Thèmes

samedi 30 janvier 2016

Top 15 des plus grandes villes d' Italie avec leurs blasons

Voici un nouveau volet à cette série consacrée à la découverte de l’héraldique civique, à travers divers pays du Monde. Le principe du "Top xx" très répandu dans les médias et sur Internet, pour recenser ce qui est le plus remarquable dans un domaine particulier est ici adapté à cette thématique. Il nous permettra de découvrir ou réviser la géographie d'un pays choisi de manière aléatoire et dans le même temps de s'intéresser à sa diversité en matière de blasons et emblèmes municipaux.


 Nous restons en Europe pour parcourir un des pays avec lequel nous partageons une frontière: l' Italie.





En terme de population urbaine, l'Italie est riche de près de 150 villes de plus de 50 000 habitants (un peu plus que la France, à titre de comparaison) et parmi elles 16 villes ont plus de 200 000 habitants (13 pour la France). 
 Voici donc les 15 villes les plus peuplées du pays, en dehors des agglomérations (chiffres : 2015)... et illustres aussi, de par leur réputation dans le monde entier.





1 - ROME / Roma

capitale de la République italienne et de la région du Latium (Lazio) - 2 864 680 habitants




Cette ville avait déjà été évoquée dans un article sur les blasons napoléoniens



2 - MILAN / Milano

capitale de la région de Lombardie (Lombardia) - 1 344 110 habitants




Cette ville avait déjà été évoquée dans un article sur les routes du Tour cycliste d'Italie →


3 - NAPLES / Napoli

capitale de la région de Campanie (Campania) - 975 260 habitants






4 - TURIN / Torino

capitale de la région du Piémont (Piemonte) - 892 400 habitants



Cette ville avait déjà été évoquée dans un article sur les blasons napoléoniens  
mais aussi sur les routes du Tour cycliste d'Italie →



5 - PALERME / Palermo

capitale de la région de Sicile (Sicilia) - 674 830 habitants







6 - GÊNES / Genova

capitale de la région de Ligurie (Liguria) - 587 590 habitants





Cette ville avait déjà été évoquée dans un article sur les blasons napoléoniens
mais aussi sur les routes du Tour cycliste d'Italie →


7 - BOLOGNE / Bologna

capitale de la région d'Émilie-Romagne (Emilia-Romagna) - 386 130 habitants








8 - FLORENCE / Firenze

capitale de la région de Toscane (Toscana) - 382 470 habitants





Cette ville avait déjà été évoquée dans un article sur les blasons napoléoniens



9 - BARI

capitale de la région des Pouilles (Puglia) - 327 020 habitants



Cette ville avait déjà été évoquée dans un article sur les routes du Tour cycliste d'Italie →



10 - CATANE / Catania

ville de la région de Sicile (Sicilia), chef-lieu de la Province de Catane - 315 600 habitants



Cette ville avait déjà été évoquée dans un article sur le thème de l'éléphant



11 - VENISE / Venezia

capitale de la région de Vénétie (Veneto) - 264 020 habitants








12 - VÉRONE / Verona

ville de la région de Vénétie (Veneto), chef-lieu de la province de Vérone - 259 070 habitants








13 - MESSINE / Messina

ville de la région de Sicile (Sicilia), chef-lieu de la province de Messine - 238 840 habitants







14 - PADOUE / Padova

ville de la région de Vénétie (Veneto), chef-lieu de la province de Padoue - 210 490 habitants







15 - TRIESTE

capitale de la région de Frioul-Vénétie julienne  (Friuli-Venezia Giulia) - 204 590 habitants







Cette ville avait déjà été évoquée dans un article sur les routes du Tour cycliste d'Italie →



 Près de trois millénaires d'histoire sont visibles dans les symboles à travers  cette petite sélection d'armoiries municipales.

