dimanche 30 octobre 2011

Spécial Halloween


 




Cette petite composition de style fantastique est un montage que j'ai réalisé à partir d'extraits provenant du 
manuscrit bavarois  "Wappenbuch Conrads von Grünenberg" (1483)


Herald Dick

samedi 29 octobre 2011

Hommage à Georges Brassens


sa ville préférée : Sète
( France - Hérault)

Georges (1921-1981)


Casa Simarro (Espagne)


Podrečany ( Slovaquie)


Kolbovce ( Slovaquie)





















 Etrangement , Georges Brassens a écrit une chanson qu'il a intitulée " le Blason " sortie sur l'album " Fernande" de 1972.

détail ci-dessous

 Mais dommage pour nous , aucun rapport avec l'héraldique !  
 il s'agit de poésie et du "blason" du corps féminin .... plus en rapport avec le personnage.


HD

jeudi 27 octobre 2011

Adagio pour cordes, cuivres, percussions et ... blasons. Hommage à Franz Liszt

armoiries de Franz Liszt












Cette année 2011 est marquée par la commémoration du bicentenaire de Franz Liszt (1811-1886), en l’occurrence : 
le 22 octobre dernier. Même si ce compositeur a écrit surtout pour le piano, avec lequel  il a été un des plus grands virtuoses de tous les temps, il a aussi composé quelques œuvres pour orchestres.

 


J'ai voulu donc rendre hommage,  à ma façon à ce grand homme et à la musique en général, en reconstituant un orchestre virtuel à l'aide des blasons de tous les pays ...

Allez, suivez la baguette : on commence  moderato puis on attaque allegro et on terminera largo .....





Les premiers violons :

origine des blasons  : de droite à gauche :
 Gamstadt (Allemagne) / Zwota (Allemagne) / Granvin (Norvège) / Absam (Autriche ) / Kaustinen (Finlande )

Les seconds violons :

Lamelouze (France - Gard) / Hudcovce (Slovaquie)  / Bø (Telemark - Norvège) / Rickenbach (Allemagne ) / Huslensky (Rép. Tchèque)


Contrebasses , luths , mandolines et guitare :
Donji Andrijevci ( Croatie) /  Stein (Suisse ) / Alzey (Allemagne) / Casa Simarro (Espagne)
Kolbovce (Slovaquie) / Vilar de Mouros (Portugal) / Tegkwitz (Allemagne)



Flûtes, trompes
Mornant ( France - Rhône) /  Pusté Sady (Slovaquie) / Krivany (Slovaquie)  / Igrici (Hongrie)



Irlande
Harpe et cithares
Halsua (Finlande)



Cors
Memprechtshofen (Allemagne)  /  Chantilly (France - Oise)   /   Bönnien (Allemagne)
Claviers 
Citoliby (Rép. Tchèque)  /  Amigos de la Musica San Juan , groupe de musiciens (Argentine)  / 
 Wiener Klavier Orgelbauer, facteurs d'orgues ( Autriche)


Percussions : le triangle , indispensable ! et les timbales

Kurtzenhouse (France - Bas-Rhin)
Lisnice (Rép. Tchèque)

















et en enfin  : un chœur et une partition !
Children's Choir of Hamilton
(Canada - Ontario)



Watzenborn Steinberg (Allemagne)



et maintenant, fermez les yeux , imaginez et écoutez , c'est beau , non ?



                            Herald Dick

mercredi 26 octobre 2011

Héraldique médiévale : les Plantagenêts

 Pour ce premier chapitre (consacré au Moyen-Âge), c'est d'une merveille qui nous vient du XIIè siècle, rien que ça ! que je vous donne à admirer ...
Les -vrais- historiens considèrent qu'il s'agit d'une des toutes premières représentations héraldiques avérée, et en couleurs, du Monde occidental. Et elle est parvenue jusqu'à nous presque intacte, dans un état excellent, ce qui est un petit miracle... après 8 siècles d'Histoire violente et destructrice !  
 Les amateurs et passionnés d'armoiries connaissent évidement cet inestimable objet d'art du patrimoine français et mondial, mille fois représenté dans les livres consacrés à l'héraldique ou l'histoire médiévale.
 Pour les internautes qui découvrent la science des blasons , j'ai mis en ligne ci-dessous une reproduction avec la meilleure qualité possible pour pouvoir observer tous les détails en cliquant sur l'image. Le cliché a été légèrement retaillé pour ne garder que l'essentiel mais vous pouvez avoir la totalité, sur Wikipédia.



