : mort du dernier Grand Maître des Templiers

Beaucent ou Beaucéant :  bannières et oriflames des Templiers
 frappés de la croix de gueules
différentes formes des "croix templières"
Aujourd'hui le 19 mars 2014, on célèbre le 700e anniversaire de la mort effroyable de deux hommes condamnés par la justice politique du roi de France et abandonnés par l’Église pour laquelle ils avaient pourtant voués toute leur vie et leur foi. 
Mais la légende de la fin de leur Ordre religieux en fera des martyrs et un sujet inépuisable pour la littérature le théâtre, le cinéma ou la télévision.

Ces hommes étaient des Templiers français et parmi eux, le plus célèbre : 

Jacques de Molay


Jacques de Molay, est né probablement à Molay (Haute-Saône) vers 1243 et mort à Paris en 1314. C'est un chevalier de l'Ordre du Temple de Jérusalem, il a été condamné pour hérésie, relaps et exécuté par le roi de France Philippe IV le Bel. Un relaps est le terme par lequel l'autorité religieuse désigne un adepte retombé dans ce qu'elle considère comme une hérésie après qu'il y ait solennellement renoncé.
sceau des Templiers
.
portrait de Jacques de Molay -
 gravure du XIXe siècle

"d'azur à la bande d'or" étaient les armoiries de Jacques de Molay
puis :  écartelées avec la croix pattée de gueules en tant que
 Grand Maître de l'Ordre du Temple
23e et dernier Grand Maître de l’ordre du Temple de Jérusalem depuis 1298, Jacques de Molay compose deux mémoires pour le pape Boniface VIII, dans lesquels il donne, pour le premier, son avis sur les croisades et il réfute, pour le second, la proposition pontificale de fusion des ordres militaires. Les rapports sont mal perçus à Rome et attisent la curiosité de l’Église sur la gestion des Templiers.


estampe de la fin du XVIIIe siècle montrant l'aspect de la Tour du Temple de Paris (XIIe siècle)
dans l'Enclos des Templiers, siège de l'Ordre et de la plus grande Commanderie de France
rasée à partir de 1808 sous Napoléon Ier  après avoir longtemps servi de prison. 
 gravure : propriété de la BNF - Paris - site : gallica.bnf.fr/

Arrêté en 1307 sur ordre du roi de France pour sorcellerie et trafic, avec tous les templiers de France dans une opération simultanée et secrète jamais vue jusqu'à ce jour. Il avoue ses erreurs sur la morale et la foi (certainement sous la torture). Puis devant des cardinaux envoyés par le pape, il se rétracte. L’année suivante, il renouvelle ses aveux devant les agents royaux et devant la commission papale et enjoint ses gens de coopérer.

 En 1310, plusieurs dizaines de Templiers veulent se présenter devant la commission pontificale pour témoigner en faveur de l'Ordre et ainsi mettre à mal tout l'acte d'accusation. Ce mouvement de protestation est brisé net par la condamnation au bûcher de 54 Templiers jugés comme relaps par Philippe de Marigny le 10 mai 1310.
 L’Ordre est supprimé par le pape Clément V ( en 1312),  le pape qui siège désormais à Avignon.

miniatures et lettres de cachets retraçant la condamnation des Templiers sous la direction du roi Philippe le Bel en haut et  l’exécution de Jacques de Molay et son compagnon Geoffroy de Charnay.
Exposition des Archives Nationales de Paris en 2011

Durant les six années d’enquête menée contre Jacques de Molay (1308-1314), le Grand Maître ne conteste que des points de procédure, avouant les vices généraux de l’Ordre ; de même, il ne réfute pas les fausses accusations portées par les gens du roi. Le 18 mars 1314, Jacques de Molay est finalement condamné par les cardinaux à la réclusion à perpétuité.
le bûcher de Jacques de Molay et son compagnon Geoffroy de Charnay, précepteur des Templiers pour la Normandie - miniature du XIIIe siècle - manuscrit "les Chroniques de France ou de Saint-Denis" - MS 20c - British Library - Londres -
 site : www.bl.uk

La clémence de sa sentence (il échappe à la mort) lui permet d’envisager un accord avec le pape et c’est pourquoi, le jour de sa condamnation, il nie en bloc les accusations portées contre lui. Mais, conformément aux usages du droit médiéval, les gens du roi le saisissent le soir même et le condamnent à mort pour relaps. Le soir du 18 mars 1314, il est brûlé en compagnie de son compagnon Geoffroy de Charnay, précepteur de l'Ordre en Normandie, il aurait eu des paroles prémonitoires sur le bûcher : il aurait prévu un jugement divin dans l’année pour le roi et le pape (qui meurent tous deux en 1314).


Après sa mort, les réserves des coffres et le revenu des biens de l’Ordre sont saisis. Une fortune considérable qui tombait fort bien quand les caisses du royaume étaient vides !

le double escalier intégré dans le Pont-Neuf à Paris permettant d'accéder au Square du Vert Galant, c'est à peu près sur cet emplacement aujourd'hui recherché pour son romantisme qu'a eu lieu cette barbarie le soir du 18 mars 1314, comme l'indique la plaque de fonte appliquée sur le centre du pilier ( détail ci-dessous).
Plan du centre de Paris en 1314 : le roi Philippe IV assistait au spectacle dans les jardins de son Palais de la Cité.
image provenant du site : www.templedeparis.fr


Le village de Molay en Haute-Saône, berceau de la famille du Templier n'a pas oublié d'honorer son ancien seigneur en 2007 mais sans aller jusqu'à reprendre son blason comme armoiries municipales. source : fr.wikipedia.org

Voici ci-dessous un épisode en deux parties de l'excellente émission "L'Ombre d'un Doute" présentée par Franck Ferrand, historien. Elle donne des clés pour mieux comprendre les raisons de cette opération politico-financière et religieuse.

Les Templiers : victimes d'un roi maudit ? 1/2 par GUERRIER-DRAGON


Les Templiers : victimes d'un roi maudit ? 2/2 par GUERRIER-DRAGON



Vous pouvez aussi relire le roman "les Rois Maudits" de l'écrivain et historien Maurice Druon retraçant cet épisode tragique de notre histoire et les intrigues politiques qui vont suivre, en axant le déroulement sur la fameuse malédiction lancée par le Grand Maître sur le bûcher.

Vous pouvez également revoir les deux grandes séries TV "les Rois Maudits", disponibles en DVD ou en téléchargement, et qui ont été adaptées du roman précité. Celle de 1972, dirigée par Claude Barma, très théâtrale mais magnifique, ou celle plus récente et plus baroque, avec un gros budget et un casting exceptionnel, réalisée par Josée Dayan en 2005 (jaquette ci--contre).

Nous reviendrons certainement sur d'autres personnages dans le courant de l'année. 


           Herald Dick
 

5 commentaires:

  1. Lamentable final para tan gran Orden.

    Excelente artículo.

    Salud!

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  2. Triste fin pour Jacques de Molay et pour les templiers français. Mais au Portugal ils ont survécus. Tomar était une de leur maison. Afin d'échapper au même sort, ils sont devenus les chevaliers du Christ.

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  3. Quand politique argent et religion s'entrechoquent, nous retombons dans les
    mêmes dilemmes d'actualité. Plus les choses changent et plus elles restent les mêmes.

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  4. La plan de l'Île de la Cité provient du site www.templedeparis.fr
    Merci de citer en référence l'Association Historique du Temple de Paris pour l'utilisation de ce plan.

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