emblème alternatif de Rome
(début XXe s.) avec la louve
capitoline (lupa capitolina)
 • En premier lieu, la République de Rome suivie de l'Empire romain qui ont couvert près de mille ans d'existence et de prépondérance géopolitique en Europe et sur le pourtour méditerranéen.
Les traces les plus évidentes sont les lettres S.P.Q.R  (Senatus PopulusQue Romanus en latin) déjà présentes entre autres supports, sur les vexillum romains et qui signifient « Le sénat et le peuple romain », la devise de Rome. La même devise est déclinée pour Palerme (S.P.Q.P) et Catane (S.P.Q.C). Pour l'aigle de Palerme on n'est pas absolument certain que la référence soit l'aigle impériale romaine. Elle était l'emblème des Hohenstaufen , souverains de Sicile aux XIIe-XIIIe s., mais on a des représentations de cette aigle à Palerme, contemporaines au règne précédent des normands de Hauteville.
 • Autre référence au monde antique, via la martyrologie chrétienne, avec la ville n°15 : le fer de la lance de saint Serge, ou le A majuscule de sainte Agathe pour la ville n° 10 et le célèbre lion ailé de saint Marc, tenant le livre des Évangiles selon lui-même, emblèmes indissociables de Venise.

 • De très nombreuses villes du nord de l'Italie sont pourvues d'un blason composé d'une simple croix (villes n° 2-6-7-12-14). Au Moyen-âge, ces cités riches et puissantes se sont révoltées contre le pouvoir de l'Empereur germanique (les Hohenstaufen) dans la péninsule italienne, afin d'obtenir leur indépendance. Ce sont les Ligues lombardes (XIIe et XIIIe siècles), qui de fait, se sont tournées vers une alliance avec le Pape (le parti guelfe), ennemi de l'Empereur (le parti gibelin). Les armées de ces deux clans politiques se sont fait longtemps la guerre. Certaines villes, partagées politiquement, ont parfois changé de camp. La référence chrétienne catholique, évidente, avec ces croix, la plupart de couleur rouge sur fond blanc, les couleurs attribuées à saint Georges, font évidemment penser à la Croisade, dans le sens du combat de l'Église contre les païens (les barbares du monde germanique en l’occurrence) et les hérétiques. La devise "Libertas", "liberté" en latin (ville n°7) fréquente également, se rapporte aussi aux velléités d'indépendance de ces villes du nord.
 • Pour la ville n°13, Messine, en Sicile, qui n'est pas donc une ville du nord, rien à voir avec ces villes du nord liguées. Ce serait selon la légende, une référence à l'Empire byzantin qui occupait la Sicile durant le haut Moyen-âge. La croix jaune sur fond rouge découlerait alors des bannières de l'Empire byzantin, mais sans les quatre lettres bêta (B) dans les cantons. Or et gueules sont aussi les couleurs du royaume d'Aragon qui a régné sur la Sicile à partir des "Vêpres siciliennes " en 1282.

• Outre les références aux anciens Empires, quelques autres célèbres couleurs dynastiques sont visibles : les villes n°3 et n°13 (cf paragraphe ci-dessus) avec l'or et les gueules du royaume d'Aragon quand il régnait sur les "Deux Siciles"; la ville n°7 avec le "capo d'Angio" (ci-contre), le chef aux armes d'Anjou (champ d'azur, fleur de lis d'or, lambel de gueules) du royaume médiéval de Naples.

• Nous avons aussi un joli cas d'armes parlantes avec la ville n° 4, et le taureau furieux pour le mot italien "toro" et même son diminutif "torino", le petit taureau. Toutefois l'origine du nom de Turin n'a rien à voir avec l'animal. C'est en en fait une ancienne tribu celto-ligure, les "Taurini" qui a donné son nom à la capitale piémontaise.

• La diversité des formes est assez étonnante : écus français ancien (1-8-15), français moderne (2-5-9-12), anglais (3), suisse (4-6-11), italien en tête de cheval (13), elliptique (7-10-14).  

• Pour les ornements, si les couronnes civiques (murales) des villes sont majoritaires, on trouve encore beaucoup d’armoiries timbrées de couronnes princières ou royales (villes n°1, 10, 14) , comtales (ville n°4), ducales ( villes n° 6 et 11) avec les particularités spécifiques des anciennes Républiques indépendantes de Gênes (couronne ducale avec cimier à la tête du dieu Janus sensé être le fondateur de la cité) et de Venise (corne ducale des doges, les dirigeants élus de la République).

• La presque totalité des dessins de ces armoiries proviennent de l'excellent site :  www. araldicacivica.it  et qui sont largement réutilisés par de nombreux sites généralistes, tels que Wikipedia !  Et moi-même j'en fais un usage fréquent pour les sujets thématiques ou relatifs à l'Italie.
Merci infiniment (grazie mille !) à Bruno, Massimo, et les autres collaborateurs ....



Si vous désirez en savoir plus sur le pays : l'Italie et ses emblèmes, c'est → ICI


A bientôt , pour un nouveau pays ...→ ICI
Et pour revoir le pays précédent ...  → ICI



          Herald Dick
 








mardi 26 janvier 2016

Spécial fête nationale de l'Australie - Panneaux routiers - Australia day - Road signs

attention, traversée d' échidnés !!!
La signalétique routière permet à l'observateur d'intégrer en une fraction de seconde un ou plusieurs niveaux d'avertissements ou d'information. Elle utilise un fonctionnement intellectuel apparenté aux principes du blason mais sans le langage héraldique complexe. Elle nécessite néanmoins de connaître trois valeurs pour associer un sens aux formes, aux couleurs et aux figures qui composent le signal, le panneau, comme le fait un écu d'armes. Ces blasons de la vie quotidienne, qui nous informent ou qui nous protègent, nous les voyons tous les jours, et sans réfléchir, la plupart du temps, nous connaissons leur signification car l'image est convertie automatiquement par notre cerveau exercé en un message clair. De la même façon qu'un écu blanc avec une croix bleue : c'est la ville de Marseille, un panneau triangulaire jaune bordé de rouge avec une croix en sautoir noire : c'est l'annonce d'une intersection !
   Parfois juste un nombre, avec une unité de mesure : poids, distance, vitesse, ou quelques mots courts pour apporter une indication supplémentaire remplacent tout un texte qui nécessiterait plusieurs phrases d'instructions à lire. A ce compte là, l’automobiliste, le cycliste, le piéton, pour prendre le temps de lire et comprendre ce texte, serait déjà confronté ou victime du danger que le message était sensé lui faire éviter !

Les trois niveaux de lecture d'un panneau routier sont détaillés avec le Code la route par  : 

 • une forme définie qui a une signification conventionnelle nationale ou internationale : cercle, hexagone (interdiction, obligation, prescription), triangle, losange (danger, priorités), carré, rectangle (indications, réglementations, informations), etc...
• des couleurs dont certaines aussi standardisées pour l'international, et d'autres plus spécifiques à chaque pays. Le rouge vaut pour l'interdiction, le jaune pour le danger, le bleu pour la prescription, le blanc pour l'information, etc...
• des figures et des inscriptions très simples, silhouettes faciles et rapides à comprendre pour tout observateur, même étranger... enfin presque, car il y a dans certains endroits du monde des cas très insolites qui font la joie des photographes et des collectionneurs. En voici quelques beaux spécimens.


  Les plus remarquables et les plus convoités en Australie sont bien évidemment ceux qui mettent en garde contre la présence de la faune locale.  Mais ici, dans ce sujet, ce ne sont que de vrais panneaux officiels, pas des copies et contrefaçons, avec d'autres animaux plus singuliers, comme en trouve dans les boutiques pour abuser les touristes :
kangourous
chameaux sauvages
émeus
diables de Tasmanie

koalas
wombats
chevaux sauvages

lézards à collerette (Territoire du Nord)
casoars à casque (Queensland)
un classique : bétail, bovins ou ovins
assez répandu dans le monde entier :
 la famille de canards
attention au bilby :  introuvable ailleurs qu'en Australie !
tortues : prendre le temps !

un petit assemblage hétéroclite : kangourous , taureaux, "bobtails" et serpents
 ( Australie occidentale)
une curiosité : le crabe des cocotiers de Christmas Island ( territoire australien dans l'Océan Indien)


Bien évidemment ce n'est qu'un tout petit échantillon de ce que nous réserve l'immense territoire de l'Australie. Je ferai peut-être de ce thème péri-héraldique un sujet récurrent, si vous appréciez ...

Happy national day, Australia !


                  Herald sign

vendredi 22 janvier 2016

(Mini) Zoo héraldique #20 : l'Araignée, passion ou répulsion... et sur blasons

armes de la maison Webber of Coldmoat
 (Tyssier de Froide-Douve en français) à Westeros
blason imaginaire des personnages des romans
"Le Trône de Fer" de George R.R. Martin - ce sont
 des armes parlantes: web = la toile (d'araignée)
 A vec leurs huit pattes, leurs corps velus, et leurs yeux multiples, les araignées n'ont pas un physique qui plait à tout le monde. Elle sont même souvent détestées, voire craintes, et vont même jusqu'à créer chez certains des névroses appelées "arachnophobie".

 Pourtant, il s'agit d'un animal, ou plutôt une famille comptant pas moins de 44 000 espèces différentes à travers le monde, tout à fait fascinantes. Certaines ont un mode de vie tout à fait étrange, il y en a même qui vivent dans l'eau (voir un des timbres plus bas) !   Elles ont donc aussi leurs secrets et elles sont en tous cas indispensables dans la chaîne du vivant, en tant que prédateurs insatiables. Sans elles nos journées seraient absolument invivables avec des nuées d'insectes qui pulluleraient dans les airs et sur les murs de nos maisons. Pensez-y avant de faire l'erreur de les tuer pour calmer votre propre frayeur ! La grande majorité sont inoffensives, sinon peu nocives. Mais il y a tout de même quelques belles dangereuses, comme la fameuse "veuve noire" (dernier timbre tout en bas).

Mal aimée, elle l'est aussi en héraldique. Elle demeure en effet très peu utilisée comme meuble dans les blasons ou même dans les ornements extérieurs des armoiries : elle est tout simplement rarissime. Mais comme tout ce qui est rare est par nature précieux, alors j'ai pris ma tête chercheuse de perles, et je vous offre le résultat de ma chasse.
 La bestiole n'est pas facile à dénicher et elle sait se faire oublier pour mieux nous surprendre, comme la vraie dans la nature. D'ailleurs un bon nombre d'autres spécimens m'ont certainement échappé.

• Dans les armoriaux et les manuscrits il faut semble-t-il attendre le XVIIe siècle pour voir ses premières apparitions remarquées.
Blason avec une araignée dans sa toile décrit dans le traité d'héraldique  "A Display of Heraldry" édité à Londres en 1610
et écrit par le maître d'armes anglais  John Guillim (~1565/1621) - fragment de la page 151 du livre (visible en lecture sur
 Google-Books →ICI). L'auteur attribue ce blason à "the Weavers Company" qui était une guilde de tisserands, à Londres certainement.

• La contribution de Charles-René d'Hozier (1640-1732) à cette thématique des petites bêtes, avec la confection de l'Armorial Général de France, établi à partir de l'édit royal de 1696, est incontestable. Il s'agit souvent d'armoiries attribuées d'office à des personnes ou des communautés qui n'en avaient pas. Dans ce cas les armes sont très fréquemment parlantes, basées sur le nom ou le métier de ces personnes, avec parfois des jeux de mots très approximatifs, voire désobligeants ou de mauvais goût.
armes parlantes attribuées au sieur Arente - Armorial Général de France , registre n°29 - Généralité de Provence -
 volume I, page 953.
armes parlantes attribuées à "la fille" Raignier - Armorial Général de France , registre n°28 - Généralité de Poitiers -
 volume II, page 922.
armes parlantes attribuées à l'épouse de Maximilien de Croix, seigneur de Malannoy :  Marie-Anne-Josèphe  Eraniet
 (et non pas Eramet) - Armorial Général de France , registre n°26 - Picardie - Généralité d'Amiens, page 511 (merci Jacques).

• C'est à partir du XIXe siècle qu'on devient davantage certains de leur authenticité et ce grâce notamment au travail de documentation titanesque du généalogiste et héraldiste néerlandais Jean-Baptiste Rietstap (1828-1891) et son "Armorial Général", qui a recensé et décrit près de 100 000 blasons et armoiries familiales existant en Europe. Les illustrations en planches noir et blanc qui ont été réalisées à partir de cet "Armorial Général" et éditées plus tard, notamment par Victor et Henri Rolland, au début du XXe sont de facture très sommaire, réalisées en noir et blanc avec le code des hachures. Elles ont le mérite d'exister et sont très recherchées par les amateurs de généalogie. En voici trois extraits, qui ont été coloriés ultérieurement.
Lang (barons) - Autriche  : "d'argent à une chouette au
naturel posée sur une terrasse de sinople, le champ chapé-
ployé, à dextre de sable à l'aigle d'or, à senestre d'azur
à une araignée d'or chargée d'une croisette d'argent,
surmontée d'une étoile à six branches du même".
(d'après armorial J.B Rietstap, dessins de Victor et 
Henri  Rolland coloriés par Lionel Sandoz et HD)
Ragnina (de Raguse) : armes parlantes
"de gueules à la fasce diminuée d'argent,
accompagnée en chef de trois araignées de
sable et de trois bandes d'argent en pointe".
o---o
(d'après armorial J.B Rietstap, dessins de Victor et 
Henri  Rolland coloriés par Lionel Sandoz )
Rukoff : "tiercé en barre, au 1 de sinople à une araignée
dans sa toile au naturel; au 2 à un dragon à deux pattes de
 sable, ailé de gueules; au 3 losangé d'argent et d'azur à un
 dragon pareil au 2, brochant sur le losangé".
(d'après armorial J.B Rietstap, dessins de Victor et 
Henri  Rolland, coloriés par Lionel Sandoz et HD)
• Les nombreux auteurs de traités d'héraldique, en répertoriant scrupuleusement tout le bestiaire utilisé dans les figures des blasons n'ont pas manqué de nous signaler les diverses bestioles atypiques que l'on pouvait trouver ici ou là, dans les armoiries d'une modeste famille ou ailleurs. Le britannique Arthur-Charles Fox-Davies (1871-1928) en fait partie.
superbe ex-libris de Charles Wright Macara, 1st baronet of Ardmore (Royaume-Uni, Écosse) :
 "d'hermine au chêne arraché au naturel posé en bande, une épée d'azur, garnie d'or, posée en barre
et brochant, sommée à senestre en chef d'une couronne de gueules; au chef d'or à une araignée
de sable accostée de deux chardons au naturel".  Ces armes sont une brisure de celles du clan McGregor,
avec ce chef rajouté en augmentation pour la branche cadette de Macara ou McAra, car les Macara
 possédaient des filatures de coton en Écosse. On retrouve ainsi le symbole provenant de la mythologie
 grecque : la jeune femme Arachné qui excellait dans l'art du tissage et qui a donné son étymologie
à la famille des araignées : les Arachnides (Arachnida). 
( illustration tirée du livre " The Art of Heraldry, an encyclopædia of armory "(1904), page 159, par A-C. Fox-Davies).



• Il y a encore ces belles créations, très récentes, que nous proposent les artistes héraldistes d'Europe de l'est, pour des municipalités, des organisations et aussi des particuliers comme les trois suivantes en provenance de Slovaquie. C'est parmi tant d'autres choses, une des belles conséquences de "la chute du rideau de fer" .
armoiries familiales de Jusufa Zulbearoviča (Slovaquie, 2003)
extraites de l'armorial en 8 volumes : "Heraldický register Slovenskej
 Republiky" vol. V - auteurs : Peter Kartous et Ladislav Vrteľ
armoiries familiales de Mariána Tkáča (Slovaquie, 1999)
dans  "Heraldický register Slovenskej Republiky", vol. II
 de Peter Kartous et Ladislav Vrteľ
armoiries familiales de Josefa Kriššáka (Slovaquie, 2000)
dans "Heraldický register Slovenskej Republiky", vol III
 de Peter Kartous et Ladislav Vrteľ


logo de la ville d'Arañuel (Espagne)
• Passons maintenant à l'héraldique civique ou associative. Autant dire tout de suite que le résultat de la chasse est très pauvre ! Mais elle n'en est pas moins attractive et... courageuse. En effet, telle municipalité, ou telle communauté, choisit comme symbole représentatif, un ou des éléments que le citoyen, le membre vont reconnaître comme pertinents et le visiteur accueillants. Alors comment justifier et mettre en valeur, parmi la faune locale, ces bêtes qui font fuir presque tout le monde ! En toute logique, le choix est fait par certains, en puisant dans le thème des armes parlantes.



armoiries du municipio d' Arañuel / Aranyel
( Espagne - Communauté Valencienne)
 ce sont des armes parlantes : araña (espagnol)
 ou aranya (valencien) = l'araignée
armoiries de la localité d'Aasiaat 
 (Groenland) - ce sont aussi des armes parlantes :
aasiak = l'araignée en groenlandais
mais la bête est absente dans sa toile !
 peut-être pour ne pas effrayer les visiteurs ? 



emblème du club sportif de rameurs du quartier
 de La Araña à Malaga ( Espagne - Andalousie)
 araña  = l'araignée en espagnol
.

armoiries du municipio d' Els Plans de Sió
( Espagne - Catalogne - province de Lleida)
 ce sont encore des armes parlantes car l'un des
villages composant le municipio s'appelle : L'Aranyó
armoiries de la freguesia d' Alvito
( Portugal - sous-région du Bas-Alentejo)
ici notre bête provient d'une légende dans laquelle
une énorme araignée gardait l'entrée d'une
grotte et terrorisait les villageois.
( source documentaire : www. freguesias.pt )


• On peut rendre aussi plus discrète notre arachnide, tapie dans un coin du tableau, comme elle sait bien le faire dans la nature :

armoiries de la province d' Agrigento
( Italie - région de Sicile)
le troisième quartier montre ce qui semble être
une araignée et est blasonné comme tel dans les
armoriaux, c'est en fait un crabe des rivières
(Potamon fluviatile) qui apparait  plus clairement
 dans les armoiries de la commune de Bivona
qui occupent ce quartier des armes provinciales. 
armoiries de la commune de Paillart
( France - département de l'Oise)
le troisième quartier fait sans doute référence à une
légende locale qui mériterait des explications.
(source documentaire : armorialdefrance .fr )
C'est à ma connaissance le seul blason municipal
de France où apparait une araignée !
 et elle est plutôt amusante ici ... 

• et maintenant hors d'Europe, on peut trouver encore quelques beaux spécimens atypiques et exotiques :




armoiries de la ville de Puente Alto
( Chili - région métropolitaine de Santiago)
 ce sont à nouveau des armes parlantes :
au XIXe siècle ce n'était qu'un village nommé
 "el Pueblo de las Arañas", "le village des araignées",
car il était infesté par ces bestioles qui proliféraient
 dans les maisons des paysans construites en adobe.
armoiries du municipio de Tocatlán
( Mexique - état de Tlaxcala )
encore des armes parlantes, car tocatlán se traduit de
 la langue nahuatl par "le lieu des araignées".
on notera que ces armoiries sont issues de glyphes,
les signes provenant de l'écriture des anciennes
 langues autochtones: aztèques, mayas, etc...




• Pour terminer ce sujet, on pourra encore aborder l'héraldique militaire dans sa diversité : sous formes d'armoiries, de badges, d'insignes, de patchs, d'écussons, etc... à travers le monde.
  L'araignée, tapie dans un coin de sa toile, ou plus souvent en-dehors, reliée par une soie attachée à la patte et attendant les proies dans son piège symbolise parfaitement la vigilance, la patience, la barrière infranchissable, la chasse à l'affut, les réseaux de transmissions, etc...  C'est certainement dans cette catégorie que notre mal-aimée est le mieux mise en valeur pour ses qualités:

armoiries de l'Unité des Transmissions du Commandement 
de l'Artillerie Antiaérienne ( site : UTMAAA)
( Espagne - Armée de Terre, bases à Madrid et à Séville )
badges d'unité des 58e et 127e escadrilles de la Royal Air Force (site : RAF  Museum)
( Royaume-Uni - Royal Air Force )

badge du 8th Space Warning Squadron
(États-Unis - U.S.Air Force, basé à Buckley, Colorado)
armes du 2 Satellite Radar Station
(Afrique du Sud - South African Air Force,
 basée à Ellisras, province de Limpopo)



C'est l'Araignée de la fin, car elle file... Il n'est si bonne compagnie qui ne se quitte, comme dit le dicton.
Mais je vous le promets, je reviendrai bientôt avec d'autres créatures du même genre et leurs alter ego héraldiques. Même pas peur !!

A bientôt...



                Spiderdick