Il s'agit donc de la plaque funéraire émaillée du tombeau de Geoffroi V Plantagenêt (1113-1151 ), comte d'Anjou et duc de Normandie, réalisée vers 1155-1160 sur commande de sa veuve Mathilde (héritière dépossédée du royaume d'Angleterre... ainsi leur fils Henri deviendra plus tard Roi d'Angleterre). Ce tombeau somptueux était à l'image du personnage qui était un homme très puissant à son époque, peut-être même davantage que les Rois de France contemporains : Louis VI le Gros et Louis VII son successeur, dont il était le vassal.

bouclier du XIè siècle
 montrant un umbo au centre
 Le tombeau était situé dans la Cathédrale du Mans (Sarthe) et a malheureusement disparu, sans doute détruit. Il n'en reste que cette plaque funéraire de 63x34 cm qui avait été transférée au Musée de Téssé, dans la ville du Mans. Depuis 2009, elle enrichit le nouveau Carré Plantagenêt du Musée d'Archéologie du Mans, où l'on peut l'admirer.
 Le Comte/Duc, barbu, et roux, est représenté en pied , dans l'encadrement d'un portail (une église ou un château), en tenue d'apparat très luxueuse ( remarquez la doublure du manteau en vair , fourrure très onéreuse). Il est armé d'une large épée à double tranchant et d'un bouclier triangulaire armorié.
Ce bouclier possède un umbo au centre , renflement de métal qui protégeait la main à l'intérieur, avec l'avant-bras maintenu par des sangles de cuir. Il est peint : le fond d'une couleur bleue-violette et orné semble-t-il de six lions rampants d'or très cuivré , presque rouges. Remarquez le lion passant, cette fois, brodé sur le couvre-chef. Il y en avait sûrement un second en opposition sur l'autre profil. L'arrière-plan est décoré d'un maillage en losange avec des petites fleurs de lis blanches intercalées, du plus bel effet.

 On a donné alternativement les blasonnements "d'azur à six lions d'or 3,2,1" ou "d'azur semé de lions d'or" pour ne pas se mouiller sur le nombre exact. Pour les couleurs , je suis un peu dubitatif , car à l'époque , l'héraldique n'était pas encore née et encore moins les règles des couleurs. Mais comme une des règles de l'héraldique est aussi que les nuances des couleurs n'existent pas et que l'azur peut être aussi bien représenté en bleu très clair ,voire turquoise,  que tirant sur le violet , peu importe ...c'est azur de toute façon.

Voici une restitution de ma main qui me semble assez fidèle à l'original :

 Un chroniqueur du Moyen-Âge relate que ces armoiries auraient été concédées à Geoffroi en 1127,  par son beau-père le Roi d'Angleterre, Henri Ier , lors de son mariage avec sa fille Mathilde. C'est à partir de cette affirmation que l'on a longtemps estimé qu'il s'agissait des plus anciennes armoiries connues. Mais cette date est douteuse car le texte est bien postérieur au décès du Comte/Duc. Et puis les héraldistes ont statué par la suite, que l'apparition des armoiries était un évènement collectif (un fait de société dirait-on aujourd'hui) du début du XIIè siècle, plutôt ciblé géographiquement au Nord de la France et dans les pays Anglo-Germaniques. En tout cas, cela ne peut être un fait d'ordre individuel.

 Deux générations plus tard , ces armoiries vont réapparaître chez un personnage tout aussi fascinant , le Comte de Salisbury , William Longespee (Guillaume de Longue-Epée en français , 1176-1226) , qui est tout simplement le petit-fils bâtard de Geoffoi Plantagenêt et fils de Henri II , Roi d'Angleterre , avec une de ses maîtresses.
Gisant de William Longespee , cathédrale de Salisbury (Royaume-Uni)
Son tombeau  a été ouvert en 1791. Bizarrement, le cadavre bien conservé d'un rat qui contenait des traces d'arsenic à l'analyse,  a été trouvé à l'intérieur de son crâne ! Le rat est maintenant exposé dans une vitrine au  Salisbury and South Wiltshire Museum. Cette affaire a lancé l'hypothèse que le Comte aurait été empoisonné en 1226...

Ce grand seigneur fera parler de lui à la bataille de Bouvines en 1214 où il mènera le combat pour le Roi d'Angleterre Jean-sans-Terre, contre l'armée du Roi de France Philippe-Auguste. L'opération fut effectuée par une armée de coalition avec Renaud de Dammartin, comte de Boulogne ; le comte Guillaume Ier de Hollande; Ferrand, comte de Flandre et surtout Otton IV, empereur romain germanique , dans une proportion de presque 2 contre 1 ! Contre toute attente, c'est le Roi de France qui sortira vainqueur et William sera gravement blessé d'un coup de masse d'armes et capturé. Il terminera sa carrière comme conseiller et chef militaire dans le gouvernement du roi d'Angleterre Henri III.


Image du gisant restituée en couleurs
 
Bouclier reconstitué
 par une compagnie
de spectacles médiévaux.




















Herald Dick



lundi 24 octobre 2011

la bataille du Logo contre le Blason : 1er round
le Logo marque des points ! - Top 10 des plus grandes villes de France

pictogrammes de style héraldique : on pourrait les blasonner facilement
  L'éminent historien Michel Pastoureau, est un expert reconnu entre autres, dans le domaine de l'histoire de l'héraldique, il suffit de consulter sa bibliographie énorme sur le sujet , qui
d'ailleurs, pour ma part constitue "ma Bible" !  
 Cet homme de grande sagesse nous explique dans ses écrits que la plupart des signes que nous voyons partout dans notre quotidien : bannières, panneaux routiers, pictogrammes et  les logotypes ( en abrégé : logo ), sont un prolongement naturel et contemporain de l'Héraldique , le sujet qui nous intéresse.  Pour certains de ces graphismes, effectivement, composés de deux, voire trois couleurs, au trait net et épuré , on peut adhérer à cette thèse, pourquoi pas ?  Les marques d'automobiles et de boissons alcoolisées sont les plus représentatives dans l'univers du logo,  pour la référence évidente à l'héraldique.

cliquer sur l'image pour agrandir
  Dans l'industrie, le commerce, les services , les associations, etc...,  le logo est devenu un objet identitaire primordial, parfois davantage que le produit lui-même. La publicité en a accentué l'impact dans notre subconscient : à la simple vue de l'image, même abstraite comme une simple virgule, nous savons de quel objet de consommation il s'agit, et sans le voir. Ce procédé de mémorisation visuelle était d'ailleurs la base du mécanisme intellectuel de l'héraldique . En effet, le guerrier du Moyen Âge devait pouvoir identifier son adversaire : ami ou ennemi, sans voir son visage, et seulement en observant les armoiries qu'il portait. Certainement, il a dû y avoir des méprises ! sur une erreur d'identification , il pouvait bien tuer un combattant ami ? ou se faire tuer lui-même... Ce sujet est rarement abordé . 
   Et maintenant, depuis une quinzaine d'années, se sont ralliés également à cette "mode" du logo : les services publics, les collectivités locales ou territoriales, cédant aux lobbying de designers très persuasifs, car ils utilisent les moyens du marketing et les codes de la pub. Conséquence de l'avènement d' Internet où tout le monde veut exister et se faire connaître sur la Terre entière (j'en fait partie ! ). Lorsqu'une commune qui veut créer son site Internet, dans la plupart des cas, si elle ne trouve pas de compétences en interne, elle lance un appel d'offres sous le contrôle du Code des Marchés Publics, afin de chercher un prestataire spécialisé ; une équipe de webmasters. A la fin, ce qui en résulte est un compromis entre prix de la prestation et qualité du projet, enfin... normalement. Si les édiles de la commune n'ont de pas de "sensibilité" à propos de l'héraldique, et je fait abstraction d'autres raisons plus obscures, alors il y a de fortes chances que ce qui va sortir soit très différent du modèle antérieur : et adieu les images du passé ! 
 Voici d'ailleurs un article de presse récent, et édifiant, sur le pouvoir d'une municipalité pour anéantir une image héraldique respectable, malgré une "modernisation" récente assez réussie , cliquez ici: Agence Bretagne Presse 
  
 Je l'ai déjà exprimé et déploré dans mes pages web, mais c'est un combat perdu d'avance : beaucoup trop de villes de France ont complètement abandonné , voire renié leur image identitaire historique : sceaux, blasons, armoiries pour certains cumulant 5 à 8 siècles d'existence. Soi-disant pour se projeter dans le futur, dépoussiérer les reliques de l'Histoire et promouvoir le dynamisme des équipes municipales ! voilà en gros ce qu'elles nous assènent sur leur site internet pour se justifier...

Logo de la ville
de Vic-en-Bigorre
(France - Hautes-Pyrénées)
   Au cours des siècles, et d'un pays à un autre, la forme des écus, le style des compositions ont été très différents. Alors, pourquoi le blason ne pourrait-il pas, lui aussi s'adapter, et évoluer vers une image "moderne et dynamique" , tout en gardant l'essentiel de sa nature? La plupart de nos voisins européens (Allemagne, Suisse) et certains autres qui n'avaient pourtant pas une héraldique municipale très active jusqu'alors , je pense aux pays scandinaves et les anciens pays du Bloc de l'Est, font des merveilles.
  Pour la France, c'est je pense, bien trop tard pour revenir en arrière :  nous sommes bien contraints  de nous habituer,   d'accepter ou de subir la loi de la jungle du logo. Seuls, les petites villes et villages ruraux de France perpétuent tant bien que mal une héraldique civique assez méprisée, en dépit d'un renouveau appréciable qui avait surgi dans la seconde moitié du XXè siècle...


  Pour illustrer mon propos , j'ai pris les icônes présents sur leur sites Internet officiels respectifs, pour les 10 plus grandes villes de France (chiffres INSEE 2013), et j'ai donné une note d’appréciation de 1 à 10 pour la qualité de la référence à l'héraldique et la fidélité à leur blason originel, les voici dans l'ordre d'importance :



1 - PARIS :   5 /10                                     2 229 621 habitants

Assez réussi,  manque la couleur or des lys , mais style bien épuré : agréable à l’œil





2 - MARSEILLE :   3 /10                            855 393 habitants

La référence à l'Europe par le bleu outremer prend le pas sur le champ d'argent .
Il en résulte un mélange qui fait penser à un mariage des drapeaux suédois et finlandais ! On verrait plutôt cette image pour un pays scandinave , par conséquent...

  





















3 - LYON :   6 /10                                 500 715 habitants

Ici aussi la couleur or des lys a disparu , mais le résultat est assez sympathique.







4 - TOULOUSE :   6 /10                       458 298 habitants

Zéro si l'on se réfère au blason de la ville , mais le logo s'inspire complètement de la bannière des anciens Comtes de Toulouse , donc c'est mieux que zéro !





















5 - NICE :   9 /10                            342 295 habitants





 et en mode polychromie : magnifique, tous parfaitement utilisés dans la signalétique municipale y compris sur les drapeaux.


 


6 - NANTES :   0 /10                      292 718 habitants

Totalement hermétique : on ne comprend pas la symbolique de cette spirale. Avec le blason, on savait que Nantes est un grand port breton !







7 - STRASBOURG :   0 /10                 275 718 habitants

Bon , excusez-moi , je vais prendre un Lexomyl !! ....la capitale de l'Europe ...aïe aïe


 


















8 - MONTPELLIER :   0 /10               272 084 habitants


Pffffff...








9 - BORDEAUX :   6 /10                   243 626 habitants

Un cas à part pour cette belle ville qui possède deux blasons totalement distincts : un blason régulier appelé "grandes armoiries" et un autre nommé "petites armes, ou chiffre" , un logo avant la lettre puisqu'on trouve depuis le XVIIè siècle sur les façades des édifices , sur les documents de la ville, etc... ces trois croissants entrelacés. Mais on n'est pas certain de leur origine, peut-être un rapport avec Diane de Poitiers ou Henri II qui ont porté ce motif.


emblême de Diane de Poitiers
et Henri II
 





10 - LILLE :   4 /10                        231 491 habitants

La fleur de lys multiséculaire est bien là : ouf ! on a eu chaud . Elle est très ancienne , peut-être même antérieure à celle qui symbolise le Royaume de France , puisqu'elle figurait déjà sur les sceaux de la cité avant l'avènement de l'héraldique ! Ce sont d'ailleurs des armes parlantes , lilium étant le nom latin pour "Lis" , par conséquent aucun rapport avec la royauté, et pour cause : Lille n'est devenue française que sous le règne de Louis XIV !







ancien sceau datant de 1199



Et ailleurs ...


 Pour finir , voici les logos de quelques capitales européennes pris sur leur site Internet officiel, vous jugerez par vous même la relative contamination à l'échelle du continent.
Certaines montrent tout de même quelques scrupules,  comme Prague qui affiche en haut de page d'accueil un logo abstrait et minimaliste et tout en bas :  les belles armoiries historiques , mais toutes petites et illisibles . 


















 Cette petite étude aux "marches" de l'Héraldique , empiétant sur la signalétique commerciale vous aura peut-être intéressé, n'hésitez pas à poser des questions, susciter des débats , dans le lien "commentaires" ci-dessous .
 Je reviendrai certainement sur le sujet pour valoriser les valeureux "résistants"
qui font un travail énorme pour convaincre les municipalités de nos villages en recherche d'image , pour adopter le blason , et tout cela bénévolement,  par pure passion .



Crédits :
certaines images sont empruntées au site :
http://armorialdefrance.fr/